Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

De l’Expo 67 aux Oscars: le producteur Roger Frappier revient sur 5 moments marquants de ses 50 ans de carrière

TOMA ICZKOVITS
Partager
Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

19 avril à 6h
22 avril à 6h33
Partager

Il a produit plusieurs classiques du cinéma québécois, dont Le déclin de l’empire américain, La grande séduction et Un zoo la nuit, et il a travaillé avec nos plus grands cinéastes, comme Denys Arcand, Denis Villeneuve et Gilles Carle. À 80 ans, Roger Frappier célèbre ces jours-ci ses 50 ans de carrière au cinéma et les 35 ans de sa boîte Max Films avec une série de projections au Cinéma Moderne.

En entrevue au Journal, l’infatigable producteur revient sur certains moments marquants de son parcours.

L’Expo 67

COURTOISIE
COURTOISIE

Roger Frappier avait 22 ans quand il a décroché un poste de projectionniste à l’Expo 67.

«Pour quelqu’un qui voulait travailler dans le cinéma, l’Expo 67, c’était la place où il fallait être, relate celui qui avait déjà travaillé comme projectionniste au Cinéma Vendôme pendant ses études.

«C’était un milieu incroyable de cinéma. Le pavillon de l’ONF présentait des projections sur 360 degrés. Mais je me suis chicané avec le pavillon du Canada parce que personne n’y parlait français. Ils m’ont envoyé au pavillon de la Grande-Bretagne, où tout le monde me parlait français!»

Jésus de Montréal

Photo d’archives, courtoisie
Photo d’archives, courtoisie

«Ce film-là, je le regarde encore aujourd’hui et j’ai les larmes aux yeux. La scène où Lothaire (Bluteau) marche sur l’eau avec la musique des Voix Bulgares m’émeut à chaque fois. Avec François (Séguin), le directeur artistique, on avait fait un trottoir en plexiglas à un pouce de l’eau sur le lac avec un cône au bout. Quand tu regardes Lothaire marcher sur l’eau à 3 h du matin, tu te dis: c’est ça la beauté du métier qu’on fait.»

Publicité

La grande séduction

Photo d'archives
Photo d'archives

Pendant des semaines, Roger Frappier et le réalisateur Jean-François Pouliot ont sillonné la province pour dénicher le village parfait pour tourner la comédie à succès La grande séduction. Ils ont finalement trouvé la perle rare en visitant Harrington Harbour, un petit village de 300 âmes situé sur une île de la Basse-Côte-Nord.

«Après une demi-heure, on savait que ça devait être là, se souvient le producteur. Mais il y avait juste une auberge sur l’île et il y avait 65 personnes dans l’équipe de tournage! On s’est arrangé avec le maire pour qu’ils soient logés chez l’habitant. Quand on a terminé le tournage, tout le monde pleurait sur le quai avant de partir tellement on avait créé des liens forts avec la population du village. Ç’a été une expérience fabuleuse.»

Ding et Dong: le film

Photo courtoisie
Photo courtoisie

«Même s’il a été très mal reçu par la critique, c’est un des films dont on me parlait le plus souvent à une certaine époque. J’ai même souffert pendant un vol Montréal-Paris: quand mon voisin de siège a appris que j’avais produit Ding et Dong: le film, il a passé tout le voyage à me réciter les répliques! J’avais beau faire semblant de dormir, il continuait quand même!»

Sa course aux Oscars

Xavier Collin/Image Press Agency / MEGA
Xavier Collin/Image Press Agency / MEGA

  • Après avoir été nommé à deux reprises dans le passé avec deux films de Denys Arcand (Le déclin de l’empire américain et Jésus de Montréal), Roger Frappier a eu le bonheur de vivre une autre course aux Oscars il y a trois ans avec Le pouvoir du chien, le dernier drame de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion qu’il a coproduit.
  • «Cette période-là a été un bonheur total», dit-il à propos du parcours triomphal du Pouvoir du chien, à l’hiver 2022.

«Les trois années que j’ai passées avec Jane (Campion) à travailler sur le film ont été exceptionnelles. Elle a tellement un souci de qualité par rapport à son travail. Les nominations aux Oscars sont arrivées comme une confirmation de la qualité du film.»

  • Plusieurs films produits par Roger Frappier sont présentés au Cinéma Moderne jusqu’au 25 juin. Pour plus de détails, c’est ici
Publicité
Publicité