David Savard estime avoir réussi sa séparation avec Catherine Proulx-Lemay
Patrick Delisle-Crevier
C’est en plein coeur de Hollywood, lors d’une soirée mettant à l’honneur les talents canadiens qui se tenait au consulat général du Canada à Los Angeles, qu’on a pu s’entretenir avec David Savard. Invité là par son collègue Yanic Truesdale, le comédien nous a confié qu’il n’avait jamais visé une carrière aux États-Unis, ajoutant en riant: «Mon anglais est bien trop mauvais!»
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David, peux-tu nous dire ce que tu fais à Hollywood?
Tu sais, pour moi, Hollywood c’est comme Dolbeau: je m’y sens à la maison. (rires) Non, je plaisante, mais j’ai découvert Los Angeles il y a quelques années et je suis tombé amoureux de cet endroit, particulièrement de Venice Beach. C’est là que je m’installe chaque fois que je viens en Californie. Yanic Truesdale et moi, nous avons joué ensemble dans La théorie du K.O. et nous sommes devenus de bons amis. Depuis, chaque fois que je viens à L.A., nous nous voyons, car il habite ici la plupart du temps. C’est lui qui m’a invité à cette soirée célébrant en quelque sorte la présence du Canada et des acteurs canadiens aux Emmys.
As-tu déjà eu des envies de carrière internationale?
Je dirais plutôt que ça pourrait être un rêve, mais un rêve un peu inaccessible, car mon anglais est terrible. En plus, quand je le parle, j’ai un gros, gros accent! Si je devais songer à faire carrière à l’étranger, j’irais plutôt vers la France. Mais je n’ai jamais tenté le coup, tout simplement à cause de mes responsabilités familiales. À l’époque, je ne me voyais pas tout quitter pour aller tenter ma chance à Paris. Là, mes fils sont plus grands; si l’occasion se présente, je vais peut-être le faire. Quels sont tes projets au Québec? Cet hiver, je vais tourner dans la troisième saison de Comme des têtes pas de poule à Télé-Québec. J’adore faire de la télévision jeunesse, et les parents autant que les enfants viennent me parler de l’émission, ce qui me fait plaisir. C’est un honneur de jouer dans une telle émission et d’avoir un si beau retour.
Comment vont tes fils?
Ils vont bien, ils ont déjà 19 et 15 ans. Milan, mon plus grand, travaille au restaurant Le Monarque. Mon plus jeune, Ludovic, est en quatrième secondaire, et il travaille fort pour terminer son secondaire. Mes deux gars ne sont pas des amoureux des études. Chose certaine, je peux déjà confirmer qu’aucun des deux ne compte suivre mes traces ou celles de leur mère (la comédienne Catherine Proulx-Lemay).
Tu es rendu à combien d’années de carrière?
Je célèbre cette année mon 30e anniversaire dans le métier. C’est fou comme ça a passé vite! Je me souviens que, quand j’étais à l’école de théâtre, on nous disait qu’une carrière se calculait sur la durée. C’est toujours ce que j’ai espéré, donc je suis fier d’être toujours là, de pouvoir faire encore ce beau métier après trois décennies, et du chemin que j’ai parcouru. Je suis heureux d’avoir réussi à en vivre — je n’ai jamais eu à faire autre chose pour gagner ma vie. Je suis aussi content d’avoir réussi à rester moi-même, malgré un certain succès.
Quel a été le rôle le plus marquant dans ta carrière?
Le personnage de Johnny dans la série Les Lavigueur a été marquant pour le public, et pour moi aussi. J’ai adoré le jouer. Le Dr Juneau, dans la série Destinées, a été un autre rôle inoubliable. Et puis mon rôle dans Marche à l’ombre a été important pour moi; j’ai même remporté un Gémeaux pour celui-là. C’est aussi probablement la fois où on m’a laissé la plus grande liberté dans la construction du personnage, et ça, je le dois à Francis Leclerc, le réalisateur, qui m’a accordé une très grande confiance.
Qu’est-ce qu’il te reste à jouer?
Pendant la pandémie, j’ai eu un petit creux de vague personnel, je me suis même remis en question en me demandant si ça me tentait de continuer dans ce métier. À la suite de ça, j’ai eu envie de revenir au théâtre pour y jouer de grands rôles. J’ai vraiment envie de jouer. J’ai eu une passe plus sombre à la mort de mon jeune frère dans un accident de voiture. Ça a laissé un grand vide et créé des remous en moi face à ma vie, face à ce que j’ai envie de faire. Mon frère avait 10 ans de moins que moi; il est parti jeune alors qu’il allait être papa. Son départ m’a beaucoup fait réfléchir.
Si tu avais eu à faire autre chose, tu aurais fait quoi?
C’est une maudite bonne question, parce que je rêve de ce métier depuis que j’ai quatre ans. Je regardais la télé et je me disais que je voulais faire ça. Peut-être que je serais dans le domaine de la communication ou dans la production. Chose certaine, je resterais dans le milieu. J’ai même l’impression que je ne saurais pas quoi faire d’autre.
Tu es maintenant dans la cinquantaine. Comment le vis-tu?
C’est beaucoup mieux que la quarantaine! Je me souviens que, quand j’ai eu 27 ans, j’ai eu le blues, je me sentais vieux et j’avais l’impression que ma vie était terminée. Mais finalement, la cinquantaine est plus douce, plus facile à accepter. Je suis heureux, j’ai de beaux projets et je n’ai pas trop peur de vieillir. Mes fils vont bien. Je suis en amour avec ma belle Michèle depuis maintenant cinq ans, je ne pourrais pas espérer mieux. Elle est incroyable, cette femme... Je la surnomme «trésor».
As-tu l’impression d’avoir réussi ta séparation d’avec la mère de tes enfants, la comédienne Catherine Proulx-Lemay?
Oui, vraiment, et le temps adoucit les choses. Je dirais que ç’a toujours bien été entre Catherine et moi. La séparation a eu lieu dans le plus grand respect, et nous habitons à quelques pas l’un de l’autre. C’est plus facile pour tout le monde et surtout pour nos fils. Tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Un de mes fils habite au sous-sol à la maison et l’autre à l’étage. Milan et Ludovic sont fantastiques, et nous avons une belle relation père-fils qui me rend fier.
En terminant, que peut-on te souhaiter pour les prochains mois?
Que ça continue! Je suis heureux en amour, sur le plan familial aussi, j’ai de beaux rôles et je me souhaite un grand rôle au théâtre pour les prochains mois. On ne pense pas systématiquement à moi pour ce type de projet, alors j’ai envie de manifester mon intérêt et d’envoyer ça dans l’univers.
Les bracelets rouges, mardi 20 h, à TVA. La faille (saison 3), jeudi 21 h, à TVA. IXE-13 et la course à l’uranium est disponible sur Club illico. Comme des têtes pas de poule (saisons 1 et 2) est disponible sur le site web de Télé-Québec: telequebec.tv.