Dave Morissette estime que la radio est arrivée au bon moment dans sa vie
Daniel Daignault
Dave Morissette est entier, il dit toujours ce qu’il pense et ne craint pas d’exprimer ses émotions, qu’il soit question de sa famille et de ses enfants, de son travail et du contact avec les gens, ou encore d’une nouvelle étape dans sa carrière, ce qu’il a entrepris récemment en devenant animateur matinal à Rythme 105,7, aux côtés de Julie Houle.
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Retour en arrière. Nous sommes le 20 décembre 2022, et Dave en est à sa dernière journée de travail avant les vacances. «Mon boss — qui est un ami, soit dit en passant — est venu dans mon bureau me dire qu’il était peut-être temps de faire autre chose, et il m’a annoncé que mon émission quotidienne disparaissait. Je ne peux pas mentir, ç’a été un choc. Mais en même temps, si c’était épeurant, je me suis senti soulagé parce que je sentais qu’on avait fait le tour avec l’émission. Il reste que c’était une sécurité que j’avais, et je me suis demandé si j’avais encore une place dans ce milieu-là. Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour ça, et je n’ai pas l’impression que TVA m’a laissé tomber», dit-il.
Un bilan positif
Avec le recul, il avoue que cette décision était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. «Pour être bien honnête, ça faisait deux ans que je me disais qu’il était peut-être temps que je fasse autre chose. Ce qui me rend le plus fier, c’est que toute ma gang est restée positive jusqu’à la fin. C’était important pour moi que tous ceux avec qui j’ai travaillé pendant 10 ans, 13 ans, soient bien. Ça faisait 13 ans que j’avais mon show à TVA Sports. Il y a eu d’abord Dave Morissette en direct, et les deux dernières années, c’était L’après-match LNH. On essayait de s’adapter à la nouvelle réalité dans le monde du sport, avec l’arrivée de toutes sortes de plateformes, ajoute-t-il, avouant que cela lui a fait un drôle d’effet de changer de routine.
Depuis le début, je partais de la maison à 16 h, je faisais mon show après les matchs des Canadiens ou d’autres équipes, puis je revenais chez nous à 23 h 30. C’était ma vie, mon quotidien», dit l’ex-joueur de hockey qui est dans les médias depuis près de 20 ans, et qui a été le premier à avoir été embauché à TVA Sports. «Ç’a été quand même tough, dit-il. C’est un sentiment que toute personne ayant travaillé longtemps au même endroit ressentira au moment de partir. J’étais au centre d’achats cette journée-là en train de magasiner des cadeaux de Noël, et je recevais plein d’appels. Tout le monde me disait de ne pas m’en faire.»
Dave a un contrat avec TVA Sports pour les trois prochaines années, et on continuera de le voir les samedis soir, après les matchs des Canadiens. «Je serai aussi présent au cours des séries éliminatoires (en espérant que le Tricolore y participe!), mais il reste que je passe d’une quotidienne à une émission hebdomadaire, alors je vais me concentrer sur mon show du samedi.»
Son pilier
Comme il en a toujours eu l’habitude, dans les bons comme dans les moins bons moments, Dave s’est tourné vers Nancy et ses deux garçons. «Sans Nancy, rien de tout cela n’aurait été possible depuis tant d’années. Quand je partais travailler, elle me disait d’aller parler de hockey avec mes chums et de m’amuser. Et là, la radio, c’est la même chose, c’est juste du plaisir. C’est Nancy qui tient le fort, elle ne baisse jamais les bras, elle est solide et elle rassemble tout le monde. Nous, on sait qu’on va être ensemble pour la vie. Ça dure depuis qu’on a 19 ans, ça va faire 33 ans cette année, confie-t-il. Elle a été bonne pour moi, elle m’a toujours soutenu.
Elle n’est pas la personne la plus expressive, mais j’ai toujours eu besoin de cette force-là et de son énergie. Dans le temps des fêtes, elle m’a dit de ne pas m’en faire, qu’on allait être corrects. Elle sait combien je me mets de la pression et que je veux qu’on ne manque de rien, que Zack aille à l’université... Alors, ça m’a rassuré quand elle m’a dit que tout allait bien aller, qu’il allait y avoir autre chose, même si c’est ce que je me disais. J’avais besoin de l’entendre, et je dirais que tout ça nous a encore plus soudés en tant que famille.»
Un nouveau cycle aux aurores
La radio est le nouveau plaisir dans la vie de Dave. Lui et Julie Houle sont en ondes de 5h30 à 8h30, et il sont présenté leur première émission le 31 juillet dernier. «J’avais eu des offres à la radio, et j’ai toujours voulu montrer à tout le monde que j’étais capable de faire autre chose que seulement du sport, alors cette proposition est arrivée au bon moment.» Dave a déjà fait de la radio, notamment durant deux ans avec Normand Brathwaite à CKOI, et aussi à CKAC Sports. «Dans le temps, à CKOI, on m’avait offert l’émission du retour. Je m’étais dit que j’allais me consacrer à la télé, et que la radio allait venir plus tard. Là, la vie a bien fait les choses: je voulais travailler à Rythme, car c’est toujours la station qu’on écoute à la maison.»
Au sujet du tandem qu’il forme avec Julie Houle — qui sera toujours aux commandes de La poule aux œufs d’or aux côtés de Sébastien Benoit —, Dave confie: «C’est important pour moi de travailler avec quelqu’un que j’apprécie et avec qui je veux être tous les matins. Je voulais travailler avec Julie depuis que j’avais fait une émission de La poule avec elle, quand j’avais remplacé Sébastien Benoit. J’avais été séduit par sa façon d’agir avec tout le monde. Elle est bonne, attentionnée, elle est comme ça avec tout le monde. Ça fait 20 ans que je la croise, que ce soit à Salut Bonjour dans le temps ou dans les studios, et tout le monde l’aime. La première fois qu’on s’est assis en studio ensemble, ça a cliqué tout de suite. Elle m’impressionne et elle a tout mon respect.»
À 51 ans, Dave Morissette amorce un nouveau cycle de sa vie. «Je voulais être aux commandes d’un show, c’est ce que je souhaitais faire depuis longtemps. Cet été, j’ai eu l’occasion de faire des entrevues à Sucré salé. C’était un beau rôle, j’accueillais des invités chez nous et c’était du pur bonheur. J’ai aussi fait des entrevues pour La Semaine dernièrement. Alors, c’est beau de dire à tout le monde que je suis capable de faire autre chose, mais il faut que je le démontre aussi, dit-il avec sagesse. Tu me connais, j’aime faire briller les gens, les mettre en valeur, et c’est ce qu’on va faire avec nos invités, souligne-t-il. Le contact avec les auditeurs est plus direct qu’à la télé. On a un impact sur les gens dans leur vie de tous les jours par notre humeur et par les choses qu’on dit. J’aime la simplicité et l’authenticité de la radio. Julie et moi, on va parler de la vie, des gens, de nos vies et de leurs vies, et aussi des enjeux et de l’actualité. C’est un défi qui arrive au bon moment dans ma vie, et même si ça faisait longtemps que je voulais faire de la radio, je pense que je vais être meilleur aujourd’hui que j’aurais pu l’être il y a 10 ou 20 ans. Mais tu me connais, je ne tiens rien pour acquis, je vais faire une émission à la fois et m’amuser.»
Des liens forts
Dix jours, donc, à se la couler douce et à laisser courir la vie et le temps. «Durant nos vacances, chaque matin on s’entraînait en famille, puis on allait chercher des croissants et des cafés, et on décidait ensuite de ce qu’on allait faire ensemble. On a fait du vélo, on a marché et fait des randonnées, et aussi de la plage. On habitait dans le port et on regardait les bateaux arriver; c’était la simplicité totale. Moi, je dis toujours aux gars que le plus important, c’est la famille. Et que si je pars un jour, ils vont être ensemble et seront toujours là l’un pour l’autre. Quand les enfants ont quitté la maison, Nance (le petit surnom qu’il donne à sa femme) et moi on se demandait ce qui allait nous unir, et c’est encore la famille. On fait des choses ensemble, bien sûr, il faut renouveler son couple, mais le bonheur d’être avec nos enfants est ce qui nous unit toujours.» L’an dernier, Dave avait tourné son documentaire avec ses deux fils et, encore là, des vacances en famille avaient été au programme. «On était au Portugal, et Nancy était venue nous rejoindre pour qu’on passe
Des vacances en famille
Dave Morissette a une cote d’amour auprès du grand public. Les gens aiment sa bonté, sa générosité et ses valeurs, qui déteignent sur les membres de son entourage, ses collègues ou ceux qui le croisent simplement le temps d’une conversation. Il est l’exemple type du bon gars. La base, son port d’attache, demeure bien sûr sa famille. Même si ses fils ont quitté la maison, ils sont fréquemment en contact les uns avec les autres. Dave avoue même qu’il se passe rarement une journée sans qu’ils se parlent par l’entremise de FaceTime.
Dave et Nancy ont d’ailleurs passé 10 jours de vacances avec Jeremy et Zack il y a quelques semaines. «On a passé des vacances en famille à l’île de Porquerolles, en France. C’est à deux heures de Marseille, c’est tout petit. On voulait être ensemble. Ça m’impressionne toujours que les gars décident de venir avec nous en vacances. Zack ne voit pas ses amis de l’hiver, il aurait pu rester chez nous, et même chose pour Jeremy, qui aurait pu passer ses vacances à Victoria où il fait beau, mais non, ils ont voulu venir avec nous. Pour moi, c’est la plus belle récompense», dit-il.
Dave coanime avec Julie Houle l’émission matinale, en semaine dès 5 h 30, sur les ondes de Rythme 105,7 FM. Il reviendra à l’antenne de TVA Sports les samedis soir, après les matchs des Canadiens de Montréal.