Davantage de systèmes de défense aérienne et davantage de missiles, réclame Zelensky
Agence France-Presse
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré samedi un appel à ses alliés occidentaux, pour qu'ils fournissent à Kyïv davantage de systèmes de défense aérienne, et plus rapidement, après des attaques russes qui ont fait au moins sept morts, selon Kyïv.
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Des attaques visant la ville portuaire d'Odessa, sur la mer Noire, dans la nuit de vendredi à samedi, ont entraîné la mort de cinq personnes, dont un jeune enfant, et la destruction d'un immeuble de neuf étages, selon les autorités régionales.
Huit personnes ont également été blessées dans l'attaque, dont un enfant, selon un nouveau bilan communiqué par les secouristes ukrainiens.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient plusieurs étages d'un immeuble complètement effondrés.
Parallèlement, des bombardements ont tué un homme de 76 ans dans la région de Kharkiv, près de la frontière russe, et une autre personne dans celle méridionale de Kherson, selon les autorités régionales.
«La Russie continue de frapper des civils», a déploré le président Zelensky sur les réseaux sociaux.
«Nous devons renforcer le bouclier aérien ukrainien pour mieux protéger notre peuple du terrorisme russe. Davantage de systèmes de défense aérienne et davantage de missiles pour que les systèmes de défense aérienne sauvent des vies», a-t-il demandé.
Après plus de deux ans de guerre, le dirigeant ukrainien exhorte quotidiennement ses alliés occidentaux de livrer l'assistance militaire plus rapidement, réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.
Or, l'aide américaine est toujours bloquée au Congrès du fait de l'opposition entre républicains et démocrates, et les Européens, dont les capacités de production sont limitées, tardent à livrer les obus promis ces derniers mois.
La victoire face à la Russie «dépend de vous», avait averti il y a quelques jours Volodymyr Zelensky à ses alliés occidentaux.
Dans ce contexte de forte pression, l'Allemagne a promis samedi une enquête après la diffusion en Russie d'échanges présumés entre plusieurs officiers allemands sur des livraisons d'armes à l'Ukraine, «une affaire très grave» selon le chancelier Olaf Scholz.
Une membre de la coalition gouvernementale a rapidement estimé que Moscou, en diffusant ses enregistrements, cherchait à «intimider» Berlin pour continuer à refuser de livrer des missiles de longue portée Taurus à Kyïv.
Selon le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, la moitié des armes occidentales promises à Kyïv sont livrées avec du retard.
Ce problème s'ajoute à la fatigue des soldats engagés sur le front, marqués par deux ans d'une guerre éreintante, face à une armée russe plus nombreuse.
L'armée de l'air ukrainienne a dit dimanche avoir intercepté 14 des 17 drones explosifs «Shahed» lancés par la Russie.
De son côté, les forces de Kyïv ont, semble-t-il, mené leur propre attaque de drone dans la nuit de vendredi à samedi, qui a endommagé un immeuble résidentiel de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie située à environ 1000 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.
La garde nationale russe a indiqué que «le crash d'un drone» était la cause «probable» de l'incident, qui a poussé à l'évacuation d'«une centaine de personnes».
Les autorités municipales avaient assuré plus tôt qu'aucune victime n'avait été recensée.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux russes montrent ce qui semble être un drone tombant du ciel dans le bâtiment et déclenchant une explosion.
Selon les médias ukrainiens, les défenses aériennes russes ont abattu un drone qui visait un dépôt pétrolier à moins d'un kilomètre.
Ces derniers mois, l'armée ukrainienne a frappé à l'aide de drones explosifs plusieurs dépôts pétroliers russes, amputant les forces de Moscou de ressources importantes.
Le Comité d'enquête russe a, de son côté, affirmé, dans un communiqué, que l'une de ses équipes travaillant dans la région frontalière de Briansk avait été attaquée par des drones ukrainiens, faisant un blessé.
Sur le front, les forces russes ont, elles, grignoté du terrain ces derniers jours, s'emparant de plusieurs petits villages du Donbass (est) et forçant les Ukrainiens à réorganiser leurs lignes de défense dans la zone.
«La situation sur le front reste difficile, mais contrôlée», a jugé samedi le commandant en chef ukrainien, Oleksandre Syrsky, à l'issue d'une visite des troupes engagées sur le front.