D'autres joueurs de hockey junior visés
Simon Baillargeon et Dominique Lelièvre
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a été invité à rouvrir une enquête pour «réexaminer les allégations d’agressions sexuelles de 2014 impliquant quatre joueurs des Olympiques de Gatineau».
Jeudi soir, sur Twitter, le journaliste de TSN Rick Westhead, qui avait mis au grand jour, fin mai, le scandale impliquant Hockey Canada, a indiqué que la police de Québec avait ouvert une enquête interne.
Les informations communiquées par Westhead lui ont été rapportées par le député du Bloc québécois, Sébastien Lemire.
Or, ce dernier a présenté une version légèrement différente dans une déclaration transmise au Journal en fin de soirée.
Lemire explique avoir questionné le commissaire de la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ) Gilles Courteau à propos de cette affaire de viol collectif allégué, lors d’un comité à la Chambre des communes étudiant la controverse à Hockey Canada.
Gilles Courteau a répondu qu’une enquête avait déjà eu lieu dans ce dossier, mais que si «le Service de police manifeste de l’intérêt pour rouvrir cette enquête, nous allons certainement collaborer à l’enquête», selon M. Lemire.
«J’ai ensuite informé le SPVQ de cette déclaration et j’ai reçu par après un accusé de réception confirmant que les renseignements ont été transmis aux enquêteurs responsables pour analyse», a précisé M. Lemire, porte-parole du Bloc québécois en matière de sports. Ainsi, rien ne confirme que l’enquête a bel et bien été relancée.
Le SPVQ ne confirme rien
Contacté par Le Journal en soirée, le SPVQ n’a pas voulu confirmer, pour des raisons de confidentialité, s’il réactive cette enquête.
Mais de manière générale, le corps de police indique qu’il n’hésite pas à rouvrir des enquêtes quand de nouveaux éléments font surface, a soutenu le porte-parole David Pelletier.
Un comité de révision de dossiers d’agressions sexuelles a été mis en place en octobre 2017 et «toute demande de révision en la matière est traitée avec rigueur et diligence», assure-t-il.
Présumé viol collectif
Cet incident avait fait grand bruit dans les médias il y a quelques années. L’agression serait survenue en janvier 2014, à l’hôtel Hilton de Québec, alors que l’équipe de Gatineau y était de passage. Une jeune femme de Trois-Rivières aurait été victime d’un viol collectif dans une chambre.
Ce n’est qu’un an plus tard que la plaignante a décidé de porter plainte à la police de Trois-Rivières, après avoir entendu les allégations d’actes indécents visant à nouveau des joueurs des Olympiques et qui auraient eu lieu dans un restaurant Boston Pizza de Gatineau.
Le dossier a ensuite été transféré à la police de Québec, mais l’enquête n’a mené à aucune accusation. La plaignante avait critiqué le travail des enquêteurs du SPVQ à la suite de cette décision.
«Les enquêteurs de Québec ont vraiment mal agi avec moi. Ils ne m’ont pas prise au sérieux», avait-elle dénoncé au micro d’une radio de la Vieille Capitale.
La LHJMQ va collaborer
«Nous sommes au courant que la police pourrait rouvrir l’enquête et on va offrir notre entière collaboration tout au long du processus», a pour sa part réagi le chef de l’exploitation de la LHJMQ, Karl Jahnke.
À sa connaissance, le SPVQ ne serait pas entré en contact avec la LHJMQ. «S’ils nous contactent, on va collaborer tout au long du processus.»