Crise du logement: une situation difficile pour les femmes victimes de violence conjugale
TVA Nouvelles, Kate Tremblay
Avec la pénurie de logements abordables qui fait rage à travers le Québec, les séjours de plusieurs femmes dans des centres d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale s’allongent à Saguenay.
Au Centre féminin du Saguenay, les séjours qui étaient d’environ 6 semaines en moyenne avant la pandémie peuvent maintenant s’étendre sur plusieurs mois.
Même son de cloche à la maison Le Séjour Marie Fitzbach, qui a récemment réussi à trouver un logement pour une femme qui en cherchait un depuis huit mois.
Cette situation cause de l’anxiété à ces femmes qui tentent de se sortir d’un milieu difficile.
Quand les recherches s’étirent, le personnel des centres d’hébergement a moins de temps pour aider d’autres femmes en difficulté.
Cela peut entraîner des conséquences graves, car certaines femmes peuvent se retrouver dans des milieux encore plus malsains que ceux qu’elles tentent de quitter.
«Ces femmes-là vont se ramasser dans la rue, indique la coordonnatrice à la clientèle de la maison Le Séjour Marie Fitzbach, Emmanuelle Boies. Elles vont se ramasser dans une place où elles ne veulent pas être, genre se prostituer [...] ou accepter de donner leur chèque de paye au complet pour avoir un logement.»
«Une femme qui va aller visiter un logement, elle revient et lorsqu’elle appelle le propriétaire pour dire qu’elle va le prendre, il lui dit que quelqu’un d’autre lui offre 100$ de plus par mois et lui demande d’accoter ça», ajoute Marie-Claude Bouchard, du Centre féminin du Saguenay.
Les centres d’hébergement espèrent que le gouvernement les aidera avec cette problématique et souhaitent qu’un registre des logements soit mis en place.
«Des ministres ne veulent pas se mettre la tête sur le billot parce qu'ils ne veulent pas se mettre les propriétaires à dos, mais on parle de la sécurité et de l'intégrité physique d'une personne et d'une famille», a-t-elle affirmé.
Elle réclame un registre des loyers, au même titre que les maires de 14 municipalités de la province.
Voyez le reportage dans la vidéo ci-dessus