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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Crise du logement: de plus en plus de gardiens d'animaux forcés d'abandonner leur compagnon faute d'appartement les autorisant

Rien qu'à Montréal, les abandons ont augmenté de 21% par rapport à la même période l'an passé

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2023-06-27T23:30:00Z
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Les refuges pour animaux font face à la détresse des gardiens qui sont de plus en plus nombreux à être forcés d’abandonner leurs compagnons à cause du manque de logement les autorisant.

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«Il y a quelques semaines, une femme âgée de 100 ans est venue abandonner son chat de 15 ans parce que la RPA où elle allait vivre n’acceptait pas les animaux. On se doute bien que c’était son seul compagnon», raconte Laurent Massé, directrice adjointe de la Société protectrice des animaux de Montréal.

Des histoires déchirantes, les refuges en entendent tous les jours, souffle Laurence Massé. Avec la crise du logement, les locataires ont de plus en plus de mal à trouver un logement et c’est encore pire lorsqu’il faut en trouver un qui accepte les animaux de compagnie.

Résultat: rien qu’à Montréal, les abandons ont augmenté de 21% en comparaison avec l’année dernière, indique la SPCA. L’organisme affirme d’ailleurs avoir traité jusqu’à 255 appels par jour depuis avril et recueilli près de 150 chats et 80 chiens de plus que l’année passée.

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Photo fournie par la SPCA
Photo fournie par la SPCA

«Ce ne sont jamais des compagnons qui ont manqué de soins ou d’amour, renchérit Alexane Bégin, de la SPA de l’Estrie. Ce sont de très bons compagnons et ça rend ces abandons encore plus tristes.»

  • Écoutez la journaliste Cybèle Olivier à l'émission de Marie Montpetit via QUB radio :

Quotidien

Les abandons pour cause de déménagement arrivent quasi quotidiennement, parfois même plusieurs fois par jour, ajoute Mme Bégin.

«Une femme est venue dernièrement pour abandonner ses trois chats parce que son nouveau propriétaire ne voulait pas d’animaux», raconte Mme Bégin.

Chez Educazoo, un sanctuaire pour animaux exotiques, comme les lapins, des serpents, des rats ou même des scorpions, les appels pour des abandons ont quadruplé dans les dernières semaines, affirme Joanie Asselin, biologiste et présidente de l’organisme.

«La tendance qui nous inquiète le plus, c’est que les gens laissent souvent ces animaux à l’extérieur parce qu’ils n’ont plus d’option, et c’est extrêmement dangereux pour les animaux», explique-t-elle.

L’an passé, Mme Asselin a notamment retrouvé des cochons d’Inde dans la nature, un python royal sur un balcon, des furets et énormément d’oiseaux.

Laissés derrière

Et pendant la période de déménagement, certains animaux sont aussi abandonnés dans le logement, comme le découvrent certains locataires qui contactent la SPCA de Montréal.

«On a été appelé parce que deux chats avaient été laissés dans un appartement, donc on suppose que les anciens locataires ne pouvaient pas les emmener», explique Mme Massé.

Photo fournie par la SPA de l'Estrie
Photo fournie par la SPA de l'Estrie

Cette dernière rappelle que peu importe la raison de l’abandon, il vaut toujours mieux apporter ses animaux dans des refuges plutôt que de les laisser à eux-mêmes.

«Toute l’information qu’on peut récolter sur l’animal est vraiment précieuse, et ça nous permet de lui retrouver un bon match», soutient-elle, ajoutant que le nombre d’animaux errants à Montréal a considérablement augmenté dans les dernières années.

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