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Environnement

Crise de la biodiversité: le monde a perdu 69% de la faune sauvage en 50 ans

Le nombre de gorilles des plaines orientales, en République démocratique du Congo, a baissé de 80% en 50 ans.
Le nombre de gorilles des plaines orientales, en République démocratique du Congo, a baissé de 80% en 50 ans. AFP
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AFP

2022-10-13T12:52:21Z
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La planète a perdu en moyenne près de 70% de ses populations d’animaux sauvages en une cinquantaine d’années, selon l’évaluation de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF) publiée jeudi, qui pointe le lien de plus en plus marqué entre perte de biodiversité et réchauffement climatique.

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Entre 1970 et 2018, 69% en moyenne des populations de cette faune sauvage - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - a disparu, selon l’Indice Planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans par le WWF.

La destruction des habitats naturels, en particulier pour développer l’agriculture, reste la cause principale, selon le rapport, suivi par la surexploitation et le braconnage.

Les coraux comptent parmi les espèces les plus menacées, selon le WWF.
Les coraux comptent parmi les espèces les plus menacées, selon le WWF. AFP

Le changement climatique est le troisième facteur, mais son rôle «augmente très, très vite», met en garde Marco Lambertini, directeur général du WWF. Suivent la pollution de l’air, de l’eau et du sol, ainsi que la dissémination par l’homme des espèces invasives.

Ce rapport est une «alerte rouge pour la planète et donc pour l’humanité», a déclaré M. Lambertini lors d’une conférence de presse internationale en ligne, «à un moment où nous commençons à comprendre réellement que des écosystèmes durables, une biodiversité riche et un climat stable sont nécessaires pour garantir un futur prospère, plus équitable et plus sûr pour nous, et particulièrement pour nos enfants et leurs enfants à leur tour».

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À l’approche du sommet international de la COP15 Biodiversité, en décembre à Montréal, «le WWF appelle les gouvernements à se saisir de cette ultime opportunité en adoptant un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages», similaire à l’accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.

Pour «inverser la courbe de la perte de biodiversité» et «atténuer le changement climatique», le rapport plaide pour l’intensification des efforts de conservation et de restauration, la production et la consommation d’aliments plus durables et la décarbonation rapide de tous les secteurs économiques.

Gorille des plaines

Les chiffres sont «vraiment effrayants» pour l’Amérique latine, a déclaré Mark Wright, directeur scientifique du WWF, avec 94 % de disparition en moyenne dans cette région «réputée pour sa biodiversité» et «décisive pour la régulation du climat».

L’Europe a vu sa population d’animaux sauvages diminuer de 18 % en moyenne. «Mais cela masque des pertes historiques très extrêmes de biodiversité», avant la période d’analyse, a déclaré Andrew Terry, directeur de la conservation à Société zoologique de Londres, partenaire du WWF pour établir l’indice.

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En Afrique, l’indice évalue la perte à 66 % en moyenne. «Un exemple flagrant est celui du parc national de Kahuzi Biega, en République démocratique du Congo, où le nombre de gorilles des plaines orientales a baissé de 80 %», en premier lieu par la chasse, a expliqué Alice Ruhweza, directrice Afrique du WWF.

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Les tortues luth font partie des «icônes de la biodiversité» les plus menacées.
Les tortues luth font partie des «icônes de la biodiversité» les plus menacées. AFP

Tortues luth, lynx, requins, coraux et rainettes font aussi parties des «icônes de la biodiversité» les plus menacées mise en avant par le rapport.

L’indice Planète vivant prend en compte désormais 5 230 espèces de vertébrés, répartis en quelque 32 000 populations d’animaux à travers le monde.

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En 2020, une étude publiée dans la revue de référence Nature avait remis en cause la valeur de cet indice. Examinant 14 000 populations de vertébrés suivies depuis 1970, les auteurs concluaient que 1 % étaient victimes d’un déclin extrême et que si on les enlevait de l’équation, l’ensemble des populations restantes ne montrait aucune tendance à la hausse ou à la baisse.

Un message de «catastrophe omniprésente» peut conduire «au désespoir, au déni et à l’inaction», plaidaient les auteurs, suggérant d’utiliser des évaluations plus localisées «pour aider à prioriser les efforts de conservation».

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