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L'article provient de Bureau d'enquête

Crise à l’Office de consultation publique de Montréal: les départs d’employés ont continué malgré l’enquête interne

Plusieurs employés et ex-employés affirment qu’il y a toujours un «climat de peur»

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Annabelle Blais et Dominique Cambron-Goulet

2023-11-03T04:00:00Z
2023-11-03T14:30:00Z
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L’Office de consultation publique de Montréal, financé à 100% par des fonds publics, échappe presque à tout contrôle depuis des années. Ce qui a permis la mise en place d’une culture de dépenses au restaurant, de voyages, de copinage et a même envenimé un climat de travail toxique, problèmes contre lesquels la Ville de Montréal se dit impuissante.


La crise interne qui secoue l’OCPM depuis janvier est loin d’être résorbée, puisque les départs d’employés ont continué, malgré une enquête interne.

En février, plusieurs médias, dont Le Journal, rapportaient des allégations de «climat toxique» instauré par la présidente Isabelle Beaulieu, marqué notamment par une «microgestion infantilisante». 

Une enquête interne avait été déclenchée à la suite des révélations. 

Même si des employés ont refusé de nous parler de crainte qu’une «chasse aux sorcières» ne soit lancée, nous avons pu nous entretenir avec 6 employés actuels ou ex-employés, qui ont requis l'anonymat par crainte de représailles.

Ceux-ci nous ont confirmé que malgré l'enquête, les relations de travail sont restées tendues, menant à de nouveaux départs.

Cinq personnes ont en effet quitté leur emploi depuis février, ce qui porte le total des départs à au moins 11 depuis l’arrivée de Mme Beaulieu début 2022.

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Une enquête bâclée?

La validité même de l’enquête interne a été remise en question. Elle était d’abord dirigée par le secrétaire général Guy Grenier, proche de la présidente. 

Selon l’expert en éthique, Michel Séguin, Mme Beaulieu n’aurait pas dû demander à M. Grenier de mener cette enquête. 

«Rien ne me permet de conclure qu'il a été biaisé. Néanmoins, quand on fait ce type d'enquête, il faut s'assurer qu'il y ait une saine distance pour ne pas semer un doute. C’est le b.a.-ba», dit-il. 

Puis, une firme externe a été appelée en renfort.

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«Nous avons reçu une présentation des conclusions extrêmement sommaires [de la firme externe] sans aucun accès au rapport final et sans une explication claire du mandat de cette enquête, nous explique un employé. Donc ça a laissé un goût un peu amer là-dessus.»

Selon cette source, cette firme a par la suite agi comme consultant pour la mise en place de normes et politiques en matière de ressources humaines.

«Ça n’a pas été du tout [été fait] en consultation avec les employés. Ce sont des choses qui nous ont été imposées», dit la source. 

Un code de déontologie a été instauré en juin et tous les employés ont dû le signer. Il les oblige à demeurer solidaires de leur employeur en tout temps aux yeux de leur entourage. 

«En fait, le changement, il y en a eu, mais c’était pour le pire. Il y a eu de plus en plus de répression. Je sais que ça a été très difficile pour eux. Je sais qu’il y en a qui sont partis», nous dit une autre source qui a été l’emploi de l’OCPM en 2022.

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