Marchand accepte de créer un comité sur la hausse des loyers à Québec
Jean-Luc Lavallée
Le maire de Québec, Bruno Marchand, répond favorablement à une demande de l’opposition. Il accepte de créer un comité qui se penchera sur la hausse des loyers dans la capitale.
Avant la pause des Fêtes, le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, avait réclamé la mise sur pied d’un comité «indépendant» afin d’analyser les différentes options possibles afin d’atténuer les hausses à venir.
Le Journal avait alors révélé que la hausse de taxes municipales pour les immeubles de 6 logements et plus avoisinerait les 8,3 % en moyenne en 2022, bien loin de l’augmentation de 2,2 % annoncée puisque les propriétaires de ces immeubles feront les frais de l’augmentation du rôle d’évaluation.
La valeur de leurs blocs a explosé, si bien que la Ville s’est dite incapable d’atténuer le choc et de neutraliser les effets de la hausse du nouveau rôle, comme elle le faisait dans le passé, en raison de certaines dispositions de la Loi sur la fiscalité municipale
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) avait d’ailleurs réagi en prévenant l’administration Marchand que ses membres seraient contraints de refiler la facture à leurs locataires, via des hausses de loyers lors du renouvellement des baux ou de la signature d’un nouveau bail.
«Les locataires vont subir cette hausse-là. C’est malheureux, mais c’est hors de notre contrôle. Les propriétaires sont un peu pris avec cette patate chaude là», avait alors exprimé en entrevue le directeur général de la CORPIQ, Benoit Ste-Marie.
Recommandations pour modifier la loi?
Claude Villeneuve souhaite que le futur comité sur la hausse des loyers guide la Ville afin de déposer des recommandations au gouvernement du Québec et pour ajuster, si nécessaire, la réglementation municipale.
Le comité exécutif, présidé par le maire Bruno Marchand, a annoncé son intention de donner suite à l’avis de proposition de Claude Villeneuve lors de la séance du conseil municipal qui aura lieu lundi soir. Cependant, ce comité ne sera pas totalement indépendant. La Ville formera plutôt un comité «spécifique» sur cet enjeu, lequel sera composé de membres du Conseil des partenaires de la Vision de l’habitation et de la Table de concertation en habitation de Québec
«L’enjeu de l’abordabilité des logements est une question importante. Il faut évaluer le degré de difficulté des ménages à trouver un logement adéquat correspondant à leur capacité de payer», peut-on lire la fiche de décision de l’exécutif.
Le taux d’inoccupation à Québec était stable en 2020 à 2,8 %, rappelle-on dans ce document. «Des variations entre les différents secteurs de la ville sont toutefois observées. Les taux des quartiers centraux ont augmenté alors que ceux des autres quartiers ont diminué. La situation observée dans les quartiers centraux est conjoncturelle et due à une demande plus faible de la part des nouveaux arrivants et des étudiants en raison de la pandémie», observe-t-on.
Loyer moyen de 875 $ en 2020
Les données les plus récentes – celles de 2020 – de la Société canadienne d’hypothèques et de logement démontrent une hausse de 4,5 % du loyer entre 2019 et 2020. Le loyer moyen dans la région métropolitaine de recensement de Québec s’établissait alors à 875 $, alors qu’il se situait à 891 $ à Montréal, 906 $ à Gatineau, 669 $ à Sherbrooke, 632 $ à Saguenay puis 604 $ à Trois-Rivières.
La Vision de l’habitation de la Ville de Québec, faut-il le rappeler, prévoyait déjà la réalisation de 2 600 nouveaux logements sociaux et abordables d’ici 2025. Le maire Bruno Marchand s’est d’ailleurs engagé, ce lundi, à réclamer un minimum de 500 unités AccèsLogis par an au gouvernement du Québec.