Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Couvre-feu: la goutte qui fait déborder le vase?

Photo Agence QMI, Pascal Girard
Partager
Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-01-05T10:00:00Z
Partager

Je suis, je crois, un citoyen responsable.

Depuis le début de la pandémie, je dis aux gens qu’il faut respecter les consignes. 

Le masque, la distance, éviter les gros rassemblements, etc. 

Et le vaccin. Une dose, deux doses, trois doses. Quatre, s’il le faut, pas de problème, vive la science. 

Mais quand le gouvernement a annoncé qu’il allait imposer un autre couvre-feu, je me suis senti comme un fan des Canadiens qui regarde Ryan O’Byrne compter dans son propre but face aux Islanders. 

Euh... Vraiment ?

  • Écoutez l'éditorial de Richard Martineau et Mathieu Bock-Côté sur QUB radio:

PANIQUE À BORD ?

Autour de moi, c’est la même chose. 

Des amis qui ont toujours soutenu le gouvernement commencent eux aussi à avoir des doutes. 

« Coudonc, savent-ils ce qu’ils font ? m’a dit un ami médecin. Tout ça sent l’improvisation à plein nez ! »

« Comment peut-on permettre les soupers à 20 convives un jour, puis imposer un couvre-feu complet trois semaines plus tard ? On est passés de trop permissifs à trop sévères ! La panique est-elle prise dans la cellule de crise ? »

Publicité

Tout ça me fait penser à une vieille blague de Lucien Boyer.

Un gars est penché sous un lampadaire au beau milieu de la nuit et semble chercher quelque chose. 

« Qu’est-ce que vous cherchez ? demande un bon samaritain.

— Mes clés.

— Vous les avez perdues ici ?

— Non, je les ai perdues à un kilomètre d’ici.  

— Pourquoi vous les cherchez ici, alors ?

— Parce qu’ici, il y a de la lumière... »

Le problème, ce n’est pas tant les gens qui sortent après 22 h.

Le problème, ce sont les éclosions dans les écoles et les milieux de travail. 

Ce qu’il faut, c’est de la ventilation, des masques N95, imposer la vaccination obligatoire à certaines catégories d’employés, améliorer l’accès aux tests de dépistage, etc. 

Mais ça, c’est trop dur. Trop compliqué.

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

Alors le gouvernement a préféré décréter un autre couvre-feu. 

Comme un gars qui cherche ses clés à un kilomètre de l’endroit où il les avait perdues. 

Parce que c’est éclairé...

LIEN DE CONFIANCE EFFRITÉ

Pour justifier l’imposition d’un deuxième couvre-feu, le gouvernement affirme que la mesure a fait ses preuves. 

« Il suffit de regarder ce qu’il s’est passé lors du premier couvre-feu : le nombre de cas a baissé... »

Ça aussi, ça me rappelle un vieux gag de Lucien Boyer. 

Un gars ne cesse de claquer ses doigts. Il fait ça toutes les trois secondes. 

« Coudonc, pourquoi tu fais ça ? lui demande un ami.

— Pour éloigner les tigres.

— Mais il n’y a pas de tigre ici !

— Tu vois ? Ça fonctionne ! »

Tout comme ce n’est pas parce que le gars claque ses doigts qu’il n’y a pas de tigre, ce n’est pas parce que le gouvernement a imposé un couvre-feu il y a un an que le nombre de cas a diminué.

Cette baisse, nous disent de nombreux experts, avait commencé avant. 

Moi, ce qui me fait peur, avec ce nouveau couvre-feu, c’est que ça va effriter le lien de confiance qui liait la majorité de la population au gouvernement et pousser de nombreuses personnes qui respectaient les consignes à décrocher. 

Trop, c’est comme pas assez, dit l’adage...

Publicité
Publicité