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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Accusé d'agression sexuelle: fin de procès difficile pour le policier Christian Lachance

Son avocat a demandé sans succès jeudi l’ajournement du contre-interrogatoire de son client en raison de son état psychologique

Christian Lachance, à droite, accompagné d'un représentant de la Fraternité des policiers du SPVQ.
Christian Lachance, à droite, accompagné d'un représentant de la Fraternité des policiers du SPVQ. Photo Pierre-Paul Biron
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

11 avril 2024
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Le policier accusé d’agression sexuelle Christian Lachance a complété un peu à reculons son contre-interrogatoire jeudi, son avocat s'étant vu refuser par le juge une demande d’ajournement en raison de ce qu’il a qualifié «d’effondrement psychologique de A jusqu’à Z» de son client.

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Le sergent Lachance, accusé d’avoir agressé sexuellement une collègue de travail lors d’une fête en août 2021, a effectivement été cuisiné de façon serrée lors de son contre-interrogatoire mercredi.

Le procureur de la Couronne, Me Jérémy Lamonde, a soulevé de nombreuses contradictions entre son témoignage et ses déclarations antérieures, puis le policier a semblé avoir certaines difficultés à bien se concentrer à divers moments.

Jeudi matin, son avocat, Me Charles Levasseur, a expliqué que des difficultés psychologiques, couplées à une mauvaise nouvelle sur le plan personnel reçue dans les derniers jours, ont affecté Christian Lachance. Ce dernier était d’ailleurs en larmes lorsque son avocat a fait état de la situation.

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«Il m’a dit ce matin avoir très peu de souvenirs de la journée d’hier [mercredi]. En sortant, il était affaissé sur un banc du corridor et il était blanc. C’était très, très particulier», a affirmé Me Levasseur, rappelant l’importance du moment pour le policier.

«Monsieur joue sa vie.»

«Drames humains»

La requête pour suspendre le contre-interrogatoire, qui n’était pas appuyée sur l’article du Code criminel à propos de l’aptitude à poursuivre un procès, n’a évidemment pas fait plaisir à la Couronne.

«On ne peut pas suspendre un contre-interrogatoire comme ça quand on sent la soupe chaude», a rétorqué Me Jérémy Lamonde, rappelant qu’au moment où il était questionné par son propre avocat, Christian Lachance «n’avait pas de trouble».

Le juge Jacques Trudel a finalement imposé à Christian Lachance la poursuite des procédures dans l’immédiat, rappelant au passage qu’il n’était pas le seul accusé à ne pas se plaire dans le box.

«Ce n’est pas la première fois que quelqu’un s’effondre émotionnellement devant le tribunal et s’effondrer, ici, le terme est fort. On voit ça régulièrement parce que ce qu’on traite devant les tribunaux, ce sont des drames profondément humains», a fait remarquer le magistrat.

Versions contradictoires

Le contre-interrogatoire de la Couronne s’est terminé après environ une heure de questions sur certains moments précis de la soirée du 20 au 21 août posées à Christian Lachance.

Les questions sur les souvenirs de l’accusé en lien avec des détails précis de la soirée ont meublé cette fin d’interrogatoire, comme ça avait été le cas mercredi.

La Couronne a également mis en preuve le fait que l’accusé avait affirmé lors d’une requête préliminaire avoir pris un selfie avec la plaignante, nue, en arrière-plan. Lors de son témoignage, Lachance avait plutôt raconté avoir voulu vérifier ses messages pendant une pause de la relation sexuelle et qu’une fausse manipulation avait pu déclencher le flash de son appareil photo.

Rappelons que la théorie de cause de la Couronne est que le sergent Lachance aurait profité de l’état d’intoxication avancée d’une jeune collègue de travail pour l’agresser sexuellement. La défense soutient quant à elle que la plaignante a consenti à la relation, l’initiant même par elle-même.

«Ça va être la version de monsieur contre celle de madame», a reconnu l’avocat de la défense.

Les deux parties plaideront leurs arguments finaux vendredi, après quoi le juge Jacques Trudel prendra la cause en délibéré pour analyser le dossier.

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