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L'article provient de TVA Sports
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Coupe des Présidents: les États-Unis l’emportent

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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-09-25T22:22:53Z
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Alors qu’on s’attendait à une pleine domination des Américains à cette 14e édition de la Coupe des Présidents, les Internationaux ont résisté jusqu’au dernier moment avant de capituler, dimanche, à Quail Hollow. Folle était la personne qui leur prédisait une récolte de 12,5 points face à cette machine.

C’est pourtant ce que les hommes de Trevor Immelman, fortement négligés à l’aube du tournoi, ont réussi en luttant fermement contre une équipe bien huilée. Sur le coup de 17 h 30, ils ont agité le drapeau quand les États-Unis ont atteint la barre des 15,5 points aux dépens du pauvre Corey Conners.

Le compteur au tableau final s’est arrêté à 17,5 à 12,5 en faveur des Américains.

En fait, pendant un moment, l’espoir des Internationaux ne tenait qu’à deux fils. Leur sort était entre les mains des Canadiens Taylor Pendrith et Conners. Ils ont chacun perdu leur duel en voyant leurs rivaux célébrer. Le reste n’était qu’une formalité avant que ceux-ci ne soulèvent le trophée.

«Nous nous étions creusé un trou jusqu’à vendredi soir, a rappelé Immelman. Nous avons démontré beaucoup de cran en revenant de cette manière dans la bataille. À un certain moment cet après-midi, j’ai senti que nous avions encore une chance de gagner.»

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Équipe à respecter

Ses hommes ont finalement remporté cinq des 12 matchs à l’horaire de la ronde finale, en plus d’un match nul.

«Cette équipe n’est pas une blague, a martelé le capitaine, très fier de ses 12 guerriers à ses côtés. Je suis tanné que nous soyons la cible de railleries. C’est une équipe de vrais. Et nous sommes déjà impatients pour la prochaine édition.»

Il faut dire que le capitaine a rencontré de nombreuses difficultés depuis sa nomination. D’abord, la pandémie a frappé cette compétition et l’a retardée d’une année. Ensuite, dans les derniers mois, LIV Golf a décimé la formation en promettant des montagnes d’argent à ses golfeurs.

«Nous avions fixé plusieurs objectifs au début du processus. Nous nous sommes battus pour atteindre la majorité d’entre eux. Il ne manque que le trophée.»

«Nous avions la victoire au bout des doigts en 2019. Nous étions en contrôle et nous l’avions échappée. La défaite est toujours décevante, a rappelé le vétéran Adam Scott. Mais nous ne repartons pas de Quail Hollow les mains vides. Nous avons acquis une tonne d’expérience. Cette coupe retombera entre nos mains un jour.»

La disette se poursuit

La disette des Internationaux qui perdure depuis 1998 attendra encore deux ans. Qui sait, le Royal Montréal sera peut-être la scène d’un grand moment sportif quand les feuilles rougiront au Québec à la fin de septembre 2024.

Dans la déroute européenne à Whistling Straits l’an dernier, lors de la Coupe Ryder, les Américains avaient rapidement démarré les festivités. La bière coulait à flots alors que le jeu était encore loin d’être terminé, mais la Coupe était dans la poche. Cette fois, le suspense a perduré et les bouteilles de champagne sont restées au frais.

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Sans avouer qu’ils avaient senti une petite frousse, les Américains ont trouvé chaussure à leurs pieds dans cette journée finale. Suffisamment pour les garder sur terre avant de célébrer.

«Notre plus gros défi cette semaine, c’était de rester nous-mêmes et de bloquer le bruit extérieur. Partout dans notre quartier général, le capitaine avait placé des notes relatant que nous étions les très grands favoris et que nous devions gagner, a raconté l’étoile américaine avec ses cinq victoires, Jordan Spieth. Il avait placé tous ces messages flatteurs.

«Mais nous nous sommes tous concentrés sur nos matchs. Personne n’a pris l’équipe adverse à la légère.»

Ignorer l’étiquette

Avec une force de frappe inouïe sous la main, le capitaine Davis Love III a applaudi l’implication des siens dans cette 12e consécration.

«La pression se ressent de diverses façons. L’étiquette de très grands favoris amène beaucoup de pression. Je suis heureux que mes gars l’aient ignorée en livrant de bonnes performances.»

Si la logique est respectée et que les Américains continuent à engranger les bonnes performances dans les deux prochaines années, le noyau dur de cette formation étoilée débarquera à Montréal en 2024.

Le tournoi aura lieu sur les allées du parcours Bleu de l’historique Club de golf Royal Montréal du 24 au 29 septembre.

Du travail sur les verts

«J’ai appris que les Américains excellent avec leur fer droit. Je vais certainement ajouter de l’entraînement sur les verts.»

Cette déclaration vient du Canadien Taylor Pendrith. Ce dernier et son compatriote Corey Conners ont été les seuls golfeurs à n’enregistrer aucun point dans cette édition de la Coupe des Présidents.

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La raison a crevé l’écran à travers le monde. Ils ont vécu un véritable calvaire sur les verts de Quail Hollow. Hormis quelques exceptions au fil des quatre jours de la compétition, leur putting les a blessés. Et comme les impitoyables Américains sentaient la faiblesse de leurs proies, ils n’ont eu aucune pitié.

«C’est très décevant de n’avoir pu mettre des points au tableau. La chance n’a pas tourné en ma faveur. J’ai raté de très nombreux roulés qui auraient pu me donner un élan», a expliqué Conners, qui a encore une fois laissé filer ses occasions face à Xander Schauffele, dimanche.

Sans confiance

Dans ce duel, il a effectué 38 roulés. Sur quatre des 18 verts, l’Ontarien en a exécuté trois. Une statistique qui ne ment pas pour expliquer ses quatre défaites de la semaine. Ayant perdu confiance en ses moyens à Charlotte, il a tout de même bûché pour les retrouver avant la ronde finale. En vain. Comme Pendrith, il s’appliquera à améliorer cet aspect de son jeu.

À sa première présence à la Coupe des Présidents, il a amené deux de ses quatre matchs à la limite des 18 trous sans offrir son meilleur rendement. Pendrith aussi.

Avec un meilleur contrôle de leur fer droit, un peu plus de chances et un plan de match moins conservateur, les deux Canadiens auraient pu contribuer au pointage.

«Ce fut de bonnes batailles. Je me suis retrouvé souvent au tapis, mais je me suis relevé pour me battre. Ultimement, je suis arrivé à court», a indiqué Conners, qui a aussi connu des difficultés avec ses fers, un élément fort de son jeu.

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La glace est brisée. Les deux golfeurs regardent vers l’avenir et le Royal de Montréal, en 2024.

QUAIL HOLLOW EXPRESS

Une clinique de Speith

Jordan Spieth a terminé le tournoi avec une fiche parfaite de 5 victoires. Une première depuis Jim Furyk en 2011. Il a participé à toutes les sessions de l’équipe américaine. Le sympathique Texan s’est surtout démarqué avec son jeu court impeccable. L’ayant affronté à trois reprises, les Canadiens ont pris des notes ! Le match de dimanche face à l’Australien Cam Davis n’a pas été de tout repos, surtout à l’allée. Mais il a explosé sur le retour en alignant trois oiselets de suite, notamment grâce à un long roulé de 47 pieds au 13e fanion qui a cassé les reins de son adversaire. En offrant son « meilleur jeu de la saison » selon lui, Spieth est revenu en force à cette édition de la Coupe des Présidents après avoir raté la sélection de 2019 au Royal Melbourne en raison de ses difficultés sur les parcours. Difficile d’y croire, mais dimanche, il a enregistré une première victoire dans les duels en simple alors qu’il représentait l’équipe américaine pour la 8e fois de sa carrière. À ses quatre présences à la Coupe Ryder et ses trois précédentes présences à la Coupe des Présidents, il n’avait jamais réussi à gagner seul.

«Silence»: Si Woo Kim

Si Woo Kim a pris un malin plaisir à embêter les Américains au fil des quatre jours de compétition. Meilleur pointeur des Internationaux, le Coréen a emmerdé Justin Thomas tout l’après-midi, dimanche. Et sur le vert du difficile 15e, il a répondu de brillante façon à une charge de l’Américain en égalant le trou grâce à un délicat roulé de 10 pieds. Il n’en fallait pas plus pour qu’il se fasse entendre et qu’il demande à la foule de se taire en posant son index sur sa bouche : « Chut » ! En faisant le plein d’énergie, il imitait aussi un signe de Patrick Reed et Rory McIlroy, notamment dans un fabuleux duel de la Coupe Ryder à Hazeltine en 2016. Ce qui a mis le feu au derrière de son rival. Kim a finalement remporté son duel sur Thomas en signant sa troisième victoire du tournoi.

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Comme Rénald Paré

Tant Corey Conners que Taylor Pendrith ont pris des allures de Rénald «Pinson» Paré, personnage de La petite vie. Les deux Canadiens se sont montrés plutôt grippe-sous envers leurs adversaires sur les verts en ne concédant pas beaucoup de courts roulés. Justin Thomas et Jordan Spieth y ont goûté, comme Billy Horschel, Max Homa et Tony Finau. On a aperçu que les deux premiers avaient mal reçu certaines de leurs décisions. JT et Spieth avaient répliqué en concédant peu de roulés. Finau a quelques fois paru agacé, dimanche, en affrontant Pendrith. Ce dernier ne s’est pas montré particulièrement généreux envers son rival, ne lui laissant que quelques très courts roulés. Bref, voilà un sujet de discussion controversé dans le format match play. Parmi les règles non écrites du « code d’éthique », les participants devraient concéder avec politesse les roulés à l’intérieur d’environ deux pieds. Tout dépend du concept inside the leather. Certains l’appliquent à la longueur de la prise, d’autres à la longueur du manche, entre la tête du bâton et la prise. Dans le cas des Canadiens, bon nombre de roulés étaient sujets à discussion. Ils peuvent se défendre en imitant le célèbre Rénald Paré : «Je ne suis pas cheap !»

Les temps changent

Le capitaine Davis Love III est un habitué de ces compétitions par équipes dans le clan américain. Mais cette fois, il a noté de véritables changements dans les habitudes de ses hommes. Les activités pour se distraire ont laissé place aux séances de traitements. Dehors les tables de ping-pong, remplacées par des bains chauds et froids. En s’installant dans le vestiaire en soirée, il cherchait souvent ses gars. Ils étaient soit en traitement de physio, dans le gym, dans les bains de glace avec un coéquipier ou sur le vert de pratique à la noirceur.

«C’est très sérieux. C’est pourquoi ils sont les meilleurs au monde. Sur le Champions Tour, on jouait aux cartes dans le lobby des hôtels. Ces gars sont à l’entraînement ou en traitements. Tony a plus de bouteilles de suppléments et de lait frappés que de bouteilles d’eau. C’est incroyable ce qu’ils doivent faire. Je sais pourquoi ils sont les meilleurs», a plaidé le capitaine.

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