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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Veillée de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation émouvante

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
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Raphaël Pirro

29 septembre 2021
30 septembre 2021
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À la veille de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, mercredi soir, Justin Trudeau a appelé les Canadiens à faire une introspection et à «écouter la vérité» pour se réconcilier avec les Premières Nations et le passé du Canada.

• À lire aussi: Une nouvelle journée fériée fédérale sème la confusion

Face au Parlement d’Ottawa, où sont placées depuis l’été dernier des dizaines de petites paires de chaussures à la mémoire d’enfants disparus, le premier ministre a pris la parole après les discours de dignitaires et de survivants des pensionnats autochtones.

  • Écoutez l'entrevue du Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador, Gislain Picard avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

«La réconciliation ce n’est pas juste de comprendre et reconnaitre les erreurs du passé, mais c’est aussi comprendre que ces erreurs nous façonnent encore aujourd’hui: le racisme systémique qui a couté la vie à Joyce Echaquan, la misère, la pauvreté, les défis épouvantables qu’ont à surmonter les communautés autochtones partout au pays. Des conditions qu’elles subissent à cause d’actions prises il y a des décennies et des générations», a souligné Justin Trudeau ému.

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Le 3 juin dernier, la loi instituant la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a reçu la sanction royale, faisant du 30 septembre une nouvelle journée fériée annuelle.

L’occasion de «prendre un moment pour réfléchir sur nous-même. Nous sommes bons pour vanter nos qualités, nos mérites et nous positionner en tant que héros, mais c’est plus dur d’être confronté à la réalité, aux erreurs, à la noirceur de notre passé. C’est à cela que doit référer cette Journée de la vérité et de la réconciliation: de reconnaitre la vérité et de reconnaitre que le pays est responsable de terribles injustices», a poursuivi M. Trudeau.  

  • Écoutez La Rencontre Dutrizac-Dumont sur QUB radio:   

«Il revient à chacun d'entre nous, en tant que Canadiens, d'écouter cette vérité au sujet du régime des pensionnats et de parcourir ensemble, à titre de partenaires, le chemin de la réconciliation. Car, en tant que pays, on a encore un très long chemin à parcourir», a-t-il dit mercredi soir.

«La journée de la vérité et de la réconciliation n’est pas une journée pour les premières nations, c’est une journée pour tous les Canadiens. [...] Les peuples autochtones du Canada ont énormément à nous apprendre: la patiente, l’ouverture, la compréhension d’une vision à long terme pour s’occuper de la planète et nos responsabilités envers les générations futures», a ajouté le premier ministre.

L’événement commémoratif et hautement chargé en émotions survient alors que la nouvelle gouverneure générale, Mary Simon, est la première autochtone à occuper la fonction dans l’histoire canadienne.

«La réconciliation est un mode de vie, un processus continu, qui nécessite un dévouement de tous les instants. C’est apprendre de nos expériences et chercher à nous comprendre les uns les autres. C’est créer les conditions nécessaires à la guérison. C’est semer des graines d’espoir et de respect afin de faire fleurir les jardins pour nos enfants», a-t-elle fait savoir dans une déclaration publiée plus tôt mercredi.

«Tout en nous efforçant de reconnaître les atrocités du passé, les souffrances infligées aux peuples autochtones, nous devons poursuivre notre chemin main dans la main, avec grâce et humilité, afin de construire un avenir meilleur pour tous et toutes.»

Drapeaux en berne

Depuis le début du mois de juin, les drapeaux canadiens d’un bout à l’autre du pays sont en berne, à la mémoire des enfants autochtones qui ont péri ou disparu dans le système de pensionnats.

En campagne électorale, le 10 septembre dernier, Justin Trudeau avait indiqué que la décision de les remonter serait prise lorsque «les communautés et le leadership autochtones» le décideront.

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