Coupable de contacts sexuels sur quatre jeunes filles: l’accusé disait être victime d’un complot de la part de ses victimes
Le juge a cru les plaignantes, mais pas lui


Valérie Gonthier
Un homme de Saint-Hubert accusé d’avoir agressé sexuellement quatre jeunes filles a tenté de s’en sauver en se disant victime d’un complot contre lui. Ce fut en vain, puisque le juge a cru les plaignantes, mais pas lui.
«Ultimement, le tribunal retient de son témoignage évolutif qu’il était souvent à la recherche de la “bonne” réponse plutôt que de fournir une réponse fidèle aux faits», a déploré le juge Jean-Philippe Marcoux, en rejetant la défense de German Luis Alfaro, lundi, au palais de justice de Longueuil.
L’homme de 57 ans a été reconnu coupable de contacts sexuels sur quatre enfants âgées de 5 à 12 ans, sur une période de plus de 10 ans.
Ses victimes étaient toutes de jeunes filles de son entourage.
Trois d’entre elles ont été agressées lors d’un même événement, dans une piscine.
Plusieurs enfants s’y amusaient et Alfaro était le seul adulte dans l’eau. C’est lors de différents jeux, où l’accusé devait pourchasser les gamins et les attraper, qu’il en a profité pour les agresser.
Il leur agrippait les seins et a même glissé ses doigts sous leur maillot.
Entourés de gens
L’accusé niait catégoriquement les faits: si ces agressions étaient survenues, des adultes tout autour s’en seraient rendu compte.
Mais le juge a écarté ces arguments, notant que dans la piscine hors terre, plusieurs enfants étaient en action. Les adultes présents à l’événement étaient à proximité sur le terrain, mais ne pouvaient rien voir des gestes les plus intrusifs qui ont eu lieu sous l’eau et qui ont été dissimulés dans un contexte de jeu.
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«[Cela] repose sur l’idée dénuée de fondement factuel ou juridique selon laquelle les adultes qui abusent sexuellement d’enfants agissent toujours de manière rationnelle et se conduisent de manière à réduire leurs chances d’être pris en flagrant délit», a indiqué le magistrat, dans un jugement étoffé de 50 pages.
D’ailleurs, une autre agression a eu lieu dans un salon rempli de gens qui bavardaient. La victime, assise sur les genoux de l’accusé, regardait une vidéo sur un ordinateur. Ils faisaient dos aux autres personnes. Alfaro en avait alors profité pour glisser sa main sous sa jupe.
Détails humiliants et intimes
«Après l’événement, elle se sent bizarre et inconfortable autour de l’accusé, réalisant que ce qui s’était produit n’était pas correct, sans nécessairement apprécier la gravité de la situation», a noté le juge Marcoux.
Ce dernier a d’ailleurs tenu à rappeler la difficulté pour ces jeunes victimes de devoir décrire des détails intimes, humiliants et douloureux de leur enfance. Surtout lors d’un procès public, «où leur crédibilité et leur fiabilité ont été contestées par celui dont elles affirment avoir été victimes», a-t-il ajouté.
«Le jugement explique très bien qu’on ne s’attend pas à ce que les victimes soient parfaites et se souviennent de tous les détails secondaires et périphériques», a commenté le procureur de la Couronne au dossier, Me Bruno Des Lauriers.
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