Corey Perry a contacté Cole Caufield
François-David Rouleau
Malgré le début de saison catastrophique du Canadien, il ne faut surtout pas lancer la serviette trop rapidement dans le cas du jeune Cole Caufield. À Laval, l’unanimité règne. Il ne faut pas appuyer sur le bouton panique en observant le vaillant espoir du Tricolore débarquer à la Place Bell.
Il suit ainsi les traces de la majorité des jeunes attaquants provenant du système de développement américain et de la NCAA. Il faut rappeler qu’à ses trois premières saisons à Montréal, Max Pacioretty avait fait des séjours dans la «magnifique» ville d’Hamilton.
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Peu importe ce que les mauvaises langues peuvent en dire aujourd’hui, il avait alors peaufiné son jeu afin de s’établir sur les deux premiers trios du CH et compter cinq saisons de plus de 30 buts et 60 points avant de prendre le chemin de Vegas.
De la bouche même du choix de premier tour à l’encan 2019 et de l’entraineur-chef du Rocket, Jean-François Houle, il ne faut pas voir cette rétrogradation comme un échec en sautant à pieds joints sur le bouton rouge.
«Dans toutes les organisations, il y a plusieurs très bons joueurs qui sont passés par la Ligue américaine pour peaufiner leur jeu», a admis Houle.
Pas le premier ni le dernier
Alors qu’il était derrière le banc des Condors de Bakersfield, club-école des Oilers d’Edmonton, il a entre autres dirigé Jesse Puljujärvi, quatrième sélection au total de l’encan 2016. Le Finlandais a fait des détours par la Californie à chacune de ses trois premières saisons chez les pros. Il était ensuite allé retrouver sa confiance dans sa ligue élite finlandaise.
«Il n’y a rien là de jouer dans la Ligue américaine. Ce n’est pas la fin du monde. C’est une bonne chose pour Cole et tous les autres qui y transitent. Ce n’est pas une ligue facile», a témoigné l’instructeur.
Selon les plans, Caufield pourra retrouver ses repères en multipliant les minutes sur la patinoire. Il devra retrouver tant sa touche offensive que sa confiance.
«Il y a des points sur lesquels il devra travailler qui vont rester entre lui et moi. Mais on veut le voir tirer au filet plus souvent. Cole est un franc-tireur. Il doit lancer et il ne doit pas serrer le bâton, a expliqué Houle. Il doit se libérer l’esprit et ne pas penser constamment à son positionnement sur la glace.»
Nouvelle opportunité
Auteur d’une seule aide à ses 10 matchs dans ce début de saison très laborieux du Canadien, Caufield aurait souhaité se trouver parmi les solutions plutôt que de prendre le chemin de Laval.
Sans être nécessairement surpris de la nouvelle qu’on lui a annoncée lundi matin, il ne prétend pas avoir reculé dans son développement. Il veut saisir cette opportunité afin de retrouver sa place dans la LNH.
«Je dois trouver mon jeu afin de faire les bonnes choses sur la glace et remonter le plus rapidement chez le Canadien. Je sais que ce sera possible, car je vais jouer davantage. Je vais retrouver ma confiance et mon rythme», a indiqué l’attaquant de 20 ans à la sortie d’une intense séance d’entrainement avec ses nouveaux coéquipiers.
Dans une semaine de préparation au bout de laquelle le Rocket prendra la route de Syracuse et d’Utica, Houle avait concocté un menu où il souhaitait travailler les batailles à un contre un, deux contre deux, tant en territoire restreint que le long de la rampe. Bref, il a souhaité la bienvenue à Caufield en le faisant travailler d’arrache-pied.
Environnement sain
Décidément, l’atmosphère est plus joyeuse à la Place Bell que l’autre côté de la rivière. Le Rocket a remporté quatre de ses huit matchs depuis le début de la saison. Caufield devra mettre la main à la pâte en trouvant une façon de faire la différence.
«On m’a envoyé ici pour effectuer des ajustements dans mon jeu, pour travailler et m’amuser, a expliqué celui qui traverse une rare période de sécheresse offensive. Ma confiance a connu des hauts et des bas. Ce n’est rien de grave. Je veux maintenant contribuer aux succès du Rocket.»
Ayant tout raflé dans les rangs universitaires américains l’an dernier, remportant d’ailleurs les prestigieux trophées Hobey Baker et Jim Johanssen remis au meilleur joueur collégial et national, il avait ensuite connu un excellent début chez le Tricolore en séries éliminatoires.
Appuyé par ses coéquipiers actuels ainsi que d’anciens coéquipiers, il sait que ce passage dans la Ligue américaine n’est pas une finalité. Son ancien coéquipier l’an passé, le vétéran Corey Perry, lui a même envoyé un message d’encouragement. «Ça fait partie du processus, m’a-t-il dit. Je passe par là où plusieurs autres sont passés.»