C’est quoi, au juste, la COP26, et pourquoi c’est aussi important?
Élizabeth Ménard
Vous allez beaucoup entendre parler de la COP26 dans les prochains jours. Qu’est-ce que c’est, et pourquoi cet événement est d’une importance capitale pour faire face aux changements climatiques? On fait le point.
C'est quoi, la COP26?
Chaque année, depuis 1992, les dirigeants de 197 nations se réunissent pour faire le point sur la lutte contre les changements climatiques, lors d’un événement qui s’appelle la Conférence des Parties.
Les décideurs se réunissent pour faire le point, négocier et tenter de s’entendre sur la meilleure façon de procéder, notamment pour stabiliser les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
La COP26 en est à sa 26e édition. Elle se déroule à Glasgow, en Écosse, jusqu'au 12 novembre.
L’objectif ultime est de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et d'éviter ainsi les pires impacts des changements climatiques.
Pour ce faire, le monde doit réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030, et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Pourquoi c'est si important cette année?
C’est lors de cette conférence que l’avenir de l’action climatique mondiale se décidera, alors que tous les voyants sont au rouge.
On a déjà atteint un réchauffement de 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
En août dernier, on a appris qu’il est fort probable qu’on atteigne les 1,5 °C d’ici 2030, c’est-à-dire 10 ans plus tôt que prévu.
L’année qui vient de passer a été ponctuée d’événements climatiques extrêmes à travers le monde. La science nous dit que chaque fraction de degré supplémentaire intensifiera les impacts des changements climatiques comme les canicules, les sécheresses, les inondations et les feux de forêt.
Il nous reste moins de 10 ans pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre mondiales et ainsi espérer stabiliser le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Quels sont les enjeux à surveiller?
1 - L’aide financière aux pays pauvres
Les pays riches se sont engagés à aider financièrement les pays pauvres à s’adapter aux changements climatiques et à se bâtir une économie verte qui ne dépend pas des énergies fossiles. Le montant alloué est de 100 milliards $, mais cet argent n’a toujours pas été amassé. Le Canada participera à hauteur de 5,36 milliards $ au cours des cinq prochaines années.
Notre nouveau ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, et son homologue allemand tenteront de réunir ces fonds qui sont essentiels à la réalisation de l’objectif mondial en sollicitant d’autres pays riches.
2 - La hausse des ambitions
L’action climatique n’est pas assez rapide ni ambitieuse pour atteindre notre objectif, selon les Nations unies. Nous sommes présentement sur une «trajectoire catastrophique» qui nous mènera vers un réchauffement de 2,7 °C, a annoncé le chef de l’organisation, Antonio Guterres, le mois dernier.
Il est donc attendu que plusieurs pays doivent hausser leur cible de réduction des émissions de GES.
La Chine, qui est le plus gros émetteur mondial, n’a pas encore confirmé sa présence.
Quel est le rôle du Canada?
Le premier ministre Trudeau, en avril dernier, a monté la barre de l'objectif du Canada. Il est passé de 40 à 45% de réduction des GES d’ici 2030 par rapport à 2005.
Selon plusieurs groupes environnementaux, cet objectif n’est pas assez élevé et ne représente pas la juste part du Canada, l’un des pires émetteurs mondiaux par personne.
De plus, nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre notre objectif, puisque nos émissions de GES ont augmenté dans les dernières années. Nous sommes le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté depuis l’Accord de Paris.
Il est donc attendu que le Canada annoncera des mesures concrètes pour atteindre son objectif durant la COP26, par exemple un plan de sortie d’énergies fossiles. C’est un enjeu de crédibilité.
– Avec l'AFP