«Convoi de la liberté»: Trudeau veut que la police fasse son travail
Anne Caroline Desplanques
OTTAWA | Justin Trudeau appelle les services policiers à faire leur travail pour ramener la paix dans les rues de la capitale fédérale, alors que le chef de la police locale se dit débordé et ouvre la porte à une aide militaire.
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« Les forces policières doivent faire leur job pour régler cette situation », a déclaré jeudi le premier ministre en marge d’un point de presse virtuel au Manitoba où il annonçait la signature d’un accord en vue d’offrir des garderies à 10 $ par jour.
Ottawa est maintenant assiégée depuis une semaine par des manifestants qui réclament une audience avec la gouverneure générale pour défaire le gouvernement Trudeau et pour lever toutes les restrictions sanitaires.
Mais Justin Trudeau n’aurait fait aucune mention de cette crise si ce n’avait été des questions des quelques journalistes d’Ottawa qui ont pu assister à son apparition virtuelle.
Questionné à savoir s’il autoriserait une intervention militaire afin de lever le siège de la capitale, il a répondu que « pour l’instant ce n’est pas quelque chose qu’on est en train de regarder ».
Il a néanmoins souligné que son gouvernement répondrait à toute demande formelle que ferait la Ville.
Le spectre d’Oka
Si une telle requête n’a pas été formulée à ce jour, l’option militaire est bel et bien étudiée a dit le chef Sloly devant le conseil municipal mercredi.
Justin Trudeau a indiqué jeudi être d’avis qu’un pays ne doit pas utiliser ses militaires contre ses propres citoyens, chose qu’il avait déjà dite lors des blocages ferroviaires imposés par les Wet'suwet'en peu avant la pandémie.
- Écoutez la chronique d’André Durocher, inspecteur retraité du Service de police de la Ville de Montréal au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :
Mais le chef Sloly a expliqué que ça s’est déjà fait, malgré les risques considérables que cela implique. C’était à Oka en 1990 et lors de la crise d’octobre en 1970, sous Pierre Trudeau.
Selon la Loi sur la défense nationale, les Forces canadiennes « sont susceptibles d’être requises pour prêter main-forte au pouvoir civil en cas d’émeutes ou de troubles réels ou jugés imminents par un procureur général et nécessitant une telle intervention du fait de l’impuissance même des autorités civiles à les prévenir, réprimer ou maîtriser ».