Convoi de la liberté : l'appui gênant de Poilievre
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![Photo portrait de Josée Legault](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FJose_e_Legault_40436fdd6b8-e90b-432a-9eaa-eac66e16f5ca_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Josée Legault
Dans sa course à la chefferie, le Parti conservateur du Canada tiendra ce soir son tout dernier débat. Le meneur, Pierre Poilievre, confiant d’être élu chef le 10 septembre, a toutefois refusé d’y participer.
Dommage, parce que d’importantes questions devraient encore lui être posées sur son appui indéfectible au soi-disant « convoi de la liberté ».
On se souviendra qu’en janvier et février, la capitale du Canada fut occupée illégalement par un immense convoi mené supposément par des « camionneurs » se disant en furie contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement Trudeau.
Je dis « supposément » parce que tapis derrière leurs hauts cris de « liberté », la plupart de ses organisateurs et de son financement étaient plutôt liés à l’extrême droite trumpienne.
De fait, ce soi-disant convoi réunissait des milliers de complotistes, d’antivax, d’antimasques, d’antisociaux, d’antisystème, de suprémacistes blancs, d’antisémites, etc. Tous venus pour réclamer en chœur la destitution de Justin Trudeau, un premier ministre pourtant dûment élu.
Tout au long du siège d’Ottawa, les actes d’intimidation et de vandalisme auprès de résidents et de commerçants locaux furent d’ailleurs nombreux. Le tout, devant l’inaction béate de la police d’Ottawa.
Un rappel nécessaire
Pourquoi ce rappel ? Parce que Pierre Poilievre, possiblement le prochain chef de l’opposition officielle, a donné son appui à ce mouvement, dont les objectifs étaient pourtant clairement antidémocratiques.
Pour un homme rêvant d’être un jour premier ministre du Canada, ce n’est tout de même pas un détail. Son appui ouvert à ces hordes débridées de freedom fighters patentés est en effet troublant.
Troublant aussi parce que l’occupation d’Ottawa a coûté très cher aux contribuables canadiens. La Presse rapportait hier que cette occupation, en plus de manifs semblables en Alberta, a coûté au moins 14 millions de dollars au gouvernement fédéral.
Mais attention. Ce n’est que la pointe de l’iceberg. Au fil des derniers mois, divers médias ont fait état de nombreux autres coûts élevés, couverts entre autres par la Ville d’Ottawa.
Sans compter les coûts astronomiques encourus pour payer les services de plusieurs corps de police, dont la GRC et la SQ. Tous appelés en renfort, in extremis, une fois la Loi sur les mesures d’urgence adoptée.
Coûts humains
En juin, CBC rapportait que, seulement pour la Ville d’Ottawa, les coûts dépassaient les 37 millions de dollars en fonds publics.
Ajoutons les pertes financières monumentales causées par le blocage du pont Ambassador par des membres du même convoi. Soit là où des camions transportent quotidiennement près de 300 millions de dollars en marchandises.
Et que dire des coûts humains ? Incalculables, ils furent imposés aux résidents et commerçants locaux, rendus prisonniers par le même convoi, pendant des semaines, dans leur propre ville.
Bref, les Canadiens n’ont pas fini de casquer pour l’ensemble de l’œuvre du soi-disant « convoi de la liberté ». Même ses effets toxiques sur les médias sociaux perdurent.
On n’y compte plus les insultes ordurières encore lancées à des journalistes ciblés par des réseaux connexes au même convoi.
Devant un tel gâchis, l’appui de Pierre Poilievre à ce convoi de la honte ne devrait-il pas soulever de sérieuses inquiétudes quant aux « valeurs » qui l’animent réellement ?