Controverse de la Saint-Jean: «Je ne peux pas être d’accord avec ça», dit Paul Piché
TVA Nouvelles
L’auteur-compositeur-interprète Paul Piché déplore la décision du Parti Québécois de boycotter la Fête nationale sur les plaines d’Abraham en raison du choix de l’animateur, Émile Bilodeau.
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«Malheureusement, je ne peux pas être d’accord avec ça», a mentionné M. Piché en entrevue à TVA Nouvelles.
«Je trouve ça très dommage, je trouvais qu’il y avait un parcours presque parfait jusqu’à maintenant, mais là je trouve que c’est une erreur», a-t-il ajouté en référence au Parti Québécois.
M. Piché, qui n’a jamais craint de s’engager politiquement tout au long de sa carrière, a par ailleurs eu quelques prises de bec par le passé avec M. Bilodeau, mais «ça ne m’empêcherait pas de chanter avec lui», a-t-il nuancé.
La porte-parole du Parti Québécois, Méganne Perry Mélançon, a expliqué la décision du parti en rappelant qu’au «courant des dernières années et particulièrement des derniers mois, Émile Bilodeau avait, à de nombreuses reprises, manqué de respect envers le Parti Québécois, son personnel, son chef, ses membres, ses militants.»
Paul Piché reconnaît cette réalité, mais pense qu’elle ne justifie pas le boycottage de la Fête nationale par le Parti Québécois.
«Émile, quand il disait que le PQ était pleurnichard par rapport à la fête du Roi, tout ça, bon il était à côté de la traque, il s’est trompé et le temps aura donné raison au Parti Québécois, mais c’est certain qu’aujourd’hui je pense que c’est le PQ qui est dans l’erreur», détaille-t-il.
Une fête pour rassembler les Québécois
Selon M. Piché, c’est un devoir «pour tout le monde, surtout pour le Parti Québécois, d’être présent à la Fête nationale.»
«Pour moi, la Fête nationale, c’est la fête de tous les Québécois», dit-il.
Initialement destinée à souligner la naissance de Saint-Jean-Baptiste, la fête s’est peu à peu imposée comme étant la fête nationale des Canadiens français, avant de devenir officiellement la fête nationale du Québec.
Ce choix dénote deux choses, souligne M. Piché: «On a dit que c’était une nation dont la langue principale était le français, mais aussi que c’était la fête de tous les Québécois, peu importe ton origine, ta race, ta religion, tes idées politiques... tout ça, c’était pas important.»
La semaine dernière, M. Bilodeau a pris la parole pour répondre à certaines critiques qui lui étaient adressées. Pour plusieurs, la réponse du chanteur n’était pas celle d’une personne voulant rassembler les gens.
«J’aime pas trop ça la culture de la cancellation, je pense que tout le monde a le droit d’avoir ses idées. Les gens qui veulent pas me voir peuvent aller voir d’autres spectacles. Il y a plein d’autres spectacles. Mais si vous venez icitte, y faut que vous vous mettiez un sourire dans face», a-t-il demandé.
Selon M. Piché, un artiste engagé doit s’attendre à se faire huer à l’occasion, mais un parti politique aussi, de sorte que la présence du PQ reste selon lui de mise.
«Je pense que le Parti Québécois doit se présenter. Je suis un peu d’accord avec leurs critiques, Émile y’en a mis – il a souhaité la mort du PQ, c’est un peu exagéré –, mais on est en politique, c’est normal», a-t-il expliqué.
«J’espère que tout le monde, puis Émile aussi, fassent son chemin», a-t-il souhaité.