Congédiement de Charlie Montoyo : décision difficile mais inévitable
François Paquet
Depuis un certain temps, les rumeurs couraient concernant Charlie, Charlie, Charlie, comme le dirait le collègue Rodger Brulotte. Le voyage brutal dans l’ouest où les Jays ont joué du baseball peu inspiré et ramené une fiche de 1-6, a probablement été le coup de grâce.
Il est important de dire que Charlie Montoyo est une personne de très grande qualité, que tous les joueurs et les médias ont adoré côtoyé. Un bon monsieur comme on dirait. Mais côté gestion d’une équipe de baseball, c’était plus difficile. Montoyo a souvent été critiqué pour son manque de leadership mais aussi son inaction durant les périodes creuses. Presque toujours le même alignement, très peu de vol de but et de court et frappe et une gestion du personnel de lanceurs qui nous a souvent laissé perplexe.
Évidemment, plusieurs décisions se prennent en groupe, mais c’est le gérant qui a toujours le dernier mot. Et dans les dernières semaines, on avait l’impression que Montoyo était toujours en retard d’un frappeur ou deux, lorsqu’il prenait une décision. Il est vrai que les blessures n’ont pas aidé la cause des Jays et que le directeur général Russ Atkins n’a pas donné beaucoup de nouvelles armes à son gérant, lorsque des joueurs importants sont tombés au combat. Mais avec une attaque aussi explosive et du talent à revendre, il ne fait aucun doute que les Jays auraient dû avoir une bien meilleure fiche que 46-42, après 88 matchs.
Le drame qu’a vécu l’instructeur au premier but Mark Budzinski, alors que sa plus vieille fille a perdu la vie tragiquement, a probablement retardé le départ de Montoyo. Lundi, les funérailles de Julia Budzinski ont été célébrées en Virginie et plusieurs membres de l’organisation étaient sur place. Le lendemain, les Jays battent les Phillies mais Montoyo est quand même congédié, ce qui nous laisse croire que la décision a été prise durant le long voyage de l’ouest et qu’il était trop tard pour redresser la barque.
Du succès pour John Schneider ?
John Schneider prendra la place de façon intérimaire pour le reste de la saison. Une décision compréhensible, surtout que Schneider a dirigé la plupart des jeunes joueurs de l’organisation, lorsqu’il était gérant dans le système des filiales des Jays. Il est reconnu pour être une bonne tête de baseball, mais aussi pour avoir un caractère beaucoup plus bouillant que son prédécesseur. Est-ce que l’ambiance changera dans l’abri ? Est-ce que les Jays seront moins festifs et beaucoup plus en mode travail ? Difficile à dire, mais Schneider est là pour gagner maintenant et obtenir le poste de gérant à temps plein dès l’an prochain. Schneider n’a que 42 ans, mais il a connu beaucoup de succès et a même élu le gérant de l’année en 2018 au niveau AA et a remporté le championnat cette même année avec les Fisher Cats du New Hampshire.
Cette année, les Phillies ont congédié Joe Girardi pour le remplacer par Rob Tompson par intérim, alors qu’il était auparavant instructeur sur le banc pour l’équipe. Et la réponse a été très bonne et l’équipe s’est mise à gagner sur une base régulière, même en l’absence de Bryce Harper. D’un autre côté, les Angels ont tenté le même coup avec Phil Nevin pour remplacer Joe
Maddon et le résultat a été catastrophique. Difficile de dire si John Schneider aura du succès ou non, mais je pense qu’il les qualités requises pour l’emploi, mais que son directeur général devra lui trouver un ou deux bras supplémentaires d’ici le début du mois d’août.
Est-ce que les Jays auraient pu gagner avec Charlie Montoyo ? Peut-être, surtout que l’équipe était encore position de faire les séries, malgré les ratés des dernières semaines. Mais Montoyo aura été victime de son inaction et du fait d’être un gérant trop passif. Et même s’il est une personne fantastique et un excellent père de famille, je ne suis pas certain qu’on le verra à nouveau comme gérant dans le baseball majeur. À moins que ce soit pour une équipe en reconstruction, comme c’était le cas en 2019 lors de son arrivée à Toronto. Parce qu’il a été très bon pour aider à faire croître son équipe, mais il n’était plus l’homme de la situation quand est venu le temps de gagner.