Condamnée à 6 mois pour avoir percé les préservatifs de son amant
Agence QMI
Une Allemande de 39 ans a été condamnée à six mois d'emprisonnement pour avoir percé des trous dans les préservatifs de son amant dans l’espoir de tomber enceinte.
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«Nous avons fait avancer l'histoire du droit ici aujourd’hui», a déclaré au tribunal la juge Astrid Salewski à propos du geste considéré comme une agression sexuelle dans plusieurs pays.
La pratique du «furtivage» appelée stealthing en anglais consiste à retirer le préservatif sans le consentement du partenaire sexuel.
La femme condamnée était dans une relation du type «amis avec bénéfices» depuis 2021. Elle voyait son amant régulièrement pour des relations sexuelles.
L’accusée a toutefois commencé à développer des sentiments plus profonds pour son partenaire, sentiments qui n’étaient pas partagés par son «ami», qui préférait une relation sans engagement.
Frustrée, elle a décidé de percer les condoms de l’homme sans son consentement.
Elle n’est jamais tombée enceinte, mais elle lui a envoyé un message sur WhatsApp affirmant qu’elle l’était. Elle lui a aussi avoué qu’elle avait percé les contraceptifs, ont rapporté les grands médias allemands.
Son amant a porté plainte à la police, qui a déposé des accusations. Elle a aussi avoué devant le tribunal avoir percé les préservatifs.
Bien que les juges aient convenu qu’elle avait commis un crime, ils étaient indécis quant aux accusations à porter contre elle en raison du manque de précédents historiques.
Après avoir songé à une accusation de viol, les juges l’ont réduite à une accusation d'agression sexuelle après avoir examiné les crimes liés au stealthing.
La juge Salewski a estimé que bien que le crime soit généralement commis par des hommes, la «disposition de la loi s’applique également dans le cas inverse».
«Les préservatifs ont été rendus inutilisables à l’insu de l’homme ou sans son consentement», a-t-elle déclaré. «Non veut dire non, ici aussi.»
La femme a été condamnée à une peine d'emprisonnement de six mois avec sursis. Elle devra se soumettre à une période de probation et à certaines conditions, sinon elle sera incarcérée.
Au Canada?
En 2014, la Cour suprême du Canada a statué que le fait de percer des préservatifs à l’insu de son partenaire est une agression sexuelle.
Dans la cause entendue alors, quatre juges avaient conclu que la partenaire sexuelle du coupable avait consenti à l’acte sexuel, mais que la tromperie commise par ce dernier avait altéré le consentement.
En Californie, la pratique consistant à retirer le condom à l’insu de son partenaire lors d’une relation sexuelle consentante a officiellement été interdite au début du mois d’octobre 2021.