Ligue des champions: le CF Montréal en bonne position
Dave Lévesque
Le CF Montréal a une occasion en or de faire oublier son début de saison difficile en MLS en recevant Cruz Azul au Stade olympique ce mercredi soir.
Lors du premier match de ce quart de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF, les Mexicains l’ont emporté 1 à 0 à l’Estadio Azteca de Mexico la semaine dernière.
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S’il faut se fier au tour précédent, on peut se dire que la formation québécoise est en bonne posture. Elle était aussi revenue du Mexique avec un recul de 1 à 0 et avait défait Santos Laguna par la marque de 3 à 0 au Stade olympique en huitièmes de finale.
«C’est un autre nom et un autre maillot, mais le scénario est le même, nous avons perdu 1 à 0 lors du premier match», a convenu le milieu Djordje Mihailovic.
Lors de l’affrontement initial, Cruz Azul avait dominé 19 à 1 au chapitre des tirs tentés, mais n’en avait cadré que deux.
«Le premier match a été difficile, mais je n’accorde pas trop d’attention aux statistiques», a assuré le milieu Victor Wanyama.
Wilfried Nancy avait d’ailleurs paru irrité après la rencontre quand il avait été question du manque de réussite de l’équipe mexicaine, ce qu’il a maintenu mardi.
L’entraîneur-chef espère d’ailleurs que la frustration du premier match aura un peu joué dans la tête des ses adversaires.
«J’espère que le doute a été semé dans leur esprit. S’ils n’ont pas mis les buts, c’est qu’on les a peut-être gênés dans certains moments même s’ils ont manqué de précision par moment.»
Poursuivre l’histoire
L’histoire du onze montréalais est liée aux quarts de finale de la Ligue des champions, et plus particulièrement au match retour.
En 2009, le club s’était approché d’une participation en demi-finale avant de s’effondrer en fin de partie face à Santos Laguna. En 2015, elle était au bord de l’élimination quand un but providentiel de Cameron Porter en fin de match l’a propulsée en demi-finale.
«C’est un quart de finale de Ligue des champions, on connaît l’histoire, a reconnu Nancy. On a l’opportunité de continuer dans cette compétition-là qui est fabuleuse.»
«On a l’opportunité de continuer à écrire l’histoire du club et on va y aller pour gagner ce match et qu’on ait de super bonnes émotions au stade.»
Plus de buts
L’attaque est hypothéquée avec les blessures à Mason Toye et Sunusi Ibrahim, pendant que Bjørn Johnsen continue de s’activer pour revenir au jeu.
Ainsi, le CF Montréal n’a inscrit que cinq buts en six rencontres cette saison. La bonne nouvelle, c’est que tous ces filets ont été inscrits au Stade olympique.
Selon Mihailovic, le rythme effréné du calendrier en ce début de campagne n’est pas étranger aux difficultés éprouvées en offensive.
«Nous avons beaucoup de matchs sur une courte période de temps et c’est difficile de rester en forme et frais quand on joue tous les trois jours», a-t-il dit.
Une surface propice
Cela dit, le milieu de terrain américain s’est montré à l’aise sur le vieux gazon synthétique du Stade olympique.
Il y a marqué un but contre Santos Laguna et une autre contre l’Union de Philadelphie qui a toutefois été annulé en raison d’une faute.
«C’est un terrain très rapide, la surface a 20 ou 30 ans, elle est plutôt plate. Quand on peut se concentrer sur la première touche, c’est une bonne chose.»
«Sur ce type de terrain, c’est difficile de faire en sorte que les choses aillent bien pour une équipe, c’est un peu un coup de chance. C’est une bonne chose qu’on y soit un peu plus habitués qu’eux.»
À la recherche d'émotions grâce à une bonne foule
Le CF Montréal jouera devant ses partisans pour la première fois cette saison depuis que les restrictions ont été levées en ce qui concerne les foules pour les événements sportifs.
Lors de ses deux précédentes sorties locales, l’équipe devait respecter un ratio de 50 % des places normalement disponibles, ce qui s’est traduit par l’ouverture seulement du bol inférieur du Stade olympique et des foules d’environ 13 000 spectateurs
Selon ce qu’on en sait, les ventes vont bien et l’équipe aura droit à sa meilleure foule de cette jeune saison ce mercredi soir.
Il appert qu’il y a encore des places de disponibles, mais que le bol inférieur sera nettement plus garni que lors des deux précédentes rencontres.
Transporter l’équipe
Wilfried Nancy ne le cache pas, la présence d’un plus grand nombre de spectateurs peut avoir une incidence sur le match, surtout dans une enceinte comme le Stade olympique, qui commence à prendre vie quand il est de plus en plus plein.
«Ça transcende les joueurs, a insisté l’entraîneur-chef. On sait que c’est un peu plus difficile quand c’est au Stade olympique, c’est l’hiver, c’est en semaine.»
Selon lui, une foule bruyante peut transporter une équipe dans les moments les plus cruciaux d’une rencontre.
«On joue pour avoir une connexion avec le public et quand il est derrière nous, c’est extraordinaire. Un joueur qui est en train de revenir sur une action, si le public est derrière nous, il va accélérer. Le public va décupler les forces.»
Calmer les jeunes
Une telle décharge émotive peut toutefois être difficile à gérer pour certains joueurs, surtout les plus jeunes, qui ne sont pas tous habitués à des rencontres d’une telle importance.
Victor Wanyama a l’habitude des grands rendez-vous et il entend bien faire le nécessaire pour calmer ses jeunes coéquipiers afin d’éviter qu’ils ne soient emportés par un tsunami émotif.
«C’est une belle occasion pour eux d’obtenir cette expérience internationale et de se mettre à l’épreuve. Je crois qu’ils sont prêts pour cette tâche. Nous devons profiter de nos chances le plus tôt possible afin d’aller au-devant des coups», a raconté le milieu défensif.
Et même si l’équipe a un début de saison difficile, Nancy a insisté sur l’importance de vite passer à autre chose.
«Le fait qu’on enchaîne tous les trois jours, on pense automatiquement au prochain match. Même si on avait gagné, ça serait la même chose. On n’a pas le choix de penser à la prochaine partie.»