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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Complots, amalgames et messages au goût douteux au PPC

Le chef du PPC, Maxime Bernier.
Le chef du PPC, Maxime Bernier. Photo Agence QMI, Mario Beauregard
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Martin Lavoie | Journal de Québec

2021-09-13T09:06:13Z
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Relayage de fausses nouvelles, de théories complotistes, comparaison entre les gouvernements actuels et le régime nazi, certains candidats du Parti populaire du Canada (PPC) de Maxime Bernier n’y vont pas avec le dos de la cuillère sur les réseaux sociaux.

Jenniefer Lefrançois, candidate de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans-Charlevoix, a récemment publié sur sa page Facebook personnelle une image du drapeau du Québec avec en son centre une croix gammée en référence au régime nazi.

Sur sa page Facebook personnelle, Nash Mathieu, aspirant dans Portneuf–Jacques-Cartier, a quant à lui relayé une image truquée de Justin Trudeau dans un uniforme nazi rose avec une croix gammée arc-en-ciel en dérision de la fierté gaie.

Il a aussi retransmis un message voulant que la vaccination de masse ait pour but de diminuer de 50 à 80 % la population humaine.

Jenniefer Lefrançois a publié cette image d’un radar antimissile américain plutôt décrit comme un générateur d’ondes créant des tremblements de terre et des tsunamis.
Jenniefer Lefrançois a publié cette image d’un radar antimissile américain plutôt décrit comme un générateur d’ondes créant des tremblements de terre et des tsunamis. Capture d’écran Facebook

Le Journal a tenté, sans succès, d’obtenir les réactions de Mme Lefrançois, de M. Mathieu et du porte-parole du parti, Martin Masse.

Sur son compte Twitter identifié au PPC, le candidat d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Éric Barnabé, a vu certains de ses messages datant d’une à trois années refaire surface dans les derniers jours, dont une farce à teneur sexuelle très explicite.

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Questionné par Le Journal, M. Barnabé a répondu : « La totalité de la liste que j’ai lue n’a pas de caractère litigieux sauf si vous avez l’esprit tordu et que vous la traitez hors de son contexte. »

Une simple grippe

Christian Rioux, qui se présente dans Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine, a relayé sur Twitter un message mettant en doute une nouvelle de TVA de septembre 2020 selon laquelle les soins intensifs débordaient dans les hôpitaux à Québec.

« Il n’y a pas eu plus de débordements que depuis les dernières décennies. Essayez pas de faire croire que c’est quelque chose de nouveau », a maintenu au Journal M. Rioux.

Pourtant, les médias ont régulièrement rapporté les problèmes liés à la deuxième vague de COVID-19 et des appels à l’aide des employés de la santé.

Pour Nash Mathieu, la vaccination de masse a pour but de diminuer de 50 à 80 % la population humaine d’ici 2025.
Pour Nash Mathieu, la vaccination de masse a pour but de diminuer de 50 à 80 % la population humaine d’ici 2025. Capture d’écran Facebook

M. Rioux a soutenu que le « vaccin expérimental est plus dangereux pour les gens en santé que le virus lui-même avec un taux de survie semblable à la grippe saisonnière, soit 99,98 % ».

Par contre, les chiffres de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indiquent qu’au Québec la COVID-19 est responsable de 11 302 décès sur un total de 396 034 infections. Cela correspond à un taux de mortalité de 2,9 %, environ 140 fois plus élevé que ce que prétend M. Rioux.

Un politologue pas surpris

« Ce sont des propos grossiers, sexistes, complotistes. Ça nous rappelle que le parti de Maxime Bernier est antisystème et coalise les gens qui sont contre les mesures sanitaires. Il y a un amalgame dans le public cible visé par le chef qui fait que ça ne me surprend pas de voir des choses comme ça », lance Éric Montigny, professeur de science politique à l’Université Laval. 

« Normalement, les partis institutionnalisés qui prétendent à un certain sérieux font des vérifications », ajoute M. Montigny, qui souligne qu’une autorisation du chef accompagne toujours le dépôt d’une candidature.

« Là il y a des choses qui dépassent ce que l’on voit habituellement dans une société libre et démocratique », conclut M. Montigny.

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