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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Commerce: Lula souhaite un accord Japon-Mercosur face au protectionnisme de Trump

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26 mars à 4h26
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Le président brésilien Lula, en visite à Tokyo, a défendu mercredi l'intérêt d'un «partenariat» entre le Japon et le bloc commercial sud-américain du Mercosur, pour contrer la montée du protectionnisme américain sous la présidence de Donald Trump. 

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«Je suis convaincu que nous devons progresser dans la signature d'un accord de partenariat économique entre le Japon et le Mercosur», a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva, 79 ans, au troisième jour de sa visite dans l'archipel.

Il est accompagné d'une délégation d'une centaine de représentants des milieux d'affaires brésiliens.

«Nos pays ont davantage à gagner dans l'intégration (au sein d'alliances commerciales transnationales) qu'avec le protectionnisme», a-t-il déclaré lors d'un forum réunissant des personnalités économiques et politiques brésiliennes et nippones.

Les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ont conclu en décembre un accord de libre-échange avec l'Union européenne, mais celui-ci doit encore être approuvé par les États membres de l'UE, puis ratifié au Parlement européen. La France s'oppose à cet accord.

De leur côté, les milieux d'affaires du Japon, quatrième économie mondiale, font pression sur le gouvernement nippon pour qu'il conclue rapidement un accord avec le bloc sud-américain.

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L'influente organisation patronale japonaise Keidanren a appelé «d'urgence» en novembre à «accélérer les efforts» en vue d'un accord de partenariat économique (APE) Japon-Mercosur, ce dernier étant largement similaire à un accord de libre-échange.

«Les avantages qu'un APE Japon-Mercosur apporterait aux deux parties sont immenses», a déclaré Keidanren, soulignant la forte population (300 millions d'habitants) du bloc sud-américain et sa puissance économique.

Pour autant, comme au sein de l'UE, l'agriculture pourrait être un sujet de discorde - avec la crainte d'un impact sévère sur les agriculteurs japonais en cas d'importations agricoles massives en provenance du Brésil et d'Argentine.

Le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a simplement déclaré mercredi que lui et Lula entendent «promouvoir fortement une facilitation des échanges et investissements bilatéraux».

«Les milieux d'affaires des deux pays ont plaidé pour un accord rapide sur un APE Japon-Mercosur. En écoutant ces voix, nous poursuivrons les discussions en vue de renforcer les liens bilatéraux et économiques», a-t-il néanmoins observé.

MM. Lula et Ishiba devraient réaffirmer, dans une déclaration commune attendue plus tard mercredi, leur engagement en faveur du libre-échange face à l'offensive douanière engagée tous azimuts par le président américain Donald Trump.

«Nous ne pouvons pas revenir au protectionnisme. Nous ne voulons pas d'une seconde Guerre froide», a martelé Lula mercredi. «Nous voulons le libre-échange afin de garantir l'établissement de la démocratie, la croissance économique et la répartition des richesses», a-t-il ajouté.

Les deux dirigeants doivent par ailleurs discuter mercredi du développement conjoint de biocarburants avant la COP30 sur le climat qui se tiendra en novembre dans l'Amazonie brésilienne.

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