Comment éviter de faire de Demidov un autre Galchenyuk?

Yannick Beaudoin
Avant même d’avoir effectué un seul coup de patin en Amérique du Nord, l’espoir du Canadien Ivan Demidov est perçu comme un héros, voire un sauveur, par plusieurs partisans du CH.
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Le hockeyeur russe de 19 ans est débarqué au Canada jeudi soir avec une pression déjà considérable qu’il devra certainement apprendre à gérer.
Le docteur en psychologie du sport Sylvain Guimond est toutefois sûr que l’attaquant saura composer avec toute cette pression.
«La première chose, c'est qu'il est déjà un joueur professionnel, indirectement, c'est un peu mieux que s'il arrivait directement du côté mineur», a mentionné le spécialiste en entrevue au micro de Mario Dumont, diffusé à QUB radio et télé.
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La personnalité de Demidov déterminera en partie comment celui-ci s’acclimatera à la pression et la couverture médiatique qui viennent avec le fait de jouer pour les Canadiens de Montréal.
«On souhaite qu'en premier lieu, comme personne, qu'il soit quelqu'un d’humble, qu'il soit quelqu'un qui n'aurait pas de problème avec la pression, puis au contraire, la pression va l’aider à bien performer. On le voit, les athlètes de haut niveau arrivent quand même assez bien préparés et de mieux en mieux», soutient M. Guimond.
L’environnement et l’entourage du joueur sont également primordiaux pour faire en sorte que l’athlète garde les pieds sur terre.
«Je dis toujours aux joueurs: tu n'es jamais aussi bon qu'on le dit, mais tu n'es jamais, non plus, aussi mauvais qu'on te le dit. C'est quelque part entre les deux qu'on se retrouve», clame le docteur en psychologie du sport.
Ce dernier estime que le marché montréalais constitue actuellement une destination de choix pour un jeune joueur avec un fort potentiel, notamment en raison de la présence de l’entraîneur-chef Martin St-Louis.
«Lorsque Martin est arrivé dans la Ligue nationale, c'est quelqu'un qui a passé par toute la gamme d'émotions avant de s'y rendre. Il est devenu une super vedette, puis aujourd'hui, on le voit, c'est resté quelqu'un d'humble, de gentil, et il veut diriger en premier lieu de bonnes personnes avant de diriger de bons joueurs. Et ça, il le répète régulièrement», explique Sylvain Guimond.
S’inspirer de la méthode Crosby... pour éviter un autre Galchenyuk
Le spécialiste en psychologie du sport était à Pittsburgh lorsque Sidney Crosby est arrivé chez les Penguins, mais il a aussi fait partie de l’entourage des Canadiens lors des débuts d’Alex Galchenyuk.
Pour M. Guimond, il ne fait aucun doute que l’environnement de ces deux joueurs a été un élément déterminant dans les carrières qu’ils ont connues respectivement.
«C'est l'environnement qui crée l'individu, l'environnement crée un individu qui devient incontrôlable», affirme le docteur en psychologie du sport.
«Quand on repêche des joueurs, on regarde vraiment aussi autour de l'environnement, comment il est, comment le jeune il est, il y a beaucoup plus d'évaluation qui est faite au niveau des tests psychométriques, au niveau du joueur en tant que tel, avant de l'amener dans un groupe comme ça», ajoute-t-il.
Dans le cas de Galchenyuk, les premières impressions ont tout de suite activé des drapeaux rouges, clame Sylvain Guimond.
«Déjà, dès la première rencontre, moi j'ai senti qu'on avait quelqu'un qui était un peu difficile. [...] C'est quelqu'un qui parlait très bien l'anglais, puis il y a des fois où il allait s'adresser juste dans une autre langue pour être certain que ce ne soit pas compréhensible pour les autres autour. On savait aussi que c'était problématique au niveau de son père», mentionne l’expert.
L’évaluation de la personnalité du joueur est également prise beaucoup plus au sérieux par les organisations qu’auparavant.
«En ce moment, le plus grand danger qu'on pourrait avoir à Montréal, c'est d'amener quelqu'un qui aurait un gros égo, puis qui ferait en sorte qu'en ce moment, à Montréal, ça briserait cette chimie qui s'est construite», souligne M. Guimond.
Pour le reste, l’expert se dit sûr qu’Ivan Demidov ne deviendra pas un autre Alex Galchenyuk.
«Je suis optimiste parce qu'il arrive avec un groupe qui est très sain, puis il arrive dans un endroit où, là, ils ont du succès en ce moment, puis il arrive dans un endroit où le coaching staff est assez exceptionnel à Montréal [...] Donc, pour moi, je pense qu'il ne peut pas y avoir un meilleur endroit pour arriver dans la Ligue nationale qu'à Montréal. Puis, il va être aimé immédiatement. On performe tous toujours mieux quand on est heureux», affirme-t-il.