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Alternatives à l'automobile : comment faire changer d’avis les auto-dépendants?

Photo Agence QMI, Marc Vallières
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Elsa Iskander

2020-12-16T22:00:45Z
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La Ville de Montréal, voulant réduire de 25 % les déplacements en auto solo d’ici 2030, espère convertir davantage de citoyens aux transports actifs et collectifs. Pour les convaincre, il ne suffit pas d’améliorer l’offre de transport en commun : des facteurs psychosociaux pèsent aussi dans la balance, selon des chercheurs.

«Ce n’est pas parce qu’il est possible de faire ses déplacements sans voiture que toutes et tous choisissent de le faire. Le présent projet démontre clairement l’influence de variables psychologiques dans les choix de mobilité telles l’attachement à l’auto ou la perception de contrôle», font remarquer les chercheurs Anne-Sophie Gousse-Lessard et Jérôme Laviolette dans une étude publiée en début d’année, intitulée Perceptions et enjeux de mobilité durable.  

• À lire aussi: Plan climat de Montréal: réduire de 25% l’auto solo et faire du centre-ville une «zone zéro émission»

• À lire aussi: Plan climat 2020-2030 de Montréal: salué par les groupes écologistes; critiqué par l’opposition

Le document a été déposé au conseil municipal par une commission de l'hôtel de ville, qui propose à la Ville de déployer un plan de communication contenant des messages plus ciblés, de restreindre la publicité automobile dans les immeubles et le mobilier urbain municipaux, et de demander à Québec d'encadrer davantage la publicité automobile afin «qu’elle reflète la réalité de la congestion routière et de la pollution». 

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En attendant, voici quelques stratégies pour inciter les automobilistes à essayer d’autres alternatives, selon le rapport.

1 - Pour les «auto-dépendants», avec un faible potentiel de changement

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

C’est qui? : Ils ont un attachement psychologique à l’auto, sont moins susceptibles de changer leurs habitudes de mobilité, moins sensibles aux enjeux environnementaux, plus sensibles à la norme sociale, insatisfaits de l’offre de transport collectif. 

Prochaines étapes : Marche pour les courts déplacements, choix de voitures moins polluantes  

Quelques conseils :  

  • Éduquer sur les impacts négatifs de l’auto et les limites de la technologie pour protéger l’environnement  
  • Rappeler les désagréments liés à la congestion et les avantages indirects des autres modes de transports, comme une réduction du trafic   
  • Utiliser des personnes provenant de «groupes sociaux similaires» pour faire passer le message   
  • Changer les croyances, par exemple en réduisant les stéréotypes reliés à la possession d’une voiture   
  • Adopter des politiques réduisant l’accès à l'automobile    

2 - Pour les «auto-dépendants», avec un potentiel de changement modéré à élevé

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

C’est qui? : Même s’ils sont plus sensibles aux enjeux environnementaux que les précédents, leur perception des difficultés associées aux changements reste un obstacle. 

Prochaines étapes : Transport en commun 

Quelques conseils :  

  • Promouvoir les aspects positifs des transports actifs et collectifs  
  • Offrir des essais gratuits des transports collectifs, des BIXI, des services d’auto-partage comme Communauto  
  • Miser sur le sentiment d’obligation morale, en soulignant les impacts écologiques par exemple   
  • Les outiller à essayer d’autres modes de transport, via des guides ou des outils de planification de trajets   
  • Améliorer l’offre d’autobus   
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3 - Pour les multimodaux

Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

C’est qui? : Ils utilisent l’auto, mais ce n’est pas leur seul mode de transport employé. Ils ont une approche utilitariste (ex : en considérant les coûts/bénéfices) et moins d’attachement émotionnel ou symbolique à l’auto, ils sont plus sensibles aux enjeux environnementaux, mais il y a une limite dans les sacrifices qu’ils sont prêts à faire. Ils sont critiques de l’offre de transport collectif. 

Prochaines étapes : Transport en commun, vélo, marche, vélo-cargo, autopartage 

Quelques conseils :  

  • Promouvoir les aspects positifs des transports actifs et collectifs, comme le fait d’être dans sa bulle ou les bienfaits pour la santé   
  • Informer sur les coûts réel de possession d’une automobile et donner des informations sur les avantages/inconvénients des alternatives  
  • Renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe, à un mouvement collectif   
  • Aider à se faire un plan d’action et offrir des «conseils personnalisés et concrets sur le "comment faire"»   
  • Donner des subventions pour favoriser l’adoption du vélo et vélo cargo   

4 - Pour les «convaincus, mais non affranchis»

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

C’est qui? : Ils n'ont pas ou peu d’attachement psychologique à l’auto, sont conscients des inconvénients reliés à la possession d’une auto, mais aussi des avantages pour l’accès à la nature et aux loisirs. Ils sont sensibles aux impacts écologiques, et moyennement satisfaits de l’offre de transport collectif. 

Prochaines étapes : Transport en commun, vélo, marche, vélo-cargo, autopartage, se départir de l’auto 

Quelques conseils :  

  • Valoriser un mode de vie sans auto et donner des incitatifs  
  • Informer sur les alternatives à l’auto en dehors de Montréal et les coûts  
  • Aider à planifier ses trajets lors de l’arrivée d’un enfant dans la bulle familiale   
  • Aider les familles à rester dans des quartiers accessibles autrement qu’en auto et favorables aux piétons   
  • Donner des stratégies pour aider à prévenir les «rechutes»   
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