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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Comment connaître le véritable taux d’inflation

Illustration Adobe Stock
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Photo portrait de Daniel Germain

Daniel Germain

2021-03-12T05:00:00Z
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C’est rare qu’on entende quelqu’un se plaindre en disant : «Non, mais, as-tu vu les statistiques de l’inflation ?» C’est abstrait et déconnecté.

Pour vous dire à quel point ce peut l’être, Statistique Canada annonçait un taux d’inflation de 1 % pour janvier, ce qui est peu élevé. En même temps, on ne cesse de rapporter des hausses inédites du prix des maisons, des matériaux de construction et, dans une moindre mesure, de la nourriture et de l’essence.

Mais qu’est-ce qui fait que les données officielles font état d’une inflation à son plus bas alors qu’on a l’impression que le coût de la vie s’emballe ?

Un pouvoir d’achat qui rétrécit

Le taux d’inflation est calculé à partir de l’Indice des prix à la consommation. Celui-ci est établi par Statistique Canada en fonction du coût d’un panier de biens et services achetés par les consommateurs : logement, épicerie, transport, vêtement, loisir, soins de santé, alcool, etc. 

L’inflation indique comment évolue le coût de ce panier.

Depuis 20 ans, le prix du panier a augmenté de 1,8 % en moyenne chaque année. L’inflation s’accumule comme les intérêts composés ; il y a un effet d’accélération avec le temps, comme une boule de neige qui dévale une pente. Ainsi, ce qui coûtait 1000 $ en l’an 2000 coûte aujourd’hui près de 1430 $. C’est une hausse de 43 % du coût de la vie.

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Le problème qui se pose actuellement, c’est qu’on ne dépense pas comme d’habitude. Il y a des éléments du panier dont la demande s’est effondrée, ce qui fait baisser leur prix. À l’inverse, on s’arrache comme jamais d’autres produits, d’où leur prix qui explose. Le meilleur exemple, on en parle depuis des mois, se trouve du côté des matériaux de construction.

On n’a pas conscience des prix qui baissent pour les chambres d’hôtel et les billets d’avion, on ne voyage pas. Dans notre linge mou qu’on use jusqu’à la corde, on peut dire la même chose des vêtements, qui coûtent moins cher. Mais comme on est tous là à vouloir une rallonge à notre maison ou une cuisine neuve, on sent bien passer l’inflation qui frappe les planches de 2 x 4.

La pandémie nous amène à concentrer nos dépenses sur les mêmes choses, ce qui rend le panier de référence moins pertinent.

Un mal sournois

En temps ordinaire, on ressent moins les divers effets de l’inflation, ce qui la rend plus sournoise.

Pour la population active, il s’agit d’un moindre mal, car nos salaires augmentent plus rapidement que les prix à la consommation.

Pour les retraités, c’est une autre affaire. Leurs revenus sont rarement pleinement indexés au coût de la vie, ou de leur vie.

Résultat : un pouvoir d’achat qui s’érode à mesure qu’on avance dans la retraite. Il faut garder ça à l’œil.

Des outils de calcul 

Le taux d’inflation de Statistique Canada reste une donnée générale. 

Il varie d’une province à l’autre, d’une ville à l’autre et d’un individu à l’autre, en fonction du profil du consommateur.

Nous sommes différemment affectés par l’inflation (le bricoleur en sait quelque chose). 

Statistique Canada a conçu un outil qui permet de calculer notre taux d’inflation personnalisé en fonction de nos habitudes de consommation. 

Il a été mis en ligne tout récemment à cette adresse.

Vous pouvez, par ailleurs, taper « Calculateur de taux d’inflation personnel » dans Google. 

Vous aurez une meilleure idée de la vitesse à laquelle votre coût de vie risque d’augmenter.

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