Publicité
L'article provient de 24 heures

Comment améliorer l’accès aux soins de santé mentale? Les propositions de futurs psychologues

Partager
Photo portrait de Julien Bouthillier

Julien Bouthillier

2022-09-29T11:00:00Z
Partager

Les partis politiques ne parlent pas suffisamment de santé mentale depuis le début de la campagne électorale. C’est du moins l’avis de quatre étudiants en psychologie rencontrés par le 24 heures, qui estiment que ce sujet mériterait d’être mis à l’avant-scène.

• À lire aussi: Pour en finir avec les préjugés sur les personnes bisexuelles

• À lire aussi: De la drogue dure distribuée à Vancouver pour sauver des vies

Notre équipe vidéo s’est rendue à l’Université Concordia et à l’UQAM pour recueillir leurs propositions concrètes pour améliorer l'accès aux soins en santé mentale. Voici ce qu’ils avaient à nous dire. 

«Pendant les 4 ans de la CAQ, je n’ai pas trouvé que [le gouvernement] a mis en valeur la santé mentale des jeunes» Elizabeth Dutemple

Elizabeth Dutemple
Elizabeth Dutemple Photo Daphnée Hacker-B

Elizabeth Dutemple étudie au doctorat en psychologie et est présidente de l’Association étudiante des cycles supérieurs en psychologie à l’Université Concordia. À ce titre, elle a été témoin de la détresse psychologique vécue par certains de ses collègues de classe. 

Elle plaide non seulement pour une plus grande accessibilité aux soins psychologiques, mais aussi pour plus de flexibilité, notamment lorsque vient le temps de choisir un professionnel pour nous suivre. 

Publicité

Dans un monde idéal, il faudrait pouvoir «magasiner» son psychologue, croit Elizabeth Dutemple, qui insiste sur l’importance de la relation entre un thérapeute et son patient.

«Les gens vont vouloir un psychologue qui leur ressemble, donc physiquement, culturellement et tout ça. Si on est une minorité visible, c’est encore plus difficile de trouver un psychologue qui répond à ces besoins-là», souligne-t-elle. 

«[Il faut] apporter plus de ressources psychologiques aux étudiants et à la population en général» Maxime Héroux

Maxime Héroux
Maxime Héroux Photo Daphnée Hacker-B

Maxime Héroux a terminé au printemps son baccalauréat en psychologie. Il étudie maintenant aux cycles supérieurs avec comme objectif d’enseigner au cégep. 

Lorsque la pandémie a frappé, à la fin de sa première année au bac, il a vite constaté la détresse vécue par ses pairs. 

À l’automne 2020, pas moins de 81% des étudiants universitaires ont d’ailleurs affirmé vivre de la détresse psychologique, selon un sondage Léger commandé par l’Union étudiante du Québec. Le poids de l’isolement et l’anxiété liés à la situation sanitaire ont d’ailleurs pesé particulièrement lourd pour les étudiants en psycho qui subissent déjà beaucoup de pression, soutient le diplômé.

«J’espère que ces chiffres-là vont diminuer et j’espère que de ce 81% là, il y a une bonne partie qui ont réussi à trouver de l’aide, parce que sans ça, ça ne peut que s’empirer. [...] Déjà, certains sont endettés par l’école, donc apporter un certain soutien financier, ce serait déjà une petite base à avoir», propose-t-il. 

«C’est inacceptable que ça prenne entre six mois et deux ans pour consulter un psychologue dans le réseau public» Nessa Ghassemi-Bakhtiari

Nessa Ghassemi-Bakhtiari
Nessa Ghassemi-Bakhtiari Photo Daphnée Hacker-B

Nessa Ghassemi-Bakhtiari est doctorante en psychologie à l’UQAM. Non seulement elle trouve que les délais pour obtenir de l’aide psychologique au public sont inacceptables, mais elle s’inquiète également de l’impact de ces délais sur la santé mentale de ceux qui sont contraints d’attendre.

Publicité

«On abandonne [les patients], mais aussi on abandonne nos psychologues, parce que les psychologues se retrouvent avec des personnes qui ne vont vraiment pas bien», déplore-t-elle. 

Selon elle, il vaudrait d’ailleurs mieux miser sur la prévention en santé mentale. «Plutôt que de toujours agir en réaction à quelque chose, qu’on soit capable de soutenir les gens dans leur développement personnel, et pas toujours être à la course pour atténuer les symptômes.»

Elle rêve finalement du jour où les Québécois auront droit à des «psychologues de famille», qu’ils pourraient consulter chaque année pour effectuer un bilan de bien-être psychologique.

«Tout le monde devrait avoir accès à un psychologue» Marilyne Dragon

Marilyne Dragon
Marilyne Dragon Photo Daphnée Hacker-B

Marilyne Dragon est étudiante au doctorat en psychologie à l’Université Concordia. En raison de la pandémie, elle a dû faire l’entièreté de sa maîtrise à distance, une situation loin d’être optimale.

«J’ai vécu de la détresse psychologique dans les deux dernières années. [...] C’était vraiment difficile de faire juste les cours en ligne et d’être coupée de tout le monde. [...] Je sais que ç’a été comme ça aussi pour plusieurs de mes collègues dans le programme.»

• À lire aussi: Mettre sur pause les réseaux sociaux est bon pour la santé mentale

Elle propose de développer davantage de ressources en ligne pour permettre à ceux qui en ont besoin de trouver l’aide plus facilement. Selon elle, il faut également valoriser la profession de psychologue dans le réseau public.

«Le plus important, c’est au niveau du réseau public, [il faudrait] réorienter des psychologues qui sont au privé vers le réseau public, soit en donnant de meilleures conditions de travail ou en bonifiant les salaires parce que je pense que c’est surtout ça le problème», conclut-elle. 

Une autre vidéo qui pourrait vous intéresser:  

Publicité
Publicité