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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Combat contre l’inflation: un 2e chèque d’aide de Québec en mars?

Une baisse d’impôt coûterait plus cher à l’État, affirme un fiscaliste

Le ministre des Finances, Eric Girard, lors de sa mise à jour économique en novembre dernier. Cette semaine, M. Girard a parlé d’une « mesure plus générale » pour combattre l’inflation dans son budget à venir.
Le ministre des Finances, Eric Girard, lors de sa mise à jour économique en novembre dernier. Cette semaine, M. Girard a parlé d’une « mesure plus générale » pour combattre l’inflation dans son budget à venir. Photo d'archives, Stevens Leblanc
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-02-26T05:00:00Z
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Avec ses promesses d’aide pour combattre l’inflation dans le prochain budget, le gouvernement Legault a affiché ses couleurs. Mais jusqu’où ira-t-il, considérant que la famille moyenne paye déjà 4000 $ de plus par année pour ses dépenses ?

« Québec a deux options. Un chèque ou une baisse d’impôt », avance le fiscaliste Luc Godbout, directeur du département de fiscalité et chercheur à la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

En janvier, 3,3 millions de Québécois ont reçu un chèque de 200 $ à 275 $... justement pour combattre l’inflation. Seuls les gens admissibles au crédit d’impôt solidarité l’ont obtenu, et la mesure a coûté 740 millions de dollars à l’État québécois. 

Annoncée dans la mise à jour économique de novembre dernier, elle touchait les personnes seules ayant un revenu annuel de 50 645 $ au maximum ou les ménages qui déclarent un revenu annuel maximal de 55 519 $.

Cette semaine, le ministre des Finances, Eric Girard, a parlé d’une « mesure plus générale » à venir dans son budget du 22 mars, qui sera son dernier avant les élections de l’automne prochain. 

« Le coût de la mesure devient rapidement un facteur important, comme on le voit avec le chèque remis à 3,3 millions de personnes », constate M. Godbout. 

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Une baisse d’impôt, par sa nature « permanente », coûterait nécessairement plus cher, ajoute-t-il.

Hausse de 4000 $ en un an

L’inflation, qui s’établit à 5,1 % entre janvier 2021 et janvier 2022, est déjà prise en compte dans la structure d’imposition du revenu au Québec, rappelle le spécialiste.

« Si les salaires augmentent de 2 %, mais que l’inflation est de 4 % en 2022, quand on va arriver en 2023, tous les paliers d’imposition vont se déplacer de 4 % », illustre-t-il. 

Peu importe la voie choisie par Québec le 22 mars, il faut déjà payer aujourd’hui quelques milliers de dollars de plus qu’il y a un an pour les mêmes dépenses.

Prenons l’exemple d’un couple avec deux enfants de 6 et 8 ans. Les parents gagnent chacun le salaire annuel moyen, 52 584 $ (28,81 $ de l’heure, 35,1 heures par semaine).

En incluant l’allocation familiale et l’aide canadienne pour enfants, leurs revenus montent à 112 711 $. 

Leurs trois postes de dépenses annuels les plus importants, outre l’impôt, sont le logement (19,8 %), le transport (13,9 %) et les aliments (10,6 %), selon les coefficients budgétaires des ménages de l’Institut de la statistique du Québec.

Entre janvier 2021 et janvier 2022, le prix payé par cette famille pour ces trois composantes a grimpé de 3363 $. 

Et c’est sans compter toutes les autres dépenses courantes, comme les vêtements ou le service de garde. Avec l’inflation de janvier, le total monte à 4000 $ de plus qu’il y a un an. 

« On fait déjà beaucoup de choses pour aider les familles au Québec. On ne peut pas compter que sur le gouvernement », lance Luc Godbout. 

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