Claude Meunier révèle ce que pense Serge Thériault des nouveaux épisodes de La petite vie
Daniel Daignault
Claude Meunier a renoué avec l’écriture pour prendre tout le Québec par surprise avec de nouveaux épisodes de La petite vie, 30 ans plus tard! Le temps de six demi-heures, nous retrouverons les aventures rocambolesques des attachants personnages qui ont marqué l’histoire télévisuelle québécoise, à l’exception de Môman. Rencontre avec le célèbre Pôpa, qu’on retrouvera bientôt dans sa cuisine mythique, sans sa Jacquline.
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Claude, au cours des dernières années, est-ce que ça t’a tenté de faire revivre La petite vie?
Non, ce n’est jamais arrivé. Tout le monde avait vieilli, ça me causait un blocage. De toute façon, c’était fini pour moi. Je me disais qu’il était trop tard. Ti-Mé est déjà vieux, Marc Messier a 75 ans... En même temps, les comédiens n’ont pas vieilli tant que ça, ils sont tous beaux et en forme. Dans ma tête, les personnages ont entre 35 et 60 ans. On dit La petite vie 30 ans plus tard, mais on peut aussi dire 25 ans, on n’a pas les dates de naissance. Quand j’ai réalisé quej je pouvais les mettre en scène plus vieux, ça me donnait plus de jus. Je me suis assis et j'ai pensé à ce qu'ils feraient et à ce qu'ils ne feraient pas.
Comment s’est faite l’écriture de ces six épisodes?
Les épisodes partent toujours des personnages. Je ne dirais pas, par exemple: «Quelqu’un gagne la loto», parce que n’importe qui peut avoir cette idée-là. Mais si je dis: «Rénald gagne la loto», c’est bien différent que si Réjean gagne la loto, ils ne feront pas pantoute la même affaire. Rénald va le cacher, il va faire comme Séraphin. De son côté, Réjean va le dépenser tout croche, il va tout perdre en 30 secondes. Toutes les idées sont venues de l’âge des personnages. Rénald est à la retraite, il vit ça dur. Il a peur de tout, parce qu'il ne fait plus d'argent. Lison va travailler un peu, parce qu'elle veut plus d'argent, même s'ils n'en manquent pas vraiment. Tout le monde a évolué.
La petite vie sans Serge Thériault dans le rôle de Môman, est-ce que ça t’a freiné dans ta création?
Oui. Ça m’a freiné dans le sens où je me suis demandé ce que ça serait, et ça m’a aussi apporté de l’eau au moulin, malheureusement. Je me suis demandé ce que ferait Pôpa, et aussi Thérèse, sans Môman. C’est sûr que ça aurait été le fun si le personnage avait été là, mais on en parle beaucoup dans les épisodes.
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Tu as parlé à Serge; trouvait-il que c’était un bon flash?
Ah oui! Je lui ai raconté l’histoire, et il riait. Mais tu sais, il est à la retraite, Serge. Il est retiré, il n’est plus là. Il n’est pas caché dans un garde-robe, il fait sa vie.
Il y avait longtemps que tu n’avais pas écrit?
Oui, c’est vrai. J’avais fait le Ti-Mé Show, j’ai fait des séries, j’avais écrit Adam et Ève à l’époque.Il y a eu la pandémie, j’ai écrit des livres et je me suis un peu occupé de mes pièces de théâtre. On a fait des petites corrections dans Les voisins et dans Broue. J’ai pris des pauses et j’ai voyagé pas mal. J’ai une autre vie en dehors du travail. Je joue régulièrement au tennis et je me suis organisé une vie que je n’avais pas encore eue. J’ai été 40 ans à travailler tout le temps et, à un moment donné, j’ai réalisé que je pouvais prendre un café l’après-midi et j’ai bien aimé ça. (rires) Là, j’avais envie de revenir. Quand j’ai fini d’écrire le sixième épisode, j’étais un peu triste. J’avais eu le même feeling quand j’ai fini d’écrire la dernière année de La petite vie.
Quand les idées ont commencé à émerger pour La petite vie, as-tu dû faire des choix parce que tu avais trop de matériel?
Oui! J’avais des idées pour à peu près 10, 12 épisodes. Moi, quand j’ai des idées, je travaille toujours quelques épisodes en même temps. Je fais un plan, j’écris un épisode, je vais sur l’autre, je fais des corrections.
Qui a été la première personne à lire tes textes?
Ma blonde, Virginie. C’est un moment très dur. Elle les lit dans la chambre à coucher et j’écoute sa réaction. (sourire)
Est-ce qu’elle est objective?
Elle fait juste rire! Les premières versions ne sont vraiment pas finales, elles sont toujours trop longues et brouillonnes, mais il faut passer par là. C’est Josée Fortier qui est ma première lectrice. Elle est très importante, elle est mon bras droit. Josée est la meilleure critique, la plus pointue, la plus franche, et c’est une bonne rieuse. J’écris, et elle corrige, elle repasse sur les textes.
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Sérieusement, tu devais avoir du plaisir à écrire de nouveau pour ces personnages?
Oui! Je ris quand j’écris. Le plaisir que j’ai eu à écrire ça est très fort! La difficulté d’un projet est de le créer au départ, mais quand tes personnages sont là, tu les entends parler, tu les vois agir. Et moi, ils me surprennent! Les personnages m’habitent complètement.
Comment as-tu présenté le projet à l’équipe?
J’avais pas mal toutes mes idées. J’ai passé une journée ou deux à les mettre sur papier, ça s’est fait vite. Puis, j’ai téléphoné aux comédiens pour savoir si ça leur tentait d’y participer.
Étais-tu stressé?
Oui, je voulais que tout le monde accepte! Aussi, ce sont tous des gars et des filles occupés, et je ne savais pas ce qu’ils diraient. Tout le monde a capoté et a embarqué à fond.
Comment s’est passée votre première rencontre de groupe?
Quand on s’est assis pour lire les textes, la famille est revenue en 10 secondes. Ils étaient tous là, comme lors de l’écriture. C’était ça, la surprise. C’était ma principale crainte quand on s’est rassis autour de la table. J’étais nerveux, je me demandais ce que ça allait donner. Quand on a tous lu le premier texte, ça a marché complètement.
Tu as toujours parlé des interprètes de La petite vie comme d’une grande famille qui s’amuse...
Faire de la comédie, pour nous, c’est un plaisir fou parce qu’on rit. Tout le monde score dans La petite vie, il n’y a personne de plus important que l’autre. Il n’y a pas de trip d’ego, tout le monde est égal. Cette année, surtout, il n’y a pas un couple en avant de l’autre. Parfois, il y en a un qui mène l’intrigue principale, mais souvent, l’intrigue secondaire est plus drôle. Tout le monde est balancé, c’est un plaisir fou jusqu’à maintenant.
C’est quand même drôle quand on réalise que ton personnage de Pôpa a été ton tout premier à la télévision!
Oui, et les gens ne m’ont jamais rien offert de ma vie. Une fois, je me suis fait offrir un rôle qui était magnifique, c’était dans le film Un zoo la nuit de Jean-Claude Lauzon. Il m’avait offert le personnage qui a été joué par Gilles Maheu. Le problème est qu’il voulait tourner le film à l’automne et moi, j’avais une tournée de théâtre déjà tout organisée, alors j’ai dû le refuser. C’est la seule fois que je me suis fait offrir quelque chose. Je ne me suis jamais vu comme un acteur, parce que moi-même, je ne sais pas quelle est la différence entre Ti-Mé et Dong!
Les tournages sont pour bientôt?
Il y aura les répétitions, puis on va tourner en avril. On va faire deux tournages par soir devant public.
Les six nouveaux épisodes de La petite vie seront diffusés sur Tou.tv Extra au cours de la saison 2023-2024.