Christian Marc Gendron se lance dans une aventure bien spéciale
Carolyn Richard
Parfois, la vie met sur notre chemin des personnes qui sont déterminantes dans notre parcours. Quand le chanteur Christian Marc Gendron a fait la rencontre de François Rousseau, il ne pouvait s’imaginer que ce dernier le guiderait vers une trépidante aventure sportive!
• À lire aussi: Christian Marc Gendron et Manon Séguin racontent leur histoire d'amour
Christian Marc, vous êtes depuis peu le copropriétaire de l’équipe de baseball les Cardinaux des Laurentides. Avez-vous toujours été un passionné de ce sport?
Je suis passionné de baseball depuis longtemps. Saint-Jérôme, c’est ma ville, c’est mon enfance. Le parc Melançon est l’endroit où jouaient les Cardinaux de Saint-Jérôme. Les Cardinaux, c’est une équipe de sénior élite de la Ligue de baseball majeur du Québec (semi-pro de 23 ans et plus), et nos joueurs sont des athlètes de très haut niveau. Mais mon implication est arrivée d’une façon assez extraordinaire qui va bien au-delà de mon amour du baseball.
Comment est-ce arrivé?
En février 2022, je donnais un spectacle à Saint-Jérôme et, après avoir discuté avec les gens comme je le fais toujours, j’ai remarqué un homme qui attendait pour me parler. Il portait la casquette des Cardinaux de Saint-Jérôme. Finalement, il s’est présenté: j’avais devant moi François Rousseau, le copropriétaire de l’équipe. Il était là en compagnie de sa femme, Valérie. Et voilà que François m’a dit: «Je veux te remercier, car on vient de vivre notre plus belle soirée depuis les deux dernières années.»
Ce compliment a dû vous toucher.
Oui, vraiment. J’étais très touché qu’il me dise ça et ensuite, il m’a expliqué: «Ça fait deux ans que nous ne sortons plus de la maison, car notre fils est décédé au tout début de la pandémie. Il est décédé la journée même où le gouvernement a fermé les écoles. Ryan se faisait garder chez une de nos bonnes connaissances, mais malheureusement, il y a eu un manque de surveillance.» Leur fils s’est noyé dans la rivière.
C’est un drame épouvantable!
C’est d’une tristesse infinie. Je ne me suis jamais remis de ce que François m’a raconté ce soir-là. J’étais sous le choc. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que plusieurs médias en ont parlé. J’étais dans tous mes états, mais j’ai cru bon d’alléger un peu la conversation après un moment. Je lui ai demandé comment se portait l’équipe des Cardinaux. Alors on s’est mis à parler des déboires de la formation. Elle battait de l’aile depuis quelque temps, ça ne se passait pas très bien. Je lui ai offert d’aller chanter l’hymne national pour leur partie d’ouverture, en ajoutant que j’allais inviter toute ma famille et mes amis à venir voir ça.
Il a dû être touché à son tour...
Je crois que oui, d’autant plus que les Cardinaux étaient la seule équipe de la ligue à ne pas avoir d’hymne national. Le parc Melançon manquait d’amour et ça n’allait pas très bien pour l’équipe. J’avais tellement envie d’aider. François m’a alors proposé qu’on aille luncher pour discuter de tout ça. Finalement, notre lunch a duré cinq heures! Quand je suis revenu à la maison, j’ai dit à ma blonde: «Mon amour, j’achète les Cardinaux de Saint-Jérôme!» (rires)
Vous aviez décidé d’acheter l’équipe sans même lui en parler?
Manon, c’est vraiment la meilleure blonde au monde! Je sais à quel point je suis chanceux de l’avoir à mes côtés. Durant notre lunch, quand François m’a expliqué tous les détails de l’organisation, j’ai fini par lui dire: «Je pense que tu as besoin de beaucoup plus qu’un simple hymne national. J’aimerais devenir partenaire, je pourrais faire un beau travail et amener du bonheur dans tout ça.»
Est-ce que vous saviez dans quoi vous vous embarquiez?
Pas vraiment. Dans ma tête, ça représentait un investissement financier et une grosse dose d’amour. Mais au bout du compte, j’avoue que c’est vraiment une job à temps plein.
Est-ce que l’organisation se porte mieux?
Oui, vraiment! On est partis d’environ 35 à 40 spectateurs, et maintenant il y en a de 300 à 400 par match. J’ai dû faire plein de choses pour gagner la confiance des joueurs. J’ai réparé toutes sortes de choses, j’allais chercher des bouteilles d’eau, j’ai vidé des poubelles et soigné quelques blessures. Je leur ai prouvé que je ne suis pas simplement un chanteur qui a investi de l’argent dans l’organisation, j’y ai vraiment mis de mon cœur et beaucoup de travail.
C’est beaucoup d’investissement.
Oui, c’est énorme. En plus, tout l’argent qu’on a mis sur le terrain du parc Melançon était en vain, car on a été obligés de changer de ville. Le parc Melançon a été détruit. Alors le simple fait de déménager l’équipe, c’était encore beaucoup de frais, plusieurs milliers de dollars. C’est dommage, car il y avait du baseball depuis les années 1950 à Saint-Jérôme et maintenant, il n’y a plus de terrain. J’aimerais tellement sauver le baseball dans les Laurentides, mais c’est difficile. Aujourd’hui, notre terrain est à Saint-Colomban et ça se passe très bien. Le maire, Xavier-Antoine Lalande, nous a tellement bien accueillis! Non seulement c’est un maire incroyable, mais il y a 40 ans, il jouait au baseball de haut niveau! Il est donc très proactif avec notre organisation. Quand on a vu le terrain de baseball féérique qu’il venait de faire construire, ça nous a convaincus de déménager à Saint-Colomban.
Déménager l’équipe, est-ce que ça vous a donné envie d’abandonner le projet?
Non, car mon cœur est dans le projet. On a hautement bonifié la valeur de l’équipe. On s’est fait offrir des sommes d’argent importantes pour vendre, mais on tripe beaucoup trop dans ce projet. On est un organisme à but non lucratif, alors on y est parce qu’on aime vraiment ça. J’apporte beaucoup de bonheur dans cette équipe, mais le gros du travail, c’est François qui s’en occupe. Je l’admire à l’infini pour tout ce qu’il fait, car c’est un homme d’affaires prospère et un bon père de famille. À mon arrivée dans l’organisation, il y avait déjà deux partenaires, soit François Rousseau et Richard Lefebvre. Richard a dû partir, alors présentement, nous ne sommes que deux. Un troisième partenaire est en train de s’ajouter, c’est François Cholette, un de nos joueurs étoiles, qui sera bientôt dans le temple de la renommée.
Vous tripez comme un petit garçon?
Absolument! Au début, je voulais sauver l’équipe et surtout aider François. Mais je tripe tellement depuis que je me suis lancé dans cette belle aventure! Même mes parents viennent voir tous les matchs! Je suis ému de constater à quel point c’est rassembleur pour les familles impliquées. C’est rendu que lors de mes spectacles, les gens me parlent plus de baseball que de musique! (rires)
Pour plus d’informations sur Christian Marc Gendron.
Pour suivre les Cardinaux des Laurentides.