Ukraine: voir la guerre sur les réseaux sociaux, c'est «surréel»
Élizabeth Ménard et Félix Pedneault
«Horrifiant», «surréel», «choquant»: de jeunes Ukrainiens de Montréal sont sous le choc devant les images de l’invasion de la Russie en Ukraine qui défilent sur les réseaux sociaux, impuissants et inquiets pour leurs proches.
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Pour la première fois de l’histoire, une guerre se déroule sous les yeux du monde, quasi en direct, grâce aux réseaux sociaux.
À Montréal, de jeunes Ukrainiens assistent à l’horreur, impuissants.
«Je pense que la première chose qu’on a ressentie, c’est le choc», confie Nadia Demko, médecin au Centre universitaire de santé McGill.
La femme de 29 ans née à Winnipeg de parents ukrainiens compte plusieurs membres de sa famille et amis dans le pays, qui fait face à l’envahisseur russe.
«Avant la pandémie, j’y allais chaque année. C’est comme une deuxième maison», dit-elle.
Pendue à son téléphone, elle essaie de travailler tant bien que mal, sachant que ses proches en Ukraine n’ont pas ce luxe.
«Contacter des proches cachés dans un sous-sol, qui essaient de quitter le pays ou juste de survivre, c’est horrifiant. [...] Voir un pays envahir un autre pays souverain est terrifiant, ça donne des frissons à la colonne», laisse-t-elle tomber.
Surréel
Pour Yegor Komarov, c’est «surréel».
«Ça fait une sensation bizarre parce que ce serait l'équivalent de voir des tanks militaires à Montréal, c'est des rues que tu connais et que tu vois qui sont bombardées, remplies de soldats et de voitures militaires, ça ne parait pas réel», explique l’étudiant en droit de 22 ans.
Né en Ukraine, à Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays, il a émigré au Canada lorsqu’il avait cinq ans. Il y retourne chaque été.
Le jeune homme s’inquiète bien sûr pour sa famille habitant dans cette ville qu’il dit stratégiquement située.
«Les dernières nouvelles que j’ai eues, les combats commencent à se déplacer dans le quartier, la situation commence vraiment à se dégrader là-bas», dit-il.
L’importance de l’information
Les vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux sont tout de même une source de réconfort pour les deux jeunes.
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«Ça nous donne espoir que ce qu’on traverse est vu et entendu par la communauté internationale et par nos amis non ukrainiens», mentionne Nadia Demko.
Pour Yegor Komarov, c’est le fait de pouvoir rester informé qui le rassure le plus.
«Je passe tout mon temps à regarder l'actualité. Grâce aux réseaux sociaux et le fait que ce soit très médiatisé, ça aide.», dit-il.
Les deux s’entendent pour dire que l’information est primordiale dans ce conflit.
«C’est important que tout le monde partage ce qui se passe, soit au courant et plaide [en notre faveur]», affirme Nadia Demko.
Elle invite les Canadiens à se joindre aux manifestations et vigies organisées au cours des prochains jours pour manifester leur soutien et à parler à leurs politiciens locaux pour mettre plus de pression.