Déficit historique et décote du Québec: Legault ne regrette pas ses choix
«La firme S&P trouve que le gouvernement a été trop généreux. Pas moi», affirme le PM
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Geneviève Lajoie
Alors que le Québec vient de voir sa cote de crédit abaissée par l’agence Standard & Poors (S&P), François Legault ne regrette pas du tout les choix de son gouvernement, aux prises avec un déficit historique. Il admet toutefois qu’un «ménage» reste à faire dans l’appareil de l’État.
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«La firme S&P trouve que le gouvernement a été trop généreux. Pas moi, se défend le premier ministre, dans une publication sur les réseaux sociaux vendredi, deux jours après la mauvaise nouvelle. Nous aurions pu prendre d’autres décisions qui auraient évité une décote. Mais on a fait des choix.»
Bonjour tout le monde,
— François Legault (@francoislegault) April 18, 2025
Mercredi, la firme de notation Standard & Poor’s a abaissé la cote de crédit du Québec. C’est une mauvaise nouvelle, bien entendu. Nous aurions pu prendre d’autres décisions qui auraient évité une décote. Mais on a fait des choix, ancrés dans cinq…
La CAQ estime qu’il fallait à tout prix investir dans les infrastructures et payer de meilleurs salaires aux infirmières, aux profs et aux fonctionnaires, sans piger encore davantage dans les poches des contribuables québécois.
«Pour éviter un déficit, il aurait fallu leur offrir moins que l’inflation et ça, il n’en était pas question», plaide-t-il.
Rappelons que les employés du secteur public ont obtenu une hausse de rémunération de 17,4% sur cinq ans.
Et François Legault garde le cap. «Il n’est pas question pour moi de renoncer à ces trois convictions. On doit absolument investir dans nos infrastructures. On doit offrir des bonnes conditions à nos travailleurs. Et on doit laisser de l’argent dans le portefeuille des Québécois», insiste-t-il dans sa missive.
Le premier ministre admet que le trou record dans les coffres de l’État aurait pu être évité en augmentant les taxes et les impôts, ce qui aurait toutefois été contraire à ses principes.
François Legault brandit aussi la «vague d’immigration temporaire sans précédent» à laquelle le Québec a été confronté pour expliquer le déficit budgétaire.
Un ménage au sein de l’État
Le premier ministre reconnaît néanmoins qu’il y a un «ménage» à faire au sein du gouvernement, qui n’en a pas fait suffisamment pour réduire la bureaucratie.
La taille de l’État québécois a atteint un sommet sous la gouverne caquiste, alors que le nombre de fonctionnaires a gonflé de 17% depuis 2018.
«Il y a trop d’employés administratifs au sein du gouvernement et des réseaux. Ce n’est pas que les employés ne travaillent pas fort, mais il y a beaucoup trop de paperasse, de rapports, de reddition de compte, de règlements. Il y a trop d’organismes, trop de services administratifs qui pourraient être fusionnés.»
François Legault dit «assumer complètement» les décisions prises par son gouvernement qui ont mené à la décote du Québec par l’agence de notation.
Girard minimise les conséquences
Son ministre des Finances a d’ailleurs tenu à minimiser les conséquences d’une décote sur le Québec. Eric Girard rejette du revers de la main les prédictions alarmistes.
«L’impact, c’est en dizaines de millions de dollars par année, a-t-il assuré, en entrevue à Cogeco. Supposons que le taux moyen de notre financement en 2025 est de 4%, prenez l’hypothèse que c’est de l’ordre de grandeur de 4,02%, alors on appelle ça deux points de base, c’est des centièmes de pourcentage. Pour cette année [...], c’est autour de dix millions $.»
Ce qu’ils ont dit:
«En sept ans, François Legault a tout gaspillé. Ce que Standard & Poor’s a confirmé, c’est ce que tout le monde savait depuis un bon moment: François Legault est incapable de gérer.»
– Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec
«Il ne peut fermer les yeux sur les centaines de millions dilapidés en faveur de multinationales étrangères, les chèques électoraux distribués à coups de milliards ni sur l’explosion sans précédent de la bureaucratie.»
– Pascal Paradis, député du Parti québécois
«Dans un contexte de guerre tarifaire, il est temps d’être raisonnable et de mettre les 1% les plus aisés à contribution. Ils en ont les moyens.»
– Ruba Ghazal, chef parlementaire de Québec solidaire
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