Chemin Roxham: Ottawa doit payer plus que l’hébergement, martèle Legault

Ottawa doit rembourser bien plus que les frais d’hébergement occasionnés par l’accueil – jusqu’à tout récemment – de la quasi-totalité des demandeurs d’asile empruntant le chemin Roxham, signale le premier ministre François Legault.  

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À l’instar des trois partis d’opposition, François Legault juge insuffisante la réponse donnée par le gouvernement fédéral aux demandes qu’il a formulées personnellement à Justin Trudeau, dont la question du remboursement de plusieurs centaines de millions de dollars dépensés par le Québec pour les migrants irréguliers.

Dans une déclaration envoyée lundi soir, le cabinet du ministre fédéral de l’Immigration a assuré que «les dépenses liées au logement des demandeurs d’asile en 2021 et 2022 seront remboursées» par Ottawa, par le biais du Programme d’aide au logement provisoire [PALP]. 

«Il faut que ça soit plus que l’hébergement, a réagi le premier ministre du Québec, avant de se rendre au Salon bleu, mardi après-midi. On a, avec les gens qui rentrent de Roxham, des impacts sur les écoles, sur le réseau de la santé, sur tous les services qui sont donnés par le gouvernement. Donc le fédéral doit nous rembourser.» 

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Réponse insuffisante 

«Ottawa doit faire plus que ça. Ottawa doit couvrir évidemment les coûts liés à la santé, à l’éducation, aux services qui sont offerts», a abondé, dans le même sens, le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. 

«Justin Trudeau doit arrêter d’éviter la seule solution durable à la situation du chemin Roxham, cette solution-là, c’est la suspension ou la renégociation de l’entente sur les tiers pays sûrs», a commenté à son tour le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. 

«La traduction de la réponse de M. Trudeau à M. Legault, c’est: “Cause toujours, mon lapin”», a réagi pour sa part le député péquiste Joël Arseneau. 

«Lorsqu’il est question des questions financières, bien, il dit: “On fait déjà notre part, on paie l’hébergement.” Alors, moi, je ne vois pas ça comme une réponse très, très rassurante», a ajouté le député des Îles-de-la-Madeleine. 

Roberge plus enthousiaste 

Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a réagi avec beaucoup plus d’enthousiasme à la réplique d’Ottawa. 

«La réponse, que j’ai trouvé très correcte du gouvernement fédéral, pour moi, c’est le début de quelque chose, d’après moi on va s’entendre», a commenté le ministre Roberge, lors d’une mêlée de presse. 

«Moi j’ai vu un cheminement, j’ai vu un changement de ton dans la dernière semaine avec, maintenant, le transport des migrants vers des endroits où on peut mieux les accueillir parce que le Québec est débordé», a-t-il ajouté. 

«On apprécie qu’il reconnaisse les efforts qu’a livrés le Québec», a indiqué très brièvement la ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette, en rappelant qu’Ottawa doit «rembourser l’ensemble des coûts» et accélérer la délivrance des permis de travail. 

François Legault a également transmis mardi une lettre à l’attention des Canadiens anglais, concernant la situation au chemin Roxham. 

«Je pense que c’est important que tout le monde comprenne que le problème du Québec, c’est aussi le problème du Canada», a expliqué le premier ministre. 

Poilievre blâme Trudeau

En point de presse, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a blâmé Justin Trudeau pour les problèmes qui perdurent au chemin Roxham.

«Le Parti conservateur revendique que d'ici 30 jours, Justin Trudeau trouve une façon de fermer le chemin Roxham», a dit le chef conservateur.

«Joe Biden n'est pas à blâmer», a ajouté M. Poilievre, faisant vraisemblablement référence au fait que François Legault souhaite que Justin Trudeau en fasse un enjeu prioritaire lors de sa rencontre avec le président des États-Unis, le mois prochain.

«Ce n'est pas la responsabilité du président américain de protéger nos frontières, c'est notre responsabilité. Oui, je sais que Justin Trudeau va dire qu'il y a une entente avec les tiers pays. Cette entente était déjà en place avant l'arrivée en pouvoir de Justin Trudeau, et on n'avait pas ce problème. On avait des frontières respectées», a observé le chef du PCC.

– Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre