Chefferie du PLQ: malgré les appuis reçus, Pierre Moreau ne sera pas candidat
Geneviève Lajoie
Malgré les appuis d'ex-collègues et de militants, Pierre Moreau annonce qu'il ne se présentera pas dans la course à la chefferie du PLQ.
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L’ancien politicien, qui fut commentateur de la joute parlementaire à Radio-Canada jusqu’à l’été, a mis les pendules à l’heure lundi matin. Dans un message publié sur Twitter, Pierre Moreau a soutenu qu’il ne poserait finalement pas sa candidature, remerciant au passage les nombreux militants et anciens collègues qui l’ont appuyé dans les dernières semaines.
Un message à mes amis libéraux. pic.twitter.com/0EDmksacu8
— Pierre Moreau (@pierremmoreau) November 28, 2022
Des bonzes libéraux souhaitaient que l’ex-ministre Pierre Moreau soit sur les rangs de la future course au leadership. Pour d’autres, il ne pouvait toutefois pas représenter l’avenir du Parti libéral du Québec.
Depuis le départ précipité de Dominique Anglade, plusieurs ont manifesté ouvertement leur intérêt pour le trône libéral.
C’est le cas des élus québécois André Fortin et Monsef Derraji, de même que du député fédéral Joël Lightbound, qui n’excluent pas de se porter candidats à la direction du PLQ. Même le chef intérimaire Marc Tanguay laisse la porte ouverte.
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Mais plusieurs ex-ministres libéraux consultés par notre Bureau parlementaire jugeaient que Pierre Moreau, retourné depuis à la pratique du droit, était un prétendant de qualité qui devrait faire partie du lot.
Le bruit courait que certains prendraient la température de l’eau pour lui. Lors d’un récent événement réunissant de nombreux libéraux, Pierre Moreau a été vu en discussion avec l’organisateur libéral Sylvain Langis, qui fut notamment aux côtés d’Alexandre Cusson lors de la dernière campagne à la direction du PLQ. Encore là, rien pour faire taire les ragots. Joint vendredi, M. Langis avait assuré que la conversation était «informelle» et ne portait pas sur l’organisation d’une éventuelle course au leadership.
Ministre sous les gouvernements de Jean Charest et de Philippe Couillard, Pierre Moreau est réputé pour ses talents de communicateur. «Ça nous prend des porte-parole qui vont être efficaces et qui vont connecter avec la population», plaide un ex-élu libéral qui a œuvré à ses côtés.
«Il connaît bien les valeurs libérales et le parti», souligne un autre qui ajoute que Pierre Moreau est capable de rallier le Québec francophone. «Il a de l’expérience au gouvernement, il a occupé plusieurs ministères.»
Son âge: un atout?
Le porte-parole des solidaires, Gabriel Nadeau-Dubois, a 32 ans, et le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, est âgé de 45 ans. Pierre Moreau aura bientôt 65 ans, comme François Legault. Pour plusieurs, son âge est loin d’être un problème; ce serait même un atout. «Avec l’âge vient aussi l’expérience, entend-on en coulisses. L’âge, je vois beaucoup plus ça comme un actif, à condition que la personne soit en forme.»
Chez ceux qui aimeraient bien voir l’ancien député de Châteauguay comme aspirant chef du PLQ, on se plaît à rappeler qu’au sud de la frontière, les politiciens sont actifs même à un âge très avancé.
On évoque les cas de Joe Biden, de Donald Trump ou même de Bernie Sanders, qui a réussi à séduire le jeune électorat américain par ses idées plus à gauche tout juste avant de devenir octogénaire.
La «nostalgie»
Mais, s’il avait des partisans, Pierre Moreau avait aussi des détracteurs dans les rangs du PLQ. Certains mettent en garde les militants libéraux de sombrer dans la «nostalgie» des belles années. «L’idée n’est pas de revenir au bon vieux temps, mais de remettre le parti au goût du jour, en respectant ses fondements et ses valeurs», prévient-on.
Bien sûr, puisqu’on ne sait pas encore à quel moment se tiendra la course, les intéressés n’en sont qu’à évaluer leurs chances et à jauger leurs appuis. «Actuellement, c’est du maraudage.»
Mais tous s'entendent pour dire qu'il faut une véritable campagne au leadership avec plusieurs candidats, pas un couronnement, comme ce fut le cas de Dominique Anglade.
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