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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Châteaux du ciel» manque d’émotion

La pièce offre peu de rebondissements

Dany Boudreault incarne avec brio Louis II, roi de Bavière, dans «Châteaux du ciel», à l’affiche au Théâtre Denise-Pelletier.
Dany Boudreault incarne avec brio Louis II, roi de Bavière, dans «Châteaux du ciel», à l’affiche au Théâtre Denise-Pelletier. Photo fournie par David Ospina
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Emmanuel Martinez

2023-04-03T01:55:05Z
2023-04-03T01:55:06Z
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La grandiloquence est rarement séduisante. Malgré le talent de Dany Boudreault dans le rôle principal, la pièce Châteaux du ciel, montée au Théâtre Denise-Pelletier, souffre d’une trame qui ne surprend pas et qui émeut peu.

Cette création de Marie-Claude Verdier, qui s’était fait remarquer pour son excellente œuvre théâtrale de science-fiction Seeker, nous plonge dans la vie de Louis II, roi de Bavière. Couronné en 1864 à 19 ans, ce monarque se croit investi d’une mission divine. «Mon père gouvernait, moi je règne», dit ce roi qui veut insuffler de la grandeur dans son royaume. 

Malgré sa sensibilité pour les arts, et en particulier pour le grand compositeur Richard Wagner (interprété par Daniel Parent), il demeure plutôt antipathique en raison de ses caprices et de son manque d’égard pour les autres.

Il a d’ailleurs maille à partir avec son frère Otto (Maxime Genois), ainsi qu’avec le grand écuyer de la cour de Bavière (Félix Beaulieu-Duchesneau). L’homosexualité du roi, une passion inassouvie, pourrait expliquer son mal-être et son caractère souvent désagréable. Cette sensibilité s’exprime parfois à certains moments avec son aide de camp (Mikhaïl Ahooja) dans des scènes pudiques touchantes.

Unification allemande

Les férus d’histoire apprécieront les échanges qu’entretient Louis II avec le chancelier Otto von Bismarck. Le père de l’unification allemande tente de le convaincre de se rallier à la Prusse et à combattre la France. La présence de Wagner et de sa musique ajoute aussi une couche historique, sans toutefois créer une tempête d’émotions qui aurait pu faire lever cette proposition.

La sobre mise en scène par Claude Poissant renforce le côté isolé du souverain qui a ordonné la construction de nombreux châteaux durant son existence, dont le plus célèbre est celui de Neuschwanstein, de loin le plus visité d’Allemagne.

Les femmes sont secondaires dans cette production. Sous les traits de la tante du roi, Annick Bergeron est cependant envoûtante en tant que narratrice au début et à la fin du spectacle. 

Malgré une distribution solide, cette version de la misère des riches est longue et offre peu de rebondissements, ce que le contexte historique n’arrive pas à compenser.


♦ Châteaux du ciel est présentée jusqu’au 15 avril au Théâtre Denise-Pelletier.

Châteaux du ciel ★★★

  • Une mise en scène de Claude Poissant
  • Avec Mikhaïl Ahooja, Félix Beaulieu-Duchesneau, Annick Bergeron et Frédéric Blanchette. 
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