Svyatoslav Fursin décharge son arme à feu. Nous sommes avec lui, jeudi, dans les quartiers généraux de la garde territoriale ukrainienne. 

• À lire aussi: TVA Nouvelles en Ukraine - Carnet de guerre

• À lire aussi: EN DIRECT | 64e jour de combats en Ukraine

Impossible de dévoiler précisément l'endroit où nous sommes. Armes, munition, et abris anti-bombe: tout est prêt pour se protéger d'une autre offensive russe.

«Je me suis marié deux jours avant le début de l'invasion russe», raconte le jeune soldat. Il a décidé depuis de prendre les armes. 

«Je n’ai pas vraiment pensé à moi-même, j’ai pensé à ma famille, ma femme. Qu’est-ce qu’elle ferait si je devais mourir ici? Ça m’a donné de la force», explique-t-il à notre envoyé spécial Félix Séguin. 

La garde territoriale ukrainienne a été créée en 2014 alors que l'armée de Vladimir Poutine a commencé l'annexion de la Crimée. 

Elle compte des femmes et des hommes comme Svyatoslav. Des volontaires chargés de la protection des infrastructures du pays et des organes de l'État.

«Nous n’avions pas d’expérience militaire, nous n’avions même pas l’équipement approprié!»

Il a combattu, vu d'autres paramilitaires mourir. Il faut savoir que le jeune homme possède les deux nationalités: russe et ukrainienne.  

Il a habité en Russie avec sa famille pendant 8 ans, mais il est né en Ukraine, où il est revenu s'établir.

«Ils ne veulent pas nous avoir, mais ils veulent prendre notre pays. J’espère que cette guerre sera le début de la fin pour la Fédération de Russie.»

Pour lui qui distribue des équipements essentiels aux militaires achetés avec des dons du public, c'est une nouvelle phase de la résistance qui commence.

Avec la police à Kyïv       

L’équipe de TVA Nouvelles a passé une nuit avec la police de Kyiv à l'heure où le couvre-feu est en vigueur.

La police est devenue la deuxième ligne de défense dans cette guerre qui s'enlise.

Dans la capitale, c'est la chasse aux espions russes. Des agents russes ont été découverts dans une ambulance. Ils plaçaient des repères sur le terrain afin d’aider les troupes russes à atteindre ses objectifs dans la capitale.

Les policiers contrôlent tout le monde, même les soldats. 

«Avant d’être policier, je suis un citoyen ordinaire. Je n’en peux plus de voir ceux que je protège, mourir», explique Melnichenko Sergiy.

Si la guerre est l'expression la plus dure de la violence, les autres délits, dans une capitale de 3 millions d'habitants, ne cessent pas : 1150 corps de civils ont été trouvés dans la capitale depuis le début des combats et c'est la police qui est appelée presque tout le temps.  

Parfois c'est le corps d'un collègue que l'on trouve. 

L'un des patrouilleurs qui nous accompagnent a porté le cercueil d'un de ses amis d'enfance, mercredi. Il est mort au combat.

La chanson du groupe Queen «Show must go on» résonne à la radio de l’autopatrouille qui ramène notre équipe à l’hôtel.   

Difficile de ne pas y voir un message.