Charles III et la propagande royale

La reine Élisabeth II est morte. À 96 ans, personne ne s’étonne trop de cette nouvelle, même si sa santé semble s’être dégradée soudainement.

Au Québec, la plupart des réactions sont partagées entre l’empathie pour sa personne et la détestation de l’institution monarchique qu’elle incarnait.

La Maison des Windsor va étaler sous nos yeux le grand cirque qui a été minutieusement préparé en prévision du décès de la souveraine. Ce cirque est une affaire d’État.

Propagande

Pour le dire crûment, il s’agit de capitaliser sur l’émotion bien compréhensible que suscite la mort de la personne d’Élisabeth II. Cette émotion sera utilisée pour tenter d’attacher émotivement les populations au pitoyable Charles III, le nouveau roi.

Cette propagande sera d’autant plus efficace que la mort de la reine fera monter en flèche l’audimat. La vie des gens riches et puissants a toujours fasciné.

Le terme «noblesse» provient d’ailleurs du latin nobilitas, qui veut dire célèbre, illustre. Cette fascination est donc naturelle. Ce qui l’est moins, c’est son instrumentalisation par la famille royale, ou par la «Firme», pour reprendre le terme par lequel la famille désigne elle-même sa business.

À l’affût des manipulations

Pourquoi parler de cela? Parce qu’il est possible d’éprouver de la tristesse face à la mort d’une souveraine qui projetait l’image d’une bonne personne tout en restant à l’affût des manipulations que la machine de propagande britannique tentera de nous faire avaler dans les prochains jours.

Le Québec n’a aucun intérêt à conserver les reliquats de la monarchie. Le reste du Canada vit avec l’illusion que les flots de nouveaux immigrants qui le peupleront d’ici une ou deux décennies s’identifieront à la monarchie. Bonne chance.

En fait, seule une démocratie basée sur les valeurs laïques et républicaines peut fonder le Québec et le Canada de demain. Sinon, les risques de chaos identitaires sont élevés. Mais cela est une autre question.