Sept-Îles: chanter et cuisiner pour les Ukrainiens
Alexandre Cantin | TVA Nouvelles
Une femme ukrainienne qui vit à Sept-Îles depuis cinq ans se sent désemparée devant le conflit armé qui touche son pays d’origine. Afin de chasser la tristesse et l’inquiétude pour l’avenir de sa famille, Oksana Koroliova se réfugie dans les traditions de l’Ukraine qu’elle partage avec ses concitoyens.
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Lors du passage de TVA Nouvelles, mercredi, sur son lieu de travail au Edgar Café-Bar, elle fredonnait un chant ukrainien, une façon de traverser des moments d’angoisse.
«Avec mon esprit, mon cœur, je suis là-bas. Je suis vraiment inquiète pour mes amis, ma famille, pour toute l’Ukraine, pour toutes les villes. Pendant le travail, je panique moins», a confié Mme Koroliova.
Cette dernière préparait une grande chaudrée de bortsch, une soupe faite à base de betterave. Elle et son employeur ont décidé d’offrir ce plat traditionnel de l’Ukraine aux Septiliens. Les recettes issues de la vente seront versées à la Croix-Rouge en soutien au peuple ukrainien.
La première journée de vente, mardi, a permis de récolter 400 $ et la demande explose, à la grande surprise de Mme Koroliova.
Les commentaires de solidarité laissés par les clients la touchent droit au cœur alors que l’avenir de sa famille est plus qu’incertain.
«Je suis vraiment inquiète pour mon plus jeune frère qui est à Kyïv. C’est plus dangereux là-bas. Partout, il y a des bombes, des victimes, du sang.»
Les citoyens d’Ukraine sont des héros, a-t-elle dit en constatant la volonté de son peuple de résister.
«Il y a des villes qui déjà n’existent plus. Mais le peuple se prépare pour les attaques. Pas seulement l’armée. Tout le monde.»
Un grand sentiment de respect l’envahit lorsqu’elle parle de sa mère, qu’elle qualifie de «vraiment forte».
Ses parents ont déménagé en campagne pour des questions de sécurité. Ils ne souhaitent pas quitter l’Ukraine pour le moment, mais savent que leur fille serait prête à les accueillir à Sept-Îles, au Canada.
«C’est vraiment triste. Mais si ça continue, je vais parler vraiment à mes parents pour qu’ils déménagent chez moi, parce que je suis vraiment inquiète», a-t-elle affirmé.