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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Arrestations musclées au SPVQ: des changements «significatifs» sous peu à l’unité GRIPP

Le chef de police Denis Turcotte
Le chef de police Denis Turcotte Jean-Luc Lavallée
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Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec

2022-03-02T23:39:47Z
2022-03-03T00:03:49Z
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Le chef de la police de Québec promet des changements « significatifs » d’ici l’été concernant le mandat l’unité GRIPP, éclaboussée par la diffusion de vidéos d’interventions controversées l’automne dernier. 

Denis Turcotte était de passage à l’hôtel de ville de Québec, mercredi après-midi, pour répondre aux questions des élus dans le cadre d’une séance plénière, réclamée par le chef de l’opposition Claude Villeneuve.  

D’entrée de jeu, le président du conseil municipal a prévenu les élus que cet exercice de reddition de comptes ne constituait pas une « commission d’enquête », rappelant que les enquêtes déontologiques et celles du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) étaient toujours en cours.  

Au-delà des sanctions qui pourraient éventuellement être imposées aux agents impliqués dans des arrestations musclées, le chef du SPVQ prépare une révision majeure du mandat de l’unité GRIPP (Groupe de relation et d’intervention policière auprès de la population), qui arpente les bars et contribue à lutter contre le crime organisé et la prostitution.  

Négociations avec la Fraternité 

« Ce sont des changements significatifs. Ça va assurément changer dans l’exécution mais ça va rester une unité dédiée à s’attaquer à des problématiques précises dans notre ville. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui de quoi ça va avoir l’air parce qu’il y a un enjeu de négociation dans ça », a indiqué M. Turcotte en mêlée de presse.  

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La Fraternité des policiers devra d’abord être consultée puisque la convention collective est en vigueur jusqu’à la fin 2023. M. Turcotte a bon espoir de trouver un terrain d’entente avec le syndicat et de mettre en place le nouveau modèle d’ici l’été puisque les changements planifiés seront « positifs », a-t-il dit.  

Débat sur l’existence du profilage 

Interrogé par la conseillère de Transition Québec, Jackie Smith, sur le profilage racial à Québec, le chef du SPVQ a indiqué qu’il ne « tolérerait pas ça » et qu’une telle situation serait « inacceptable » s’il était mis « au courant de ça », utilisant le conditionnel. Interloquée par sa réponse, Mme Smith a reproché au chef, par la suite, de se mettre la tête dans le sable.  

« Il y a plusieurs témoignages qui disent que ça existe. Cette sorte d’aveuglement volontaire, c’est vraiment décevant. C’est quelque chose d’assez connu. Pour avancer et avoir un meilleur service de police, ça commence par le fait de reconnaître qu’il y a un problème », a-t-elle critiqué.  

« S’il y a des cas comme ça qui nous sont soumis, c’est sûr que je vais les faire enquêter. Je ne dis pas que ça n’existe pas, je dis que ce n’est pas porté à ma connaissance. Ce n’est pas la même chose », s’est défendu M. Turcotte.  

Le maire Bruno Marchand s’est rangé derrière le chef de police. « Je sens un chef de police qui est honnête, bien intentionné et qui n’a pas le goût d’en tolérer. La démonstration n’est pas faite qu’il y en a. Est-ce que les gens ne portent pas plainte parce qu’ils ont peur de ne pas être entendus ? Il faut aller vérifier ça (...) Et s’il y en a, les choses vont être corrigées, je suis confiant », a-t-il déclaré.  

Chose certaine, tous les élus s’entendent sur la nécessité de documenter le phénomène dans la capitale. Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, s’est également dit « satisfait » de ce qu’il a entendu lors du comité plénier.  

« L’approche qui est promue par notre chef de police, c’est d’intervenir auprès des gens qui sont en train de commettre des infractions, pas d’intervenir auprès de gens à cause de leur couleur de peau. C’est très important. Maintenant, est-ce que ça se passe toujours comme ça sur le terrain en pratique ? Les enquêtes vont nous le révéler. » 

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