Championnat de la PGA: Justin Thomas rapplique en champion
François-David Rouleau
TULSA – Le trophée Wanamaker du Championnat de la PGA d’Amérique était à prendre, dimanche, sur le parcours du club de golf Southern Hills. Justin Thomas a pris les choses en main dans une remontée quasi historique pour soulever l’énorme pièce métallique.
En prolongation, il a défait le meneur à l’issue de 36 trous, la jeune étoile Will Zalatoris.
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Pendant que le groupe des meneurs trébuchait dans les fleurs du tapis aux quatre coins du parcours, l’Américain de 29 ans a orchestré sa remontée afin de forcer la destinée par une splendide journée.
Dans le livre des records du tournoi, il a ainsi rejoint John Mahaffey qui avait effacé un retard de sept coups en ronde finale de l’édition 1978, à Oakmont, pour battre Tom Watson en prolongation. C’est aussi le troisième meilleur retour en situation de Grand Chelem.
Alors qu’il accusait un retard identique sur Mito Pereira qui semblait hors de portée sur un terrain si difficile, Thomas a fait opérer sa magie.
Une ronde finale de 67 (-3) ponctuée de cinq oiselets, dont un crucial au 17e fanion, lui a permis de soulever le trophée Wanamaker pour la deuxième fois de sa carrière après sa conquête de 2017 à Quail Hollow.
«En début de journée, je savais que j’avais une chance de gagner, mais tu ne sais jamais si ça peut survenir. Les six gars devant moi n’avaient jamais remporté de tournoi majeur. Pour avoir été dans cette position en 2017, je savais qu’ils étaient nerveux», a expliqué le champion, fier de tenir le trophée entre ses mains.
«Je me demandais quand j’allais gagner le deuxième titre majeur, a ensuite exposé celui qui compte maintenant 15 victoires professionnelles en carrière. Je ne me pose plus la question à savoir quand mon moment reviendrait. Mais je veux en gagner d’autres.»
Quelques minutes après sa victoire, Thomas a d’ailleurs reçu le coup de fil de son bon ami Tiger Woods. Celui-ci s’était retiré du tournoi samedi soir.
Will Zalatoris ne s’apitoyait pas sur son sort. Ayant trébuché en troisième ronde, il a travaillé fort pour se faufiler en prolongation avec un fer droit complètement refroidi. Ne comptant qu’une poignée de présences en tournoi du Grand Chelem, le Texan de 25 ans enregistre une deuxième place pour la seconde fois de sa carrière. Il avait terminé à cet échelon lors du Masters de 2021.
«Je sais ce que je suis en mesure d’accomplir. Je suis près du but. Je n’ai pas exécuté mon meilleur jeu hier (samedi) et je suis resté dans la bataille. Je reste motivé. Je crois que ce n’est qu’une question de temps avant de savourer mon moment.»
Pereira l’échappe
En prenant le départ avec trois coups d’avance, le Chilien Mito Pereira a complètement perdu les pédales sur le neuf de retour. À sa première présence au Championnat de la PGA et seulement à sa deuxième expérience dans un tournoi majeur, le golfeur de 27 ans a enchainé les gaffes dans ses prises de décision et ses exécutions. Ce qui a mené à cinq bogueys et un impardonnable double boguey.
Toujours meneur par un coup lorsqu’il s’est pointé sur le tertre du dernier trou, Pereira a commis l’irréparable en frappant son coup de départ dans le ruisseau.
Sa carte finale de 75 (+5) l’a relégué au troisième rang à égalité avec l’Américain Cameron Young.
«C’est difficile de terminer sur cette note, a expliqué la tête basse, celui qui a enregistré son double boguey au trou final alors qu’il n’avait même pas pensé au ruisseau en jeu. C’était une bonne semaine, mais je n’ai pas bien joué aujourd’hui (hier). Lundi dernier, je voulais simplement résister au couperet. Samedi soir, je voulais gagner le tournoi. C’est l’apprentissage.
«J’étais nerveux en ronde finale, a ajouté celui qui était en voie de devenir le premier Chilien à remporter un titre du Grand Chelem. J’ai tenté de me calmer et de tenir le coup. Au 18e, je croyais vraiment être en mesure de gagner, mais ce ne fut pas le cas. J’aurai encore ma chance.»
Ses compatriotes latins ont ensuite sympathisé avec lui dans un stationnement du club de golf.
Rory a tenté une remontée
Ayant glissé au 17e rang à égalité avec la normale après trois rondes, Rory McIlroy a effectué une poussée de dernière minute afin de remonter au tableau.
Après deux rondes bien ordinaires lors desquelles il avait délaissé ses excellentes habiletés démontrées en lever de rideau, le meneur à l’issue de la première ronde a démarré sur les chapeaux de roues, hier.
Il a aligné quatre oiselets de suite du 2e au 5e fanion. Rien ne semblait l’arrêter. Mais deux mauvais coups consécutifs sur la normale 3 du 6e fanion ont mené à un boguey, freinant ainsi son élan effréné.
Le vainqueur des éditions 2012 et 2014 du Championnat de la PGA a ensuite enchainé avec 10 normales de suite avant de commettre un autre boguey au 17e. Sa dernière carte de 68 (-2) l’a néanmoins fait grimper au 8e rang, avec une fiche cumulative de -2.
Des scores de 71 (+1) et 74 (+4) en milieu de tournoi alors qu’il pouvait tirer profit des conditions climatiques l’ont coulé. Depuis deux ans, le Nord-Irlandais éprouve des difficultés à afficher quatre rondes solides en situation de tournoi du Grand Chelem.
Sa dernière conquête majeure date justement de l’été 2014.
L’an prochain, le Championnat de la PGA d’Amérique sera disputé sur le parcours Est du club de golf Oak Hill, à Rochester dans l’État de New York.
L’Omnium des États-Unis, au Country Club de Brookline, en banlieue de Boston, est à l’horaire du 16 au 19 juin.