Un rêve repoussé pour Rafaël Harvey-Pinard
Jean-François Chaumont
Il n’y a pas seulement la COVID-19 qui s’invite dans le vestiaire du Canadien : il y a aussi plusieurs joueurs du Rocket de Laval.
Rafaël Harvey-Pinard a reçu pour une première fois un rappel du grand club.
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À l’entraînement, la veille de ce voyage pour New York qui n’aura finalement jamais lieu, Harvey-Pinard ne se retrouvait pas en territoire inconnu.
Il a patiné avec deux coéquipiers du Rocket, Lukas Vejdemo et Alex Belzile, deux autres joueurs rappelés de la Ligue américaine en raison du test positif d’Artturi Lehkonen et des blessures à Joel Armia et à Mathieu Perreault.
Harvey-Pinard avait un beau sourire à sa sortie d’un premier entraînement cette saison avec une équipe de la LNH.
L’ailier de 22 ans n’osait pas trop penser à la possibilité de ranger ses valises, advenant une pause des activités. Il n’aura finalement pas le choix. Il devra attendre avant de vivre son baptême avec le CH.
«Je veux juste en profiter, c’est une belle expérience malgré l’aspect incertain, avait noté le joueur originaire du Saguenay en matinée. Je vivrai ça au moment présent. Je suis vraiment excité de me retrouver ici.»
L’excitation a probablement baissé de plusieurs degrés quand il a appris la nouvelle en fin d’après-midi.
Un rappel mérité
Harvey-Pinard, un modeste choix de 7e tour (201e) au repêchage de 2019, a gravi les échelons assez rapidement avec le CH.
L’an dernier, à sa première saison chez les professionnels, il s’est établi comme l’un des ailiers clés du Rocket avec 20 points (9 buts, 11 passes) en 36 matchs.
Au dernier camp du Tricolore, l’ailier d’Arvida n’était plus simplement un joueur parmi tant d’autres. Il faisait partie des jeunes qui aspiraient à un poste avec l’équipe.
Il a fait un bon bout de chemin au camp, recevant les éloges de Dominique Ducharme et de ses coéquipiers pour sa combativité et sa fougue.
Mais, à son retour à Laval, il a frappé un petit mur.
«Il a peut-être commencé l’année plus tranquillement avec le Rocket, a affirmé Ducharme. Il y a parfois des pièges à une deuxième saison chez les pros. Il a gagné en maturité de cette expérience. On connaît le genre de joueur qu’il est, c’est un gars très compétitif et il a de bonnes habitudes. On a hâte de le voir.»
À ses 17 premiers matchs cette saison avec le Rocket, Harvey-Pinard a récolté seulement cinq points (2 buts, 3 passes). Il a toutefois trouvé une façon de chasser ce lent départ de son esprit par neuf points (3 buts, 6 passes) à ses sept dernières sorties à Laval.
«Je savais qu’il y avait de plus grosses attentes en début de saison et ça me jouait probablement un peu dans la tête, a affirmé l’ancien des Huskies de Rouyn-Noranda. Je savais que c’était une question de temps avant que je débloque. Je frappais des poteaux et j’avais un petit manque de confiance près du filet. Je n’étais pas inquiet, je parlais à mes entraîneurs et je m’attendais à débloquer.»
Un déménagement
Harvey-Pinard était en plein cœur d’un déménagement dans un condo sur la Rive-Nord quand il a reçu l’appel de Jean-François Houle pour se faire dire qu’il était rappelé par le Tricolore.
«Je vidais des boîtes, a-t-il répliqué. J’ai pris le temps d’annoncer les membres de ma famille après l’appel. Tout le monde était content, c’était une belle atmosphère pour un déménagement.»
Vers 17 h 00 dimanche, le fougueux ailier a probablement repris le téléphone pour y aller d’une autre tournée. Mais c’était moins joyeux.
Ce n’est toutefois que partie remise pour lui. Il finira par obtenir sa chance avec le Tricolore.
