Rafaël Harvey-Pinard récompensé
Jean-François Chaumont
Le Québécois Rafaël Harvey-Pinard a été rappelé par le Canadien de Montréal, mercredi matin.
Rafaël Harvey-Pinard se retrouvait au sommet des marqueurs chez le Rocket de Laval avec 51 points (19 buts, 32 passes) en 64 matchs. Le combatif ailier gauche partageait également la tête du classement avec le défenseur Tory Dello pour les plus et moins à +28.
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Malgré la course pour une place en séries du Rocket dans la Ligue américaine, Kent Hughes a logiquement regardé en direction de Harvey-Pinard pour obtenir du renfort avec le Canadien.
Voyez son entretien avec Jean-Charles Lajoie dans la vidéo ci-dessus.
Avec la blessure à Paul Byron, possiblement à la jambe droite, le CH avait besoin d’un ailier pour les prochains matchs au calendrier. Et le numéro 49 n’aura pas à patienter longtemps avant d’enfiler le chandail du Tricolore. Martin St-Louis a confirmé sa présence au sein de la formation contre les Flyers.
Il en sera donc à un premier match sur la glace du Centre Bell. À son premier séjour dans la LNH, il avait joué trois matchs sur des patinoires adverses, soit à Tampa à Raleigh et à Sunrise.
«C’est un beau bonus, je suis vraiment excité d’être ici, a dit Harvey-Pinard avec un immense sourire dans son visage. Je vais tout donner. Je vais vouloir montrer à l’organisation ce que je peux faire.»
St-Louis aura l’occasion de découvrir celui qu’on compare souvent à un jeune Brendan Gallagher.
Le joueur, pas le choix
Questionné à savoir s’il pouvait se revoir dans le moule d’un joueur comme Harvey-Pinard, un modeste choix de 7e tour (201e) au repêchage de 2019, St-Louis a offert une réponse des plus intéressantes.
«Tu peux te faire repêcher à n’importe quel tour, ou ne pas te faire repêcher. Moi, c’est peux-tu jouer au hockey? Je m’en fous d’où tu as été repêché. Moi, c’est ça que je veux voir. Je ne le juge pas parce qu’il est un choix de 7e tour. Corey Schueneman n’a jamais été repêché. Moi, je juge le joueur de hockey. C’est ça qui est important. Tu peux être un choix de premier tour, mais quand tu arrives à 23 ou 24 ans, tu dois être capable de démontrer que tu peux jouer au hockey. Je juge le joueur, pas où il était dans le repêchage.»
La constance
À ses trois premiers matchs dans la LNH entre Noël et le Jour de l’an, Harvey-Pinard avait marqué un but à ses débuts contre le Lightning, mais il avait aussi joué selon ses forces en affichant une belle combativité. C’était toutefois à une époque où le CH avait une longue liste de joueurs blessés ou atteints de la Covid-19.
«Ça va être différent, a-t-il convenu. Dans le temps des fêtes, on avait presque l’équipe de Laval au complet ici. La différence, ce sera de côtoyer plus de gars de la LNH, leur poser des questions, leur parler. J’ai vécu mon premier match, c’était spécial, mais là, ce sera différent.»
À sa deuxième saison complète avec le Rocket, Harvey-Pinard a élevé son jeu d’un cran pour devenir un élément clé de l’équipe de Jean-François Houle. Il est fort probablement le joueur le plus utile au Rocket cette saison.
«Depuis les fêtes, je suis heureux de ma constance, a affirmé l’ailier de 23 ans. Match après matchs, je faisais la différence avec le Rocket. Il y a un mot important : constance. Je n’étais pas content de mon début de saison, mais je me suis replacé.»
«Tu veux souvent être sur la feuille de pointage. Tu veux contribuer aux buts de l’équipe. Mais je me suis rendu compte que je ne dois pas changer mon identité. J’en ai parlé avec Jean-François (Houle). Même si les points ne venaient pas, je ne devais pas changer ma façon de jouer. Je ne jouais pas mal, ça ne voulait pas rentrer, je manquais de confiance. J’ai gardé la même identité et ça a débloqué.»
Après dix matchs cette saison à Laval, le joueur originaire d’Arvida avait seulement trois points (1 but, 2 passes) à sa fiche. Il a appuyé sur l’accélérateur depuis le mois de janvier avec 37 points (14 buts, 23 passes) à ses 40 derniers matchs.
Harvey-Pinard n’aura pas l’occasion de jouer devant ses parents pour sa première rencontre au Centre Bell. Sa mère, Johanne Harvey, en sera à sa dernière journée, jeudi, pour le service aux accidentés à la société de l’assurance automobile du Québec, un emploi qu’elle occupait depuis 1989.
Mais les parents du numéro 49, Marc Pinard et Johanne, auront le temps de se reprendre. Fiston devrait connaître une assez longue carrière à Montréal.
