Prolongation de contrat record pour Nick Suzuki
Jean-François Chaumont
Nick Suzuki portait mardi un coton ouaté avec le numéro 14 et une casquette aux couleurs du Canadien. Il avait un sourire au visage, mais il gardait le même niveau d’enthousiasme qu’après une victoire un mercredi soir du mois de novembre contre les Blue Jackets à Columbus.
À la veille de l’ouverture de la saison contre les Maple Leafs à Toronto, Suzuki est devenu un homme encore plus riche. Il a écrit son nom au bas d’une prolongation de contrat de huit ans et de 63 millions $. Il gagnera donc à partir de la saison 2022-2023 un salaire moyen de 7,875 millions $.
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Dans la riche histoire du CH, Suzuki a maintenant le contrat record pour un attaquant et il se classe au troisième rang derrière Carey Price (huit ans et 84 millions $) et P.K. Subban (huit ans et 72 millions $).
Ça peut frapper l’imaginaire de voir un attaquant de 22 ans se hisser au troisième rang d’une organisation vieille de plus de 100 ans. Mais il faut toujours comparer des pommes avec des pommes. Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur ont joué à une époque où les salaires n’avaient rien de comparable à ceux d’aujourd’hui.
Suzuki a décrit sa prolongation de contrat avec un calme qui le caractérise bien.
«Les deux parties voulaient ça. J’aime la ville de Montréal, j’aime être un Canadien et je suis heureux d’être ici pour les neuf prochaines saisons [celle-ci et les huit suivantes]. Je trouve ça assez incroyable de savoir que je resterai ici pour encore plusieurs saisons. Je ne pourrais pas être plus content.»
«Je me sens bien. Ça donne un bon sentiment de savoir qu’ils croient en moi : de Geoff Molson à Marc Bergevin aux entraîneurs. J’aurai maintenant comme objectif de prouver que je mérite ce contrat. Je ferai de mon mieux pour aider cette équipe à gagner.» Voyez le point de presse de Nick Suzuki dans la vidéo ci-dessus.
Des négos rapides
Suzuki aura l’esprit en paix pour la prochaine saison sur le plan contractuel. Marc Bergevin, qui écoulera la dernière année de son contrat, vivra donc une réalité bien différente que celle de son jeune joueur de centre. Malgré les huit ans et les 63 millions $, Bergevin et le clan de Suzuki ont trouvé un terrain d’entente rapidement.
«Le CH a fait une approche il y a un mois, a précisé l’Ontarien. Il y a eu quelques discussions et des relances. Mais on voulait régler ce dossier avant le début de la saison. On y est parvenu juste à temps.»
Brendan Gallagher avait également accepté une prolongation avant la fin de son contrat d’entrée de trois ans dans la LNH. C’était au mois de novembre 2014. Il avait dit oui à une prolongation de contrat de six ans et de 22,5 millions $.
«Je n’avais pas signé aussi rapidement, j’avais joué quelques matchs en début de saison avant d’accepter une entente [le 29 novembre 2014]. Je n’aime pas penser à l’argent, mais j’y pensais. Ça pesait un peu sur mes épaules. Je voulais juste jouer au hockey. Une fois ce contrat réglé, je me trouvais très chanceux et j’étais bien heureux. Ce n’était pas la même somme que Nick, mais j’obtenais 22,5 millions $. C’était beaucoup d’argent!»
Les deux pieds sur terre
Âgé de 22 ans, Suzuki jouera un rôle de premier plan comme premier joueur de centre de l’équipe, mais il se destine également à devenir l’un des bons meneurs, surtout en l’absence du capitaine, Shea Weber.
Pour Tyler Toffoli, Gallagher et Dominique Ducharme, Suzuki restera le même jeune homme malgré un lucratif contrat en poche.
«J’ai juste hâte qu’il nous paye à souper, a lancé en riant Toffoli. Il se fait bien rémunérer, mais il a travaillé fort pour y arriver. On est fiers pour lui, on l’a félicité. J’ai joué avec plusieurs bons joueurs et je peux dire que Nick est un centre vraiment intelligent. Il fait attention à lui, il est mature, il patine bien et il est en grande forme. Il veut s’améliorer. C’était une décision facile pour Bergevin et le reste de l’équipe.»
«Nick en sera à sa troisième saison dans la LNH, il le voyait venir, son prochain contrat, a renchéri Ducharme. Il savait qu’il était pour obtenir une hausse de salaire. Ce n’est pas une surprise. Il est un jeune homme terre à terre et il se concentre sur son travail. Ce nouveau contrat ne représentera pas une distraction pour un jeune comme lui. Il s’agit de l’une des raisons pourquoi le CH lui a offert un tel contrat.»
Détails du contrat de Nick Suzuki:
- Durée: 8 ans Valeur: 63 millions $
- Salaire annuel moyen et impact sur la masse salariale: 7,875 M $
- Dernière campagne: 2029-2030
- Bonis à la signature: 10,000,014 M $ (dont 3 M $ pour chacune des deux dernières saisons)
Les trois contrats les plus lucratifs dans l’histoire du CH:
1 – Carey Price (84 millions $ / 8 ans)
Le gardien Carey Price est celui qui a obtenu l’entente la plus généreuse octroyée par l’organisation du Canadien de Montréal, le 2 juillet 2017. Le directeur général Marc Bergevin lui avait alors accordé une prolongation de contrat de huit ans pour 84 millions $. Salaire annuel moyen: 10,5 M $ (jusqu’en 2025-2026).
2 – P.K. Subban (72 millions $ / 8 ans)
Avant l’actuel contrat de Price, c’est le défenseur P.K. Subban qui détenait le record de l’entente la plus lucrative de l’histoire du CH. Le 2 août 2014, le populaire joueur touchait la somme de 72 millions $ pour huit ans. À cette époque, la précédente marque appartenait à Price (39 M $ / 6 ans).
3 – Nick Suzuki (63 millions $ / 8 ans)
À seulement 22 ans, le jeune Nick Suzuki devient l’attaquant du Canadien ayant obtenu le contrat le plus payant dans l’histoire de l’équipe. Un total de 63 millions $ pour huit ans. En octobre 2020, Brendan Gallagher avait plutôt obtenu 39 M $ pour six saisons.