CH: juste le bonheur de Jonathan Drouin
Jean-François Chaumont
Il y a Jonathan Drouin le joueur de hockey, mais il y a également l’homme de 26 ans. Dominique Ducharme connaît autant le hockeyeur que l’individu qui se cache derrière le numéro 92.
En ce premier jour du camp des recrues chez le Canadien et à quelques jours seulement de l’ouverture du réel camp de l’équipe, Ducharme avait un vœu bien simple pour Drouin.
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« Je lui souhaite d’être bien, a dit l’homme de 48 ans à la fin d’une longue entrevue avec Le Journal. S’il est bien dans sa peau, je sais que ça va se transposer sur la glace. »
Drouin n’a pas endossé l’uniforme du CH depuis le 21 avril. Le Québécois n’était pas de l’aventure de l’équipe jusqu’en finale de la Coupe Stanley. Il avait choisi de rentrer chez lui en raison de problèmes personnels.
On se souvient de la scène. Le 23 avril, Drouin avait participé à la période d’échauffement avant un match contre les Flames à Calgary. À sa sortie de la glace, l’ailier avait glissé quelques mots à l’oreille de Graham Rynbend, le thérapeute du Tricolore. Il a finalement renoncé à affronter les Flames et cinq jours plus tard, le CH annonçait qu’il prenait une pause indéterminée du hockey.
Un bon échange
Cette pause du hockey tire visiblement à sa fin. Ducharme a confirmé que l’ancien troisième choix au total au repêchage de 2013 par le Lightning de Tampa Bay participera au camp du Tricolore. Et il s’y présentera dans un bon état d’esprit.
« Quand je regarde le tableau de notre formation probable, je vois son nom, a répliqué Ducharme. Il fait partie de nos plans. J’ai confiance de le voir rebondir. Mais encore là, c’est lui qui devra le faire sur la glace. Il a vécu certaines choses, autant comme hockeyeur que comme personne. Je le sens à la bonne place en ce moment. J’ai bon espoir. »
À l’attaque, le CH aura de nouveaux visages avec les Christian Dvorak, Mike Hoffman, Mathieu Perreault et Cédric Paquette. Mais Ducharme aura aussi le sentiment de retrouver un autre élément clé avec le retour de Drouin.
« C’est un bon échange pour nous, c’est un joueur qui rentre qu’on n’avait pas à la fin de l’année et on n’a rien donné pour l’obtenir, a-t-il répliqué. Il peut assurément avoir un impact positif pour notre équipe. »
Un retour à l’aile
Avant Montréal, Ducharme avait déjà un lien fort avec Drouin. Il l’a dirigé pendant trois saisons avec les Mooseheads de Halifax de 2011-2012 à 2013-2014. En 2013, les deux hommes ont gagné la Coupe du Président et la Coupe Memorial.
« Jo avait dominé à tous les niveaux avant la LNH, a rappelé Ducharme. Il fait face à de l’adversité dans la LNH. Je le vois grandir tous les ans pour mieux gérer ça. Je sais qu’il continue à travailler pour devenir le joueur qu’il veut être. Mais c’est un gars qui cherche tellement à bien faire que parfois ça peut jouer contre lui. Dans le sens qu’il peut se placer trop de pression. Si vous pensez que les gens ont de grandes attentes envers lui, il faut comprendre que Jo a des attentes encore plus élevées envers lui-même. Il apprend à gérer ça pour devenir un homme dans tout ça. »
Par respect de la vie privée, Ducharme n’a pas déterré les problèmes qui hantaient son joueur. Et ce n’était pas le but de l’exercice. On pouvait ressentir dans sa voix et dans son regard un désir profond de voir son joueur retrouver le bonheur, autant sur la glace qu’à l’extérieur.
Sur le plan hockey, l’entraîneur en chef du CH a aussi dit qu’il imaginait le numéro 92 à l’aile et non pas au centre. Au cours de l’été, Drouin avait confié au collègue Pierre Houde de RDS qu’il pouvait envisager un retour au centre dans le but d’aider l’équipe.
« Drouin sera à l’aile, mais il peut aussi aider au centre, a mentionné Ducharme. C’est la même histoire avec Mathieu Perreault. On l’imagine à l’aile, mais on sait qu’il peut aussi dépanner au centre. Ça donne des options de plus. »