CF Montréal: rebâtir les ponts
Dave Lévesque
Le CF Montréal a franchi une étape importante dimanche dans son processus de réconciliation avec les partisans en retirant officiellement le numéro 12 pour le leur rendre.
On a souligné dimanche l’événement avec une cérémonie à la mi-temps qui réunissait quatre anciens joueurs ayant porté le numéro 12, soit Eduardo Sebrango (2002-2005, 2009-2010), Patrick Diotte (1993-1998, 2000-2001), Sandro Grande (2008) et Amir Lowery (2011).
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«Je trouve que c’est une idée géniale, a lancé avec enthousiasme Sebrango avant la rencontre. J’en suis fier parce que j’ai vécu de beaux moments avec le club et maintenant le numéro appartient aux partisans avec qui j’ai eu une belle relation.»
«C’est un honneur et une sensation spéciale de revenir à Montréal. Les partisans méritent qu’on leur rende ce numéro», a ajouté Lowery qui s’était déplacé de Washington D.C. avec sa conjointe pour l’occasion.
Connexion
On le sait, depuis l’arrivée de Gabriel Gervais au poste de président et chef de la direction, le club tente de reconnecter avec son passé.
«Il est évident qu’on a un peu perdu la connexion avec les partisans au cours des dernières années et il faut rebâtir cette relation. Je crois que cette cérémonie va aider», estime Sebrango.
«C’est une belle façon de retrouver la communauté parce que ça n’a pas été facile dans les dernières années», a souligné Patrick Diotte qui reconnaît que les anciens n’ont pas toujours été présents au Stade Saputo.
«Ça faisait longtemps que je n’étais pas venu, a-t-il admis. Il y a des petits gestes qui ramènent les anciens. Il y a de l’histoire, le club de Montréal n’a pas commencé il y a deux ans, il y a des assises à réinstaller.»
Communauté
D’ailleurs, Diotte a lancé des fleurs à Gabriel Gervais sur sa façon de gérer depuis qu’il est à la présidence du club.
Pour l’ancien défenseur, Gervais fait ce qu’il faut pour retrouver l’essence du club.
«J’ai parlé à Gabriel et j’ai vu la conférence de presse de son embauche. Ç’a toujours été un club familial et par le passé, ç’a un peu été mis de côté.
«On dirait que Gabriel veut ramener cet esprit-là, autant avec les joueurs qu’avec les partisans. L’Impact a été bâti sur des bases de communauté.»
Bons moments
Les anciens n’ont pas hésité quand on leur a demandé de parler de bons moments qu’ils ont vécu alors qu’ils portaient le numéro 12.
«C’est facile de dire que c’est l’affrontement contre Santos Laguna. Mais en 2004, on a aussi vécu de grands moments. On a battu les Raging Rhinos de Rochester pour la première fois», a soutenu Sebrango.
«Pour moi, c’est le championnat en 1994, a lancé Diotte. C’est une année où tout est tombé en place, il y avait notamment la grève au baseball. C’était notre deuxième année et on était en finale. Quand on parle de 12e joueur, le stade était plein à cette époque-là.»
Lowery n’a passé qu’une saison à Montréal, la dernière en NASL avant l’accession à la MLS, mais il a adoré son séjour.
«Ç’a été une année exceptionnelle pour moi. Mon moment préféré a été notre match contre les Red Bulls et Thierry Henry, ici au Stade Saputo.»
Excitant
Tout ce beau suit de près ce qui se passe sur le terrain cette saison et on les sent emballés.
«Je suis excité en tant que "fan", mais aussi comme membre du club de voir ce qui se passe sur le terrain en ce moment, soutient Sebrango qui est entraîneur à l’Académie. Je ne suis pas surpris, j’ai souvent l’occasion de voir travailler Wilfried avec les joueurs et on le voyait déjà l’an passé que ça allait bien.»
Puisqu’il travaille au sein de l’Association des joueurs de la MLS depuis cinq ans, Amir Lowery est encore connecté sur ce qui se fait dans la ligue et il suit de près la progression du CF Montréal.
«Je suis la ligue de très près, je vois le progrès sous Wilfried Nancy et les jeunes joueurs. Je suis vraiment impressionné parce qu’ils ont accompli jusqu’à maintenant.»