CF Montréal: fierté retrouvée
Le nouveau logo est bien reçu sur le terrain
Dave Lévesque
Samuel Piette a grandi à Repentigny et comme jeune joueur de soccer, l’Impact était son équipe. On peut dire sans se tromper qu’il a retrouvé une partie de sa jeunesse avec le logo dévoilé aujourd'hui.
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« Pour moi qui suis un petit gars d’ici, c’est une fierté de porter ce bleu-là même si la couleur ne change rien à l’effort. Mais retourner à nos couleurs naturelles, pour moi, c’est une bonne chose. »
À ses yeux, c’est aussi une bonne façon de réparer les pots cassés dans les 18 derniers mois.
« C’est un mouvement positif pour la réconciliation avec la communauté. Certains ne sont pas intéressés et ne tiennent qu’au nom de l’Impact et je le comprends.
« Mais pour moi, le logo me rappelle ce que le club était il y a plusieurs années quand j’étais partisan. »
Connexion
Piette, qui assure aimer le logo actuel de l’équipe, ne cache pas son emballement pour celui qui sera sur son maillot à compter de la saison prochaine.
« Avec la grosse fleur de lys, il y a une connexion directe avec le Québec. Les joueurs comprennent mieux ce qu’était l’Impact même s’ils ne l’ont pas connu. »
L’entraîneur Wilfried Nancy a tardé avant de dire ce qu’il pensait vraiment du logo.
« Si je perds ou si je gagne des matchs, ça ne va pas être par rapport au logo. C’est l’institution qui a décidé de faire quelque chose », a-t-il d’abord avancé avant d’aller plus loin.
« Je suis content de voir des choses que je connaissais auparavant. J’espère que les gens vont l’apprécier, mais ils ne sont pas obligés de l’aimer. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. »
Racines
Lors de la présentation, le président et chef de la direction, Gabriel Gervais, a parlé des racines du club et de sa mission qui est de développer les joueurs de leurs débuts jusqu’au niveau professionnel.
Il a fait allusion à l’expression anglophone grassroots, qu’on peut traduire par racine. Et Wilfried Nancy, qui dirige la première équipe depuis la saison dernière, en est un parfait exemple.
« Je suis arrivé au club en 2010. C’est mon histoire, je suis arrivé avec mon sac à dos et par la suite, j’ai eu des opportunités pour croître. »
« Je crois beaucoup au développement dès le départ parce que c’est comme ça que je suis en tant que personne. »
Fin d’un chapitre
Ce nouveau logo ne plaira sans doute pas à tout le monde, pas plus que le fait que le nom Impact ne sera pas de retour, mais on a l’impression qu’on peut finalement regarder vers l’avant.
« J’espère [que c’est la fin de ce chapitre], a admis Nancy. Après, ce sont des perceptions, des avis et chaque être humain est différent. »
« La chose la plus importante, c’est que le club a été capable de prendre du recul, d’analyser les choses et d’arriver à quelque chose de nouveau. »
L’entraîneur-chef est d’avis qu’il faut maintenant regarder vers l’avant.
« On ne vit pas avec le passé, mais on se construit avec le passé. Ce logo était là, il y a une histoire derrière ça. Je me rappelle que j’ai gagné mon premier titre avec ce logo. Maintenant il y a un nouveau logo. »
Réconciliation
Il est aussi à souhaiter que cette annonce marque le début d’une réconciliation entre le club et ses fans échaudés.
« Les fans, j’espère qu’ils seront là avec nous. Mais c’est la manière dont on va jouer sur le terrain qui va faire qu’ils vont adhérer ou pas », a tempéré Nancy.
Piette a surtout mentionné que cette saga qui dure depuis trop longtemps avait eu des répercussions sur le terrain.
« On a tous notre opinion sur les changements de logo et de nom, mais nous, les joueurs, ce qu’on veut surtout et ce qu’on ressent, c’est la présence des partisans.
« C’est sûr que le fait qu’il y a eu une petite coupure avec des groupes de partisans, on le sent qu’il y a moins d’ambiance d’un côté du terrain. »
L’adversaire en 5 points
MEILLEUR SUR LA ROUTE
Le FC Cincinnati a beau évoluer dans un stade tout neuf, le très beau TQL Stadium, il n’y est pas aussi à l’aise que sur les pelouses adverses. L’équipe de l’Ohio présente une fiche de 2-4-0 à la maison et de 4-2-1 à l’étranger, c’est une grosse lumière rouge pour le CF Montréal.
NETTE AMÉLIORATION
Lors des saisons 2019 et 2021, les deux seules de 34 matchs que Cincy a disputés, l’équipe a marqué 22 buts chaque année et en a accordé 75 et 74. Il y aura une nette amélioration cette saison. Après 13 rencontres, l’équipe a marqué 18 buts et en a concédé 21.
UN BON DUO
Si Cincy marque plus de buts, c’est en raison d’un style de jeu plus précis qui met en valeur son duo formé de Brando Vasquez et Luciano Acosta. Le premier a récolté sept buts et deux passes décisives tandis que le second a cinq buts et autant de passes.
PAS FACILE
Pour une raison ou pour une autre, le CF Montréal a souvent eu du mal contre le FC Cincinnati. Les deux équipes se sont rencontrées à cinq reprises jusqu’à maintenant et ont une fiche identique de deux victoires, deux défaites et un match nul.
TRÈS ÉQUILIBRÉ
Le FC Cincinnati est très équilibré entre les deux demies d’un match. Il a accordé 11 buts en première demie et 10 en seconde période. Il a marqué 10 fois dans la première moitié d’un match et huit fois en deuxième demie.
Un opposant qui a progressé
Le FC Cincinnati n’est plus la risée de la Major League Soccer (MLS). Le club de l’Ohio est d’ailleurs dans le portrait des séries dans l’Association Est.
Après avoir terminé au dernier rang lors de ses trois premières saisons, Cincinnati pointe en 6e place dans l’Est, deux positions derrière le CF Montréal. Mais un seul point sépare les deux équipes.
« Ils ont changé d’entraîneur et maintenant ils ont un style, a analysé l’entraîneur du CF Montréal Wilfried Nancy. Auparavant, ils se cherchaient un peu. C’est une équipe qui me fait un peu penser à Philly. Ils sont rigoureux et très bons dans les transitions offensives. »
D’ailleurs, Cincy présente enfin un portrait plus symétrique entre l’attaque et la défense. Lors des trois dernières saisons, l’équipe peinait à marquer et était très généreuse avec l’adversaire.
Difficultés
Il y a près de deux mois, le CF Montréal était allé battre Cincinnati 4 à 3, mais il avait dû se battre pour rapporter les trois points. Cincinnati avait pris les devants 1 à 0, puis 2 à 1 avant de se retrouver en déficit 3 à 2 à la fin de la première demie.
Ils avaient ensuite créé l’égalité à l’heure de jeu sur un tir de pénalité et Joaquin Torres avait marqué le but gagnant quelques minutes plus tard. Wiflried Nancy se rappelle bien ce match.
« À l’aller, on a eu quelques difficultés sur les ballons dans le dos, ils marquent beaucoup de buts comme ça. C’est à nous d’être bons avec le ballon et d’être mieux dans l’intensité, avec et sans ballon. »
On remarque aussi que Cincinnati présente une meilleure fiche sur la route (4-2-1) qu’à la maison (2-4), ce qui ne surprend pas Nancy.
« C’est normal parce que c’est une équipe qui ne cherche pas spécialement à faire le jeu. C’est une équipe qui est très bonne en transition offensive, qu’elle soit à la maison ou à l’étranger, ça ne change pas sa façon de jouer. »
Bien finir
Le CF Montréal conclut demain soir une séquence de cinq matchs en deux semaines. Il a remporté deux matchs et en a perdu deux autres jusqu’à maintenant. C’est aussi la dernière rencontre avant une longue pause internationale puisque la prochaine partie n’aura lieu que le 18 juin.
« C’est sûr que si on gagne le match, je pourrai aller jouer au golf un peu plus tôt, mais si on ne le gagne pas, je vais mettre un peu plus de jours », a blagué Wilfried Nancy.