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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

«Cette madame»: Anglade réclame du respect à Legault

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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2022-08-28T14:00:00Z
2022-08-28T19:40:36Z
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MONTRÉAL – Après que Legault l'a désignée comme «cette madame», la cheffe du PLQ Dominique Anglade réclame du respect de la part de tous les adversaires politiques durant la campagne électorale. Elle en a néanmoins profité pour affirmer que «cette madame» avait un plan pour l’économie du Québec.

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«Je pense que lorsque tu veux élever le débat, tu veux respecter tes vis-à-vis. Et, respecter tes vis-à-vis, ça veut dire que tu appelles la personne par son nom», a déclaré Mme Anglade lors d’un impromptu de presse dimanche après-midi, à la suite d’un rassemblement militant dans le comté de Lafontaine, à Montréal. «On est au jour 1 de la campagne...» 

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Plus tôt, le premier ministre François Legault a dit «la madame» dans l’une de ses déclarations afin de désigner Dominique Anglade.  

Immédiatement sur Twitter, la cheffe libérale a tenu à rectifier le tir, rappelant au chef de la CAQ qu’elle se nommait Dominique.  

Dominique Anglade lors d'une mêlée de presse dans la circonscription de Lafontaine dimanche après-midi, à Montréal.
Dominique Anglade lors d'une mêlée de presse dans la circonscription de Lafontaine dimanche après-midi, à Montréal. Photo Nicolas Lachance

«M. Legault a l’habitude de faire certains commentaires alors je voulais juste lui dire que mon nom est Dominique», a-t-elle affirmé, soutenant que de tels propos «n’ont pas leur place» en politique. Elle n’a toutefois pas voulu mettre de l’huile sur le feu et qualifier plus explicitement les propos du premier ministre sortant. 

Photo Nicolas Lachance, Journal de Québec
Photo Nicolas Lachance, Journal de Québec

Bain de foule

Il faut dire qu’il y avait de l’ambiance dans la salle du Centre de congrès «Le Châteaubriand», où la cheffe a donné son premier discours électoral en présence de nombreux candidats.  

Le député de la circonscription, Marc Tanguay, avait pris soin de bien réchauffer l’endroit rempli d’un peu plus de 200 personnes, y allant de plusieurs déclarations fracassantes. 

Tanguay a affirmé que la tête de Legault «ne passe pas dans le cadre de porte», qu’il use «d’arrogance» et de «mépris» avec ses propos.  

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«On a un message, nous, à François Legault. Cette madame, elle est ingénieur, elle a été dans les affaires durant plus de 20 ans, elle est la cheffe de l’opposition officielle, elle est cheffe du PLQ et elle s’appelle Dominique Anglade», a-t-il crié dans la salle sous un tonnerre d’applaudissements.   

Sur scène, Mme Anglade en a profité pour déclarer : «cette madame a un plan» pour l’avenir économique et écologique du Québec.  

Économie

En avant-midi, elle a attaqué le premier ministre sur sa gestion économique du Québec et estime même qu’il s’agira de la question de l’urne. Mme Anglade croit d’ailleurs que son parti est encore celui de l’économie. 

«L’économie sera la question de l’urne», a avancé la cheffe du PLQ lors de sa première mêlée de presse électorale.  

Dominique Anglade veut prouver que sa formation n’a pas perdu son titre de «parti de l’économie du Québec» aux mains de la CAQ de François Legault. 

«La croissance des revenus est peut-être bonne, mais pas la croissance dans les poches des Québécois», elle-t-elle pesté devant le parlement dimanche, assurant que le PLQ est encore le grand parti de l’économie.

«J’ai une chose à dire à François Legault, personne ne peut s’appeler le parti de l’économie s’il n’est pas capable de reconnaître que le frein principal pour le développement économique, c’est la pénurie de main-d’œuvre.» 

Elle met d’ailleurs au défi François Legault de répéter à ceux qui peinent à trouver de la main-d’œuvre dans tous les domaines qu’il s’agit «d’une bonne nouvelle», comme il la fait récemment.  

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Baisses d’impôt

Elle mentionne que son équipe économique «est très garnie», nommant la fiscaliste Marwah Rizqy, l’économiste Ahmed Lamine Touré et le financier Frédéric Beauchemin. «Moi-même, j’ai occupé la fonction de ministre de l’Économie et j’ai travaillé 20 ans dans le secteur», a-t-elle indiqué, avant de prendre la route vers le comté de Lafontaine, à Montréal, pour un rassemblement militant en après-midi.  

«Je pense au coût de la vie. On a plusieurs familles qui ne sont pas capables de joindre les deux bouts, qui doivent décider entre payer le loyer ou acheter de la nourriture. Ce n’est pas acceptable et ça nous prend des propositions concrètes», a relaté la cheffe, réitérant sa promesse de baisser les impôts. 

«L’objectif est de répondre au besoin du coût de la vie (...) Les Québécois doivent ravoir de l’argent dans leurs poches. Il va avoir des propositions concrètes pour réduire le taux d’imposition pour réduire les taxes pour les Québécois de la classe moyenne», a-t-elle dit. La cheffe promet qu’elle ne réduira pas les dépenses de l’État afin de rétablir l’équilibre budgétaire, mais elle promet également que la baisse d’impôt ne se fera pas avec la carte de crédit des Québécois.  

Pourtant, le président de sa campagne et ex-ministre des Finances, Carlos Leitão, a soutenu le 15 août dernier qu’un déficit était possible afin de réussir à abaisser les impôts. «Ce n’est pas quelque chose qui nous arrêterait», avait-il indiqué. Elle annoncera de nouvelles mesures pour aider le portefeuille des familles lundi matin.

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Défi important

Selon les récents sondages, Mme Anglade et sa formation ne font que baisser dans les sondages, surtout chez les francophones. Le PLQ obtient 17% des intentions de vote su Québec, mais seulement à 7% auprès de l’électorat francophone. L’un de ses candidats l’a d’ailleurs mis dans l’embarras dimanche sur le déclin du français (voir autre texte). «Une campagne électorale, on repart les compteurs à zéro. On va aller à la rencontre des Québécois pour qu’ils découvrent les propositions que nous avons à faire», a-t-elle dit. Elle a 36 jours pour renverser la vapeur.  

Elle dit miser principalement sur son projet «ÉCO» afin de les convaincre. 

Il s’agit d’un chantier économique et écologique de 100 milliards $ en partenariat avec le secteur privé qui inclut la nationalisation de l’hydrogène vert.  

Dominique Anglade mise sur la victoire et assure qu’elle ne veut pas simplement sauver les meubles afin que sa formation reste l’opposition officielle.  

Coups de feu à Montréal

L’annonce de 250$ du gouvernement de la CAQ à la veille de l’élection afin d’atténuer le problème de violence armée à Montréal est «improvisée» et «électoraliste», plaide Anglade. 

La vague de violence par armes à feu qui perdure à Montréal a poussé Québec à investir 250 M$ sur 5 ans pour renforcer la présence policière dans la métropole. 

«Ça fait des mois qu’on réclame des sommes additionnelles», a-t-elle mentionné. «On a attendu à la dernière minute pour annoncer quelque chose, alors que ça fait des mois qu’on sait qu’il y a des enjeux. C’est certainement électoraliste.»  

Anglade a dû se défendre d’avoir permis ses militants des gens favorables au définancement de la police.  

«On n’est pas en faveur du définancement de la police. On est en faveur de faire en sorte qu’on finance la police adéquatement», a-t-elle dit. «Il faut augmenter les effectifs pour assurer la sécurité dans Montréal et Laval (...) Il fait s’assurer d’un financement adéquat pour la ville. La prévention est essentielle.» 

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