Cette année à Ça finit bien la semaine, Julie Bélanger occupera un nouveau poste
Michèle Lemieux
À travers la série documentaire Imparfaite, Julie Bélanger a donné accès à son intimité comme on le fait rarement au petit écran. Avec une grande authenticité, l’animatrice a abordé différents sujets, de l’épuisement professionnel à la non-maternité, en passant par la santé mentale. Avec un peu de recul, l’animatrice revient sur cette expérience unique qui s’est avérée thérapeutique.
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Julie, êtes-vous en mesure de dresser le bilan de l’émission Imparfaite, que vous nous avez présentée récemment?
Oui, je suis fière de ce projet et très heureuse de constater à quel point il a résonné chez les gens. Tout l’été, j’ai reçu des tonnes de messages! Déjà, la première journée où l’émission a été diffusée, des gens me disaient avoir regardé la série au complet, d’un seul trait. C’est la première fois que je participe à un projet qui peut se regarder en rafale. J’aime beaucoup. Ces beaux témoignages m’ont montré que j’avais raison de vouloir aborder ces thématiques de façon aussi sincère et vraie (le pardon, l’épuisement professionnel, la non-maternité, la santé mentale, etc.). J’en ai parlé ouvertement à la télé. Je crois que dans notre société, on est rendus là.
Cette franchise vous a ouvert la porte à toutes sortes de confidences.
Oui, autant de la part des artistes que des gens du grand public. Après l’épisode du pardon, par exemple, des gens m’ont dit qu’ils avaient eu envie de renouer avec des proches avec lesquels ils étaient en froid. Je trouve ça beau. D’autres m’ont demandé les coordonnées de thérapeutes pour commencer un cheminement personnel. J’essaie d’aiguiller les gens du mieux que je peux. Je trouve ça intéressant de voir que plusieurs cherchent des ressources pour entreprendre une thérapie. Je crois que la série a allumé des étincelles chez plusieurs et j’en suis heureuse, car je voulais faire œuvre utile avec ce projet documentaire.
Le fait de revisiter des grands pans de votre vie aurait-il été thérapeutique pour vous?
Oui, ç’a été le cas, car je n’animais pas la série, je la vivais. Évidemment, ma rencontre avec Mélanie Maynard nous a permis de régler des choses. Ce que nous avons vécu est maintenant chose du passé. C’est tellement plus léger entre nous! Ç’a été libérateur! Maintenant, nous nous écrivons pour nous informer l’une de l’autre. La série a été pour moi une manière de dire: «Voici qui je suis». Pour une fille qui, pendant longtemps, a eu peur de déplaire, qui a longé les murs, c’était une manière de s’assumer pleinement. J’étais rendue là.
Plus vous êtes authentique, plus vous vous ouvrez sur votre vulnérabilité, plus les autres se relient à vous?
Oui, car ce sont des thèmes universels. À l’écran, je voulais juste être moi-même. Je me disais que je ne suis pas la seule à me poser ces questions. Je ne suis pas la seule à être passée par ces épreuves. Peut-on en parler, tous ensemble? Quand on est dans l’authenticité, on donne aux autres la permission de l’être aussi. Pour moi, être vulnérable n’est pas une faiblesse, c’est une force.
Est-ce que ça vous donne envie de récidiver?
Oui, j’en ai envie! Nous ne savons pas encore s’il y aura une saison 2, mais je me croise les doigts. J’ai déjà plein d’idées. J’ai tout aimé de cette expérience, chaque étape du processus. En plus, j’ai été productrice au contenu. Ça aussi, ça m’a plu. J’étais heureuse de m’impliquer davantage, d’avoir les deux mains dans le contenu, d’amener mes idées à l’écran. Parler de l’être humain, c’est un sujet infini, alors je souhaite de tout cœur qu’il y ait une autre saison. J’aime ce ton, cette manière de faire de la télé. Ça m’allume beaucoup. Ç’a été un vrai projet-bonheur pour moi.
On a le sentiment que tous vos projets le sont...
C’est vrai. Je me rends compte avec le temps qu’il faut que ça vienne de mon cœur. Si ce n’est pas le cas, je ne suis pas motivée et je ne suis pas bonne non plus. Encore une fois, cet été, j’en ai eu la preuve. Un projet m’a été proposé, nous l’avons amorcé et finalement, j’ai tiré la plogue, car mon cœur n’y était pas. Je ne le sentais pas. C’est ma meilleure boussole. Je ne peux plus l’ignorer, alors je l’écoute. C’est la seule manière d’avancer dans ce métier.
Croyez-vous que la maturité vous amène à faire les choix différemment?
Oui, l’âge compte pour beaucoup. Je vais avoir 50 ans l’an prochain. J’aurai 49 ans à l’automne, mais je n’arrête pas de dire que je vais avoir 50 ans. C’est une étape significative et importante pour moi. Je sens qu’il n’y a pas de temps à perdre. Je veux consacrer mon énergie et mon temps à ce qui me rend heureuse. C’est le pari que je veux tenir pour les prochaines années.
Vous serez de retour à Ça finit bien la semaine à la rentrée?
Oui, pour une 11e saison. Cette année, je vais aussi être productrice associée. Je veux encore être l’animatrice qui remplit la commande, mais je veux aussi avoir mon mot à dire. Je veux que mon expérience soit prise en considération. J’ai envie d’aller au bout de ce désir. Qu’on me fasse confiance, c’est une belle tape dans le dos pour moi. Je vais donc m’investir davantage. Je pense que ça ouvre un chemin pour la suite des choses. J’aime beaucoup avoir les mains sur le volant. J’aime créer, trouver des solutions en gang.
D’autres projets se greffent-ils à celui-là?
Cet été, j’ai participé à un numéro d’humour. Ce n’était pas du tout prévu dans mon parcours! Jean-Michel Anctil a été un invité de ComediHa! le 16 août dans
le cadre d’un bien-cuit. C’est Jean-Michel lui-même qui m’a appelée pour que je vienne le roaster.
Je lui ai rappelé que je ne suis pas une humoriste... Mais finalement, comme je l’aime, je ne voyais pas pourquoi je lui aurais dit non. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais, mais finalement j’ai travaillé là-dessus durant l’été avec des auteurs. Nous avons mis nos idées en commun. Jean-Michel a une grande confiance en moi. C’est quelqu’un qui élève les autres. Quand il voit ton potentiel, il te soutient. Il est de bon conseil. J’ai vraiment beaucoup de plaisir à
travailler avec lui. Très rapidement, nous avons ressenti une aisance entre nous.
C’est rare que vous n’ayez qu’un seul projet à la rentrée. Généralement, vous êtes assise dans deux fauteuils à la fois!
C’est vrai. Mais nous animerons aussi le show de la rentrée à TVA cette année, Jean-Michel et moi. Nous recevrons les artistes sur le plateau de Révolution. Nous donnerons le coup d’envoi à la nouvelle saison. Cette année, il y aura aussi des nouveautés à Ça finit bien la semaine. Nous avons revampé le bar pour Maxime Boivin qui sera de retour. Nous aurons un band de façon récurrente, un souhait que nous avions depuis longtemps. Nous travaillons sur des nouveautés pour rafraîchir la formule et continuer à avoir du plaisir, bien sûr.
Avez-vous eu l’occasion de profiter un peu de votre été?
Oui, je suis partie deux semaines sur la Côte-Nord. Pour moi, c’est le moment où je décroche complètement. Ça m’a vraiment fait du bien. J’étais avec ma famille. Il a fait beau et nous avons eu du bon temps tous ensemble. Chez moi, j’ai profité de la piscine, je suis allée marcher et ça m’a fait du bien. J’ai réalisé à quel point j’étais fatiguée. J’avais vraiment besoin de ce temps pour faire des choses simples, comme lire en plein après-midi ou préparer une bonne bouffe. Je sens que mes batteries sont rechargées, j’ai même recommencé à courir. C’est signe qu’il est temps que je recommence à travailler, car l’énergie est revenue! (rires)
La série Imparfaite est offerte sur la plateforme Vrai. Ça finit bien la semaine sera de retour dès le vendredi 15 septembre à 19 h, à TVA. L’émission La rentrée TVA sera diffusée le dimanche 10 septembre à 19 h 30, à TVA.
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